Sunday, December 09, 2012

Notre survivance numérique


Je voudrais, je voudrais... vivre comme dormir. La lecture pourrait-elle... ? Ou l’amour... ? Mais l’amour n’est, pour moi, pas l’amour (mais l’amitié) et la lecture est poreuse, si poreuse... qu’elle ne me tient pas par le sommeil... Je voudrais, je voudrais... vivre comme dormir, ne pas sortir pendant mille ans de la grande maison technologique au repos — et ensuite, ensuite me faire dévorer par des bébés tigres, ça, je voudrais, au sortir des mille ans de la maison technologique. 

Chaleur du bien être, être au lit et tout, en buvant de la tisane (bonne pour le foie) — en s’en foutant de tout. Chez moi — ma vie a changé — à qui le dirai-je ? je ne vois plus mon psy — ma vie a changé, on a changé les fenêtres. On a mis des double-vitrages, j’ai chaud chez moi, comme à Berlin, comme en montagne, — en tout cas, quand il ne fait pas trop froid dehors, j’ai chaud, je suis bien. Je suis bien à la maison. 

Je veux le luxe pour tous, je veux l’amour. Je lis des pages sur internet...

Je ne vais pas faire les tests, j’ai appelé mon médecin.

Dans les beaux quartiers


Sylvie Coumau. Photo Stéphane Wargnier.

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Désir du réel / désir de l’idéal


Je constatais (je vérifiais) que, pour un acteur, tout ce qu’il attendait, c’est de lui dire tout va bien se passer, vous avez fait le bon choix, eu les bonnes intuitions, ce diner, par exemple, dont vous avez eu l’idée, c’est ce qu’il vous fallait pour que je vous remonte le moral, tout va être formidable, vous allez jouer dans une salle de neuf cents places, à Colombes, qui sera pleine, vous allez à la fois retrouver votre amour pervers génial et le quitter dans moins de trois mois, cela pour évacuer la douleur définitivement qui vous accable, le retrouver et le quitter définitivement et on ira faire des photos avec les bébés tigres de moins de trois mois à mon retour du Mexique — sur ce dernier point, moi non plus, je ne lâchais pas prise : oui, nous irions faire des photos avec les bébés tigres blancs !

Lettre à Alfred Le Poittevin


« envoie faire foutre tout, tout et toi-même avec, si ce n’est ton intelligence. »

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Lettre à Louise Colet


« Qu’est-ce donc que l’Égalité si ce n’est pas la négation de toute liberté, de toute supériorité et de la nature elle-même ? L’Égalité, c’est l’esclavage. Voilà pourquoi j’aime l’art. C’est que là, au moins, tout est liberté dans ce monde des fictions. On y assouvit tout, on y fait tout, on est à la fois son roi et son peuple, actif, et passif, victime et prêtre. »

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L'Ordinaire ordinateur


Je vais me perdre. Il n’y aura rien. Il n’y aura pas d’enjeu, pas de phrases. Pas de travail. Encore une série sublime de Marie Taillefer. 
La concentration me baigner.
Dans le train, sous l'orage noir sans pluie

Oui, il y a ce calme de la belle nuit. Tu souris ? Tu te cognes, tu butes aux parois de ton cœur-cerveau, tu te retiens de respirer pour entrer
dans l’expérience
du cœur

C’est-à-dire, c’est comme si je ne pouvais pas dire la beauté de m’aimer... — et comme bon me semble, éventuellement dans la fatigue. Ils vont naviguer maintenant, ils vont dormir — et plus personne ne dira rien — des clichés, des éternelles radios...

Ne pas se demander toujours pourquoi qui connaître.
C'est-à-dire, cette concentration qui fait que tu n'es même plus au monde...

Un beau discours


« Monsieur le Ministre, Vous tous qui êtes ici présents,

Il n’y a rien à exalter, rien à condamner, rien à accuser, mais il y a bien des choses risibles ; tout est risible quand on pense à la mort. On traverse la vie, on en reçoit des impressions, on n’en reçoit pas d’impression, on traverse la scène, tout est interchangeable, on reçoit une formation plus ou moins bonne dans le magasin des accessoires : quelle erreur ! On comprend un peuple qui ne se doute de rien, un beau pays – ce sont des pères morts ou consciencieusement sans conscience, des hommes avec la simplicité et la bassesse, la pauvreté de leurs besoins.
Tout est pré-histoire hautement philosophique et insupportable. Les siècles sont pauvres d’esprit, le démonique en nous est la perpétuelle prison du pays des pères où les composantes de la bêtise et de la brutalité la plus intransigeante se sont faite quotidienne nécessité. L’État est une structure condamnée en permanence à l’échec, le peuple une structure condamnée sans cesse à l’infamie et à la faiblesse d’esprit. La vie est désespoir auquel s’appuient les philosophies, dans lesquelles tout, finalement, est promis à la démence.
Nous sommes Autrichiens, nous sommes apathiques ; nous sommes la vie, la vie comme indifférence, vulgairement partagée, à la vie ; nous sommes, dans le processus de la nature, la folie des grandeurs, le sens de la folie des grandeurs comme avenir.
Nous n’avons rien à dire, sinon que nous sommes pitoyables, que nous avons succombé par imagination à une monotonie philosophico-économico-mécanique. Instrument de la décadence, créature de l’agonie, tout s’éclaire à nous, nous ne comprenons rien. Nous peuplons un traumatisme, nous avons peur, nous avons bien le droit d’avoir peur, nous voyons déjà, bien qu’indistinctement, à l’arrière-plan, les géants de l’angoisse.
Ce que nous pensons a déjà été pensé, ce que nous ressentons est chaotique, ce que nous sommes est obscur. Nous n’avons pas à avoir honte, mais nous ne sommes rien non plus et nous ne méritons que le chaos.
Je remercie, en mon nom personnel et au nom de ceux que l’on distingue aujourd’hui avec moi, ce jury, et très expressément tous ceux qui sont ici présents. »

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Paris-Mexico, deux cartes postales



Marie Reinert, Vincent Epplay, Nicolas Moulin, dimanche soir.

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« (...) au cœur de l'expérience et de l'expérience du cœur. »

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« Je ne pense pas du tout à la mort, c’est la mort qui pense constamment à moi : « Quand est-ce que je vais faire rentrer celui-là ? » c’est vu d’une autre perspective. Mais je n’ai aucune envie de rentrer. « Rentrer », ça veut dire mourir, être mort. « Être à la maison, être mort », dit déjà Pascal. « Quand tu es à la maison, tu es mort. » Le repos éternel, la maison éternelle, c’est la mort ! c’est pour ça que je n’ai pas envie de rentrer, parce que j’ai l’impression que quand je rentrerai, elle sera déjà là avec sa main noire, et moi je passe la porte – je vois toujours, quand je passe la porte pour rentrer chez moi, cette main de Curd Jürgens – c’est un acteur, vous le connaissez, la Mort, à Salzbourg, avec ces doigts de squelette – et j’entre et là – crac ! Je sens constamment, ce poids ici, c’est pour ça aussi que j’ai, si vous regardez bien, que j’ai une épaule plus basse que l’autre, à cause du poids de la mort. Ça, personne ne peut me le prendre, on ne peut pas me l’enlever en me faisant une opération, c’est mon angoisse, n’est-ce pas, elle est perchée sur mon épaule droite, comme un – (il rit) eh bien, comme un oiseau de malheur, n’est-ce pas ? il s’est établi là. »

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Ecole française = expressivité de jeu de cartes


Somptueux spectacle de Fanny de Chaillé, au Théâtre de la Cité Internationale, à Paris. Je suis un metteur en scène japonais. C’est une travailleuse, cette fille, dans le bon sens. Elle recherche, elle renouvelle, elle réitère. Elle délaisse aussi bien. Bref, elle rend présent. C’est un boulot. C’est du boulot. C’est tout à fait pur et parfait. Un art bref. Ecole française. Les trouvailles, l’humour, le consciencieux. (Seul bémol : la salle était remplie de scolaires attentifs.)

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Arnaud Guy vole une bouteille de vin, filmé par une caméra de sécurité



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Science-fiction


« Car l'âme on ne la voit jamais
elle ne se laisse pas voir
c'est comme ça
L'âme c'est comme ça
Qu'on laisse alors les hommes
vivre leur vie
en se cachant
qu'on les laisse vivre dans le secret
Qu'on me laisse vivre dans le secret
Oui »

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