Wednesday, May 30, 2012

Pour public averti



JE M'OCCUPE DE VOUS PERSONNELLEMENT
_Par Eve Beauvallet
Héritier de Marguerite Duras ou des Monty Python, comédien extravagant et volatile, Yves-Noël Genod invente un théâtre d’une pureté inouïe. Et s’occupe de nous personnellement au théâtre du Rond-Point.

Désolée, vraiment. On ne parlera pas de la pièce, de ses personnages, du texte ni de sa mise en scène puisque nous n’en savons rien, n’en saurons rien, comme lui, jusqu’au soir de la première, et c’est tant mieux. Il vaut mieux suivre Yves-Noël Genod comme on suivrait Don Quichotte, en faisant confiance aux aventures, en croyant à tous les masques et à tous les maquillages, en aimant les déguisements et les mensonges plus vrais que vrai. De toute façon, le but du jeu pour Genod est toujours le même, aussi élémentaire que titanesque : « Faire en sorte que les acteurs se sentent bien sur le plateau pour qu’ils fassent de belles choses. » Parce que « jouer », rappelle-t-il en se souvenant du grand metteur en scène Bob Wilson, « c’est improviser ».
On ne sait rien de la pièce, donc, mais on peut rappeler que Genod fut un comédien lumineux du théâtre de Claude Régy puis de François Tanguy, et qu’il fut très lié à Marguerite Duras – dont il a retenu, sans doute, cette façon d’étirer le temps et de sensualiser l’attente. C’est un amoureux de l’autofiction, un dandy carnavalesque et SDF (il a créé compulsivement trente-cinq pièces depuis 2003 sans compagnie instituée) qui a flanqué Jeanne Balibar nue au milieu d’une cour de dindons dans un précédent spectacle, qui navigue entre hommages et iconoclasmes, premier, second et dernier degrés du rire sans peur de la grandiloquence ni des esquisses. Peut-être sa nouvelle pièce ressemblera-t-elle, comme les autres, à une sublime décharge, avec des bribes de textes essentiels enfouies à l’intérieur et des délires trash à choquer John Waters ? Ou peut-être y verra-t-on à nouveau son art du stand-up haute couture ? Car c’est seul en scène que s’annonce Genod au Rond-Point, à moins qu’il ne fasse volte-face de façon impromptue. Peu importe, finalement, tant qu’il nous montre, comme à son habitude, son amour invétéré du jeu et du théâtre en roue libre.

Je m'occupe de vous personnellement, d'Yves-Noël Genod
Du 31 mai au 24 juin au théâtre du Rond-Point
www.theatredurondpoint.fr

Titre du spectacle de cet après-midi


JUSTE POUR UN INSTANT ICI LAISSE CHAQUE CELLULE DE TON CORPS BOIRE LE REPOS

« J'en ai vu des belles images hier, mais, putain ! Marlène sur le rebord de la fenêtre en look Marilyn, éclairée par le génie Gladieux, et la chanson adéquate, j'étais en Californie pour quelques instants !!! » (Arnaud Guy.) 
(Cliquer pour agrandir l'image californienne.)


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« Voici la vie, ce paysage terni qui se lève dans mon plexus solaire. »

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L'auteur



Yves-Noël Genod est né en 1972. Formé à l’école d’Antoine Vitez à Chaillot, il travaille notamment sous la direction de Claude Régy, de François Tanguy (Théâtre du Radeau) et de Julie Brochen (dans Le Cadavre vivant de Léon Tolstoï).

Il a également étudié la danse auprès des improvisateurs anglo-saxons, Julyen Hamilton, Mark Tompkins, Steve Paxton, Simone Forti, Lisa Nelson… On le voit hanter le cours classique de Wayne Byars. Il est l’interprète de chorégraphes comme Loïc Touzé.

Depuis 2003, devenu metteur en scène à partir d’un  premier one man show intitulé En attendant Genod, il est l’auteur de plus de cinquante spectacles iconoclastes aux frontières du show, du théâtre et de la danse ainsi que de « performances » plus nombreuses encore.

Son travail est présent dans les festivals de formes nouvelles, Let’s Dance, Les Inaccoutumés, Etrange Cargo, Artdanthé, Actoral, TJCC, festival d’Avignon, Compil’ d’avril à Bruxelles, Live Arts Week à Bologne, Les Urbaines à Lausanne…

Cette saison aura été exceptionnellement parisienne. Il crée au Théâtre de la Cité internationale, en décembre dernier, un diptyque intitulé – je peux / – oui. Il reprend, au Théâtre de la Bastille, en février, La Mort d’Ivan Ilitch et Une saison en enfer (d’Arthur Rimbaud). En mars, à la Ménagerie de verre, le spectacle intitulé Chic by Accident. Je m’occupe de vous personnellement résonne comme l’aboutissement d’une saison.

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Mes parents



Très cher,
Cette nuit, on a écouté ton émission sur France Culture avec Olivier, sous la couette, dans l'obscurité. L'émission de Joëlle Gayot avec Valérie Dréville. C'était bien, ce que tu disais sur la réalité et le rêve. Et j'ai reconnu le thème musical de Marseille Massacre au début de l'émission. Flash-back, petit signe émouvant...
Je viens d'acheter Le Livre des métaphores de Fumaroli, ça t'intéresserait sans doute (une somme sur les métaphores dans la langue française, un vaste dictionnaire thématique).
Je viendrai sans doute demain soir au Rond-Point.
Bisous, travaille bien, dans ce temps qui n'appartient qu'à toi !
Pierre

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