Wednesday, November 14, 2012

Pierre Courcelle



Je parle à Pierre de ce dont je parle toujours (et que Paul Auster dit très bien, je crois, dans The Invention of Solitude que je viens d’acheter), que n’importe quel livre, même le plus crowded a pour sujet principal la solitude parce qu’il s’agit de la solitude de celui qui écrit – solitude aussi de celui qui lit… et blablabla et d’ailleurs si j’écoutais ce blablabla, je pourrais déceler moi-même ce que me dit à présent Pierre : que le thème de l’écriture, c’est aussi l’amour (j’aurais pu le déceler parce qu’il y a en effet deux solitudes). Et aussi, dit Pierre : « retrouver l’amour, la possibilité de l’amour ». Parce que l’amour est une chose rare et, le thème de la littérature, c’est de le retrouver. Je lui dis qu’en effet, lui, son écriture, c’est ça – ça aussi, je n’ai cessé de le dire, – Bénédicte Le Lamer disait qu’il proposait un « état amoureux du monde ». Il dit qu’il ne le fait pas consciemment, d’ailleurs. Je lui dis : « Non, c’est vrai, tu ne cherches pas à le faire, c’est toi. » « Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne peut s’exprimer. » Et Michel de Montaigne ajoute en marge, sur la première édition du livre : « parce que c’était lui ». Puis, mais plus tard, à une autre relecture : « parce que c’était moi ». Peut-être que le paysage pourrait se voir par lui-même comme il est. Je ne sais pas s’il en a vraiment conscience de cet ensemble qu’il peut former. Nathalie Quintane, aujourd’hui où je l’écoute avant la soirée James Bowman à la salle Gaveau (ses adieux à la scène), dit dans son dernier livre : « La grande littérature, elle parle d’amour et de mort ; le reste, c’est peanuts, cacahuètes ! »

Les Draps libèrent la savane sauvage



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Territoire mental d’espérance



« Le jour où tu fus donné au monde,
Les planètes saluèrent le soleil suivant un certain ordre,
Et aussitôt, tu ne cessas de croître
Selon la loi qui présida à ton apparition.
Tu ne peux pas être autre, tu n’échappes pas à toi-même,
C’est ce que disaient déjà les sibylles, les prophètes,
Et jamais le temps ni aucune autre force ne peut rompre
La force empreinte qui se développe en vivant. »

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Graphisme





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De tout réinventer la personnalité



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Fille, nous sommes le vent



« Moi qui me vante d’accueillir avec tant de soin les agréments de la vie, je n’y trouve, quand je les considère ainsi avec minutie, à peu près que du vent. Mais quoi ! Nous sommes à tous égards du vent. Et encore le vent, plus sagement que nous, se complait à bruire, à s’agiter et il est content de ses propres fonctions, sans désirer la stabilité, la solidité, qualités qui ne sont pas siennes. »

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Que faire du ciel ?




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Rosset / Parménide



« Qu’une chose soit n’est pas douteux, mais, en revanche, qu’on puisse dire ce qu’elle est, là, le problème se pose. Il est beaucoup plus difficile de dire d’une chose ce qu’elle est que de constater son existence (…) Le réel n’a pas de contrepoint. Il n’y a pas d’autre réel. Tout Rosset est né d’une intuition qui est celle de Parménide qui dit que ce qui existe existe et ce qui n’existe pas n’existe pas. De sorte que le réel désignant ce qui existe, eh bien, le contrepoint du réel, l’autre du réel du côté duquel on pourrait regarder le réel pour le juger, le nommer, dire ce qu’il est, l’identifier, eh bien, cela n’existe pas – parce que, s’il existait, il serait réel. Donc on ne peut pas sortir du réel pour évaluer le réel, pour le juger. Donc on ne peut pas l’identifier. Et, en même temps, on ne peut que l’éprouver. L’expérience que l’on fait du réel est l’expérience le plus frappante, la plus immédiate, la plus signifiante. »

« Sa nudité, son silence, son idiotie, c’est-à-dire, étymologiquement, sa simplicité. »

« Il développe – parce que Rosset est un mystique, au fond – il développe ce qu’il appelle une « théologie négative du réel ». Nous pouvons dire ce que le réel n’est pas et de cette manière lui tourner autour autant que possible. Evidemment rien n’égale le silence ou la tautologie qui sont les 2 modalités les plus adéquates à l’expérience – réelle – que nous faisons du réel. Mais, entre-temps, si vous voulez, qu’est-ce qu’on s’amuse et qu’est-ce qu’on rigole ! »






Oui, je me suis amusé et j'ai rigolé. Maintenant, c'est l'expérience du silence et de la tautologie.
Mais « se satisfaire du fruit qu'on mange » dans le Paris de la grisaille...

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