Monday, November 19, 2012

Sous la conscience




Grétel Delattre joue, au théâtre de l’Atelier, une très belle pièce de Tennesse Williams, La Rose tatouée. C’est une pièce de 1950, mais qui semble d’avant-garde tant notre époque s’est refermée. Mais je me trompe, ça ne parle pas d’époque, ni de celle d’alors, dans le golfe du Mexique, ni de la nôtre, à Paris, mais ça parle de la vie, du scandale de la vie, « La Rose Tatouée est mon chant d’amour pour le monde. » Le théâtre est amical (très), les feuilles d’automne de la place pénètrent dans le hall, les acteurs sont heureux de jouer ensemble, seul bémol, je l’avais noté, mais je ne retrouve plus mes notes, j’étais avec Dominique Uber qui sort beaucoup, mais qui s’endort systématiquement devant un spectacle quel qu’il soit. C’était très joli à voir, cette pièce qui allait si vite, là, à quelques mètres devant moi et cette blonde affalée dans sa chevelure, là, à côté de moi comme deux temps qui ne devaient pas se rencontrer – le temps de la représentation et le temps du sommeil – mais qui se rencontrent sans doute – les surréalistes en savent qqch – comme si Dominique s’était fait tatouer la rose directement sous la conscience, ce que je vous dis là est beau, c’est toujours mieux d’écrire sans notes. 


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La Rose tatouée



« L’ivrogne a la sagesse de voir que la rose est sans pourquoi. Elle fleurit parce qu’elle fleurit et elle n’a souci d’être vue. »

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Pour Nicolas Guimbard



« Gary dit que être aimé, c’est bien, mais que, aimer, c’est de première nécessité. Et c’est une philosophie de l’amour. C’est une philosophie de la joie ou de la foi de l’amour. C’est-à-dire qu’il s’agit d’aimer un monde qui n’a rien d’aimable. Parce que, quand on l’aime pas, il nous fait souffrir deux fois puisqu’on en souffre déjà. Mais surtout aimer un monde qui n’est pas là pour vous. Aimer l’étranger, aimer l’autre. Etre capable de cet amour-là. C’est-à-dire de l’amour du singulier. Aimer ce que les choses ont de singulier, ce que les choses ont d’irremplaçable, d’absolument singulier. Si éthique il y a, elle est là. »



« Plus nous connaissons les choses singulières, plus nous connaissons Dieu. »

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Luxurious Setting



Je voudrais écrire lentement et pour dire simplement des choses qui ne sont pas dites aujourd’hui.

Je n’ai rien à faire, rien à faire que lire et ne pas m’exprimer – ce sera ça, écrire. Rien à faire aujourd’hui.
Et je traîne au café et je suis d’une humeur néfaste. Qu’on ne me parle pas. A peine bonjour. (…) (Continuez.)

La fièvre passionnément, la fièvre de la vie. Ce n’est que d’être malade que j’approchais d’un pas dans le monde. La réalité, la réalisation d’être malade et j’étais là dans le monde, contre toi, contre le mur.

Renaître et recommencer



« Indiquons les 2 principes qui serviront ici de guide. Plus un objet est réel, plus il est inidentifiable ; plus le sentiment du réel est intense, plus il est indescriptible et obscur. Par sentiment de réel, j’entends ici simplement le sentiment qu’une certaine chose est réelle. Expérience banale et quotidienne,  objectera-t-on. Qui ne voit, par ex, que le pain qu’il mange, la table à laquelle il s’assied, la personne qui lui fait face constituent autant d’objets réels. Sans doute, mais autre chose est la représentation, autre chose le réel qu’elle est censée représenter. S’il est vrai que je m’attends à voir, conformément à la représentation que j’en ai déjà, le pain, la table, la personne, cela ne signifie pas pour autant que  je sois disposé à les reconnaître comme réel. Car, en tant qu’il est singulier, le réel est ce qui ne s’autorise d’aucun garant autre que lui-même, ne se justifie d’aucune façon et est, par conséquent, hors d’état de jamais se laisser attendre en tant que tel. Puisque constituant une présence qui ne s’annonce d’aucun attendu – dans le double sens du terme. Le sentiment d’un tel réel est ainsi rien moins que quotidien, il implique au contraire une dissipation de toutes les représentations quotidiennes et une irruption en leurs lieux et places de l’improviste, de l’imprévu. »

« Que ceci existe, je le reconnais paradoxalement à l’impossibilité soudaine où je suis de dire quel il est. Tout ce que j’en sais et tout ce que j’en puis dire est qu’il est ceci et non autre. La minceur de ce savoir est à la mesure de sa précision et de sa pénétration. Elle ne signifie pas qu’on s’est égaré, mais au contraire, qu’on est entré dans la bonne zone, celle à partir de laquelle toute identité devient douteuse, c’est-à-dire qu’on se trouve désormais dans les parages immédiat du réel. »

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Quatre vues verticales






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Luxe nocturne



(L’unique roman.)
La jeunesse insignifiante, éternelle.
Le monde imaginaire réel.
Dans la maison-château du grand Meaulnes.
T’as d’l’argent – tu en manques. C’est beau, la vie, c’est souple. Au loin la fumée, bleue, turquoise, outremer…
La disponibilité, tous ces gens – et, parmi tous ces gens, un peintre, Caravage – mais tous font le même métier. Un peintre, Caravage, mais tous font le même métier.






Une pièce qui s’appellerait Sleep. Et où, sur un canapé (large et profond), les acteurs dormiraient (comme au Berghain). Et donc avec musique.

La nostalgie est ma drogue, ma transe, mon sexe.

Le Berghain, c’est la ville idéale.






Au milieu de Werther, Julie Menut en frite pour un play-back.






« Well it may not be all great and good but it ain't that bad, so cheer up world it may never bloody happen ! »

Le Mot vaut la chose



Encore un séjour fan-tas-tique à Berlin ! On m’a demandé pourquoi j’aime Berlin, pas su répondre. Si on me demandait pourquoi j’aime Paris, je répondrais quoi ? Ou Londres ou Mexico. Ou New York. Une fois, pour la télé, on m’a demandé pourquoi j’aimais Jeanne Balibar. Pas su répondre. Jeanne Balibar, c’est Jeanne Balibar.
C’est curieux j’adore les biographies, mais je n’aime pas tellement l’autofiction. C’est peut-être que le hasard intervient plus dans une biographie et n’importe nawak – alors que, dans l’autofiction, il y a ce narrateur omniscient qui nous parle du malheur des choses ou qui, simplement, a une idée sur la chose, c’est ça le malheur ! L’autofiction-qui-ne-parle-que-du-bonheur, comme on rêverait que tous les livres soient, est extrêmement rare. A titre personnel, Pierre Courcelle, Juliette Drouet, Marguerite Duras un peu dans La Douleur. Le bonheur est évidemment plus présent dans la poésie, c’est le seul thème, ou dans le théâtre, celui que je fais, en tout cas, le sait. 

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« Après tant d’années que la surprise dure encore, c’est beau… »

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