Thursday, July 12, 2012

Falaise belle, trop belle, juste sculptée, sans âge et, toi, tu es dans la vie, sous la falaise, tu ne te plains pas. Il y a juste, au sommet, une fine pellicule de terre pour les arbres et les champs de lavande. Et tout le reste est pierre, mystère, Dieu. Dieu sculpteur. Même pas. Dieu envoie les signes par la pierre. Il envoie la force, il envoie le monde par la pierre. Et toi, féminin, toi, dans l’air, sous la pierre, tu reçois la force. Il y a la piscine, mais il y a surtout, un peu plus loin sur la rivière, une vasque d’eau glacée que je préfère. J’ai été le seul à m’y plonger vraiment. Ça pique comme des aiguilles. Baptême. Mais on s’habitue. L’eau si propre, si fraîche, je préfère à la piscine. Il y a aussi ce rocher au-dessus, de l’autre côté que la falaise, qu’on appelle Dent de qqch, mais qui ressemble plutôt à un visage, un totem, très beau. Un bon dieu vivant poème. De pierre. Qui surplombe. Amicalement. La vallée-cadeau. Et avec beaucoup d’humour. 

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Cristian et Eva





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Illustrated Poem



Comme le luxe est facile ! Il est vrai que c’est un métier, l’attention au luxe, l’attention au bonheur, c’est un métier. C’est un métier que j’ai appris, sur le tard, que j’apprends toujours. C’est le métier de la vie. Il y a une femme qui ressemble à ma mère qui depuis tout à l’heure arrange et déplace son transat, son lit de piscine, je ne sais pas comment on dit. J’aimerais bien que ma mère soit ici. Elle arrangerait sans fin son lit de piscine, mais, au moins, elle serait ici. Ce serait un bel endroit pour vivre ou pour mourir, ici. Il y a des gens, des gens réunis, de tout pays, une communauté faible. Ce sont des gens de passage, de passage dans la vie, il n’y a pas de haine, pas de faute de goût, pas de haine. La beauté, la vigueur, le repos. Il y a pas mal de gens – l’hôtel est un petit village, sans doute un village retapé –, mais ça ne se voit pas. Je suis sous la falaise. J’admire à l’infini la falaise sublime. On y passerait des années. C’est une splendeur plus belle que la Joconde. J’ai vu des animaux aussi, aujourd’hui. Comme c’est facile de communiquer avec les animaux ! Avec les fourmis, les guêpes, les papillons et toutes sortes de bêtes occupées. Avec les chevaux, les vaches, le chien. Je n’ai pas vu de serpent, mais j’ai fait attention. Romain a voulu monter un cheval et, au début, le cheval n’avait pas l’air d’y voir un inconvénient. Sa belle croupe. Mais finalement ça n’a pas marché. Le cheval a été offusqué, il n’y a pas d’autre mot. Il nous a regardés en soufflant plusieurs fois l’air de dire : « Quelle grossièreté, malotrus, tout ça pour ça, me monter dessus, c’est minable ! » Bon. Ce matin, Romain était avec Laure dans la salle de douche quand je suis entré. Je les voyais s’activer à travers la vitre dépolie. C’était excitant. J’entendais les gémissements de Laure, légers gémissements recouverts par le bruit de l’eau. Je suis allé caresser le chien dehors, un briard, qui a apprécié (sauf les pattes, il aime pas). Le bruit de l’eau, on l’entend dans toute la vallée, quand on surplombe la falaise si belle. On est allé jusqu’à Buoux par un sentier comme pavé. On entendait les chevaux marcher dans la rivière. On entendait, par bouffées légères, la musique de salsa et, quand on a pendu les jambes en surplomb, on voyait les couples danser avec plus ou moins de fluidité. Il y avait des loups dans le Lubéron, beaucoup. Beaucoup de noms de lieux en témoignent. 

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Cristian dans le Lubéron








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« (…) exhibant ce don inné qu’ont les vrais performers pour se remettre toujours au centre de l’image. »

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Avec Erik Minkkinen

(Sur la terrasse, à l'aube, à Marseille)

Photo Pedro Morais.

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Je suis dans le Lubéron. C’est beau. J’ai dormi dans le dortoir de l’auberge des Séguins, sur la commune de Buoux, il faut que je note, c’est si beau. C’est sous une immense falaise un peu far-west (où les chevaux poursuivis pourraient se jeter, je ne sais pas pourquoi j’ai cette image). Je savais que c’était riche, le Lubéron, mais je ne savais pas que c’était beau. Et, évidemment, il y a une logique. Je sais que je suis de droite en écrivant ça. Nous sommes allé acheter du vin dans un château (de la Canorgue... ?) où Ridley Scott a tourné un film. Une comédie sentimentale qui n’a pas marché. Une grande année, je crois, ça s’appelle.
Je rêve beaucoup depuis le début de ce voyage. Je rêve de ma famille, je rêve de mes amis, des rapports humains et, toutes les nuits, je mets en scène des spectacles. C’est bien normal. Ça me va très bien. La nuit, je rêve. Ça m’irait très bien de continuer toujours comme ça. Les mise en scènes la nuit en rêve et, le jour, la vie, la vie pure, les VACANCES. 

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« Je continue comme j’ai commencé, pour la beauté du geste. – La beauté, on dit qu’elle est dans l’œil, dans l’œil de celui qui regarde. – Mais si personne ne regarde plus… »

(Cinéma)



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Replonger dans le froid liquide des jours toujours les mêmes



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Filon d'Alexandrie



My Dear,

je lis ceci, dans un bel interview d'Ira Sachs (« Cahiers du Cinéma » spécial L'Erotisme, top ) dont le nouveau film sort fin août, cette phrase, qui devrait te plaire (si tu ne la connais déjà).
Je t'embrasse,
Bel été,
Alain.

« Sois gentil. Chaque personne que tu rencontres mène un grand combat. »

(Philon d'Alexandrie.)

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« Tous les goûts sont dans ma nature. »

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