Monday, August 20, 2012

Message personnel


J’ai pensé à toi aujourd’hui car, ici, en Corse, on fête la Saint Bernard puisque le père de mon ami Stéphane s’appelle Bernard (il est de 34). 

La Pauvreté de la chose dite



J’avais envie d’écrire une lettre… Je voudrais boire aussi fort que possible les dernières secondes de ma vie ici. J’écris moins bien à la main qu’à la machine, je trouve. Néanmoins, l’ordinateur se cale mal dans le hamac deux places (qui donc se reborde un peu trop). Il n’y a qu’une chose qui convienne au hamac, c’est la lecture facile (après avoir bu du thé)…
La lettre doit-elle être  longue ? Elle est écrite à la seconde.
Je voudrais écrire comme Sagan, comme Bardot, je lis aussi Clarisse Lispector (le cadeau de Wagner), mais c’est incroyablement beau-difficile. C’est mystique. Et ça s’attaque à l’inattaquable. Un peu comme Beckett, mais avec une langue de Virginia Woolf (premières impressions). Mais elle dit des choses de Pamela. Ce n’est pas complètement l’ambiance, ici. (Ça l’est partout…) Il y a un yacht de milliardaire depuis quelques jours dans la baie. C’est too much. (On dit que les éoliennes sont moches, mais alors ça !) Comment n’y a-t-il pas des amendes pour empêcher que ces usines à gaz empêche le paysage ? Le paysage de la mer multiple. Et sans limite. De la chasse de Clarisse. La pêche au néant. A la vie. De Clarisse. Au lieu de ça, on a du bling-bling. Il paraît que Johnny Depp était hier à Cargèse, ce qui console (mais à peine) de la présence du yacht : « Et si c’était le sien ? », plane un peu…
La lettre doit-elle être longue ? Elle parvient à la seconde. Les moyens modernes. De la diffusion du sens. Le défi (du sens). Mes nuits sont plus belles que vos jours.
La première année où je suis venu ici, Stéphane lisait Moins que zéro ; c’était Nathalie qui lui en faisait la lecture et je me souviens de lui disant : « Que c’est bête, que c’est bête ! »
(Ici, un développement très intelligent sur la bêtise serait bienvenu.) 

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Lou, blessée au pied



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Les Invités


« Il faut voir tout en beau. » Stéphane citait Lautréamont alors que nous étions attablés devant des homards et des langoustes… Le seul problème du luxe, c’est qu’il est un petit peu cultivé, un petit peu vulgaire… En tout cas, à mon niveau… Nous avions vu des bateaux magnifiques, j’avais demandé à Stéphane de s’approcher. Un trois-mâts si effilé, blanc et doré, avec, je ne sais pas comment s’appelle... une pointe à l’avant (où s’accrochent les haubans)... l’air d'un espadon. Et puis un autre à côté, un seul mat, encore plus beau – beau au sens haute couture ! –, Stéphane a dit que ça devait être le bateau du patron, et, l’autre, celui des invités.

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Note sur mon travail


« Mais quant à moi, je n’en viens jamais à de tels problèmes. Quand je « have done with the world », alors j’ai créé une masse amorphe (transparente), et le monde avec toute sa complexité est resté de côté, comme un cabinet de débarras sans intérêt.
Ou pour le dire peut-être mieux : le seul résultat de tout ce travail, c’est l’acte de laisser le monde de côté (de jeter-au-débarras le monde entier).
Dans un tel monde (le mien) il n’y a pas de tragédie, et par conséquent il n’y a pas tout cet infini qui produit justement une tragédie (comme son résultat).

Ou pour mieux dire, les résistances, le conflit, n’y deviennent pas qqch de magnifique ; ils deviennent au contraire une faute.

Le conflit se résout un peu comme la tension d’un ressort dans un mécanisme que l’on ferait fondre (ou que l’on dissoudrait dans l’acide nitrique). Dans une telle « solution » il n’y a plus de tensions. »

On peut y ajouter ce qui suit (exprimé par moi de nombreuses fois quand je dis que mon théâtre s’adresse aux amis – c’est-à-dire ceux qui l’aiment et deviennent, ainsi, des amis – et pas à des usagers, encore moins à des clients, pas à des professionnels du chacun-à-sa-place, non, aux amis sans qui ce travail ne peut simplement pas trouver sens).

« Quand je dis que mon livre n’est conçu que pour un petit cercle (si l’on peut appeler cela un cercle), je ne veux pas dire que ce cercle formerait selon moi l’élite de l’humanité, mais que ce sont là les hommes auxquels je m’adresse (non parce qu’ils sont meilleurs ou pire que les autres, mais) parce qu’ils forment mon cercle culturel, qu’ils sont pour ainsi dire mes compatriotes, par opposition aux autres qui me sont étrangers. »

Ça a à voir avec la sagesse. Evidemment, ceux à qui je m’adresse sont des «  sages ». Et ça peut être bien sûr n’importe qui du moment qu’il rentre en résonance (en amitié) (en communauté). Car il n’y a personne, que résonance, c’est cela le sens. 
Le sens du théâtre, c’est l’amour, je le rappelle toujours par exemple quand un acteur amène sur le plateau un problème personnel : il s’agit là, comme dit Ludwig Wittgenstein, d’une faute professionnelle. C’est pour moi une évidence. 

Ce qui me réveille la nuit, c'est comment supporter les fautes professionnelles des acteurs, les fautes d'amour. C'est une question qui mérite les insomnies. Je l'accepte. 

Ne veut pas être photographiée




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« Qu’est-ce que tu écris ? Si tu écris ce que dit Cléo, c’est idiot !
– Je ne sais jamais ce que j’écris.
– Ça, tu devrais l’écrire. »

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Chant corse



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