Tuesday, January 01, 2013

11














































Labels:

Une anecdote



L’un des plus beau vers de la langue française, Et rose elle a vécu ce que vivent les roses, (L’espace d’un matin.), de François de Malherbe, a été créé, dit-on, par l’imprimeur qui a confondu tt et ll. Il est question dans ce poème, Consolation à Monsieur Du Perrier,  de la fille de celui-ci, appelée Rosette. « Et Rosette a vécu ce que vivent les roses », ce qui est évidemment infiniment moins mémorable.

Le Zen


« Pour rendre ma joie offensée
Et me tenir toujours transi
Vous vous plaisez ô ma pensée
A vous transformer en soucis.

Ainsi votre métamorphose
Vous change en rose mieux à point,
Je ne connais point cette rose
Que par son épine qui point.

(...)

Si un doux pensée vient m’attrère,
Un amer lui tranche le pas,
Ainsi tout arrive au contraire,
Ce qui me vient ne me vient pas.

De leurs mains la glace et le souffre
M’est à toute heure présentée
Si bien qu’en même temps je souffre
La peine l’hiver et l’été. 

(...)

Ils voguent à nef de caprice,
L’est, l’ouest, le nord, le sud, 
Cherchant au monde la matrice,
le monde a été conçu.

Ils ont à l’heure que leur flotte, 
Prend air et loge tout en bro, 
Pour salle et pour tapis la grotte
Et les Grotesques du chaos.

Leurs troupes me rendent solitaire
leur travail me rend odieux, 
Et pour regarder leur mystère
Il faut que je ferme les yeux.

Mais leur filmonage est vide
J’ai leur chagrin pour mon soulasse
leur bien faire m’emplit le vide
Et leur rien faire me rend las.

Ces pensées d’une fin étrange
Jamais ne sont saouls ni contents, 
Car le temps toute chose mange,
Et ce sont eux qui mangent mon temps.

(...)

Leurs imaginations vaines, 
Que je pétris souvent en vain, 
Fournissent au four de mes peines, 
Et la farine et le levain. 

(...)
Ma pensée il faut que je pense
Qu’il ne me faut plus tant penser. »

Labels:

10 (miel)







Labels:

Les Livres



Le livre de Clément Rosset, Le Démon de la Tautologie, Romain me l’avait fait apporter de France par sa mère. Il est annoté. Romain me dit que ce n’est pas lui qui l’a fait, mais Christophe Fiat. Christophe Fiat leur avait dit un jour : « J’ai fini ma résidence au Point Ephémère, j’aimerais bien une résidence d’écriture chez vous. » « Mais volontiers, Christophe. » Romain loge dans un squat très beau, Porte Saint-Martin, où j’avais, une fois, travaillé avec Julien Gallée-Ferré et Claude Régy sur le projet d’Une saison en enfer. Puis Christophe est arrivé avec ses livres, un camion de livres. Et il les a déchargés. Il y en avait vraiment un camion. Il les a déchargés au milieu de la pièce. « Ah oui, parce que, moi, pour écrire, j’ai besoin de mes livres... A lundi... » Et il n’est jamais revenu. Après nombre de mails, certains menaçant : « Si tu ne reviens pas chercher tes livres... », les occupants du squat appelé La Villa se sont intéressés à classer, ranger et disséminer (donner à qui voulait) les livres annotés de Christophe Fiat.



« Le 17 décembre 1976, sur le plateau d’« Apostrophe », exceptionnellement installé au Louvre, Bernard Pivot s’étonne : « Alors vous ne voulez vraiment pas parlé de votre livre ? » « Non, répond Michel Foucault : d’abord on écrit des choses un peu parce qu’on les pense et aussi pour ne plus y penser. Terminer un livre, c’est aussi ne plus pouvoir le voir. Tant qu’on aime un peu son livre, on y travaille. Une fois qu’on a cessé de l’aimer, on cesse de l’écrire. » Et puis surtout il y a un autre livre qui mérite plus l’attention. « Un livre comme je les aime, fait avec des fragments de réalité, des choses dites, des gestes, des documents, des tristesses, des misères... » L’auteur ? N’en cherchez pas. Ce sont simplement les bandes magnétiques d’un procès en Union Soviétique, qui ont pu passer en Occident grâce au courage des enfants de l’inculpé : le Dr Stern. Un « procès ordinaire », comme dit le titre du recueil. »

Polémique (3)



La droite est intelligente quand elle reproche à la gauche d’être prise dans la morale. C’est en effet un des problèmes de la gauche — mais aussi de la droite. Ainsi, quand la gauche s’est mise à défendre Depardieu au nom de « ne pas faire la morale », elle a raison, mais elle a tort aussi car elle aurait pu accuser Depardieu (ce que j’ai fait) au nom de la légalité, celle en vigueur, payer ses impôts, et celle à venir (que beaucoup appellent), empêcher les fuites fiscales, les paradis fiscaux, les magouilles des riches pour devenir toujours plus riches au détriment des pauvres et des esclaves. Ce n’est pas « moral », c’est l’Etat de droit. Seul progrès envisageable pour les hommes : progresser dans les lois (pas dans la morale). Et si on est de gauche, c’est qu’on y croit, à cette rationalité-là. Progrès de Légalité. Il n’est pas invisible, Depardieu. Il y avait un autre argument de défense de Depardieu : « C’est un immense artiste. » Ah, bon ? Là, je ne vois même pas quoi répondre. Il est vrai que j’avais utilisé aussi cet argument quand il s’était agi de défendre Polanski, mais je voyais bien qu’il y avait qqch qui clochait. Non, il suffisait de défendre Polanski (ce que j’ai fait) au nom du caractère inacceptable de la légalité américaine (poursuivre un homme 30 ans après).

Pour Bébé


Les deux garçons ont plongé dans la piscine en slip, se sont ébattus comme des phoques et sont ressortis en érection sans les slips. J’ai pu voir comment les sexes masculins me dégoûtaient et me fascinaient. C’est vrai, c’est marrant, pourquoi m’ont-ils montré leurs érections ? Ça m’excite, quand même... Ah, oui, pour me dire que, maintenant, ils baisaient, ne pas les déranger... 
Je reste seul avec l’esclave. L’esclave au jardin. Sans entendre gémir mes amis. Proprement.

Je vais lire Thomas Bernhard. A cause de sa maladie (à l’âge de 10 ans), ça lui a passé complètement à côté, la sexualité. Moi, je ne suis pas passé à côté, mais... maintenant, comme je disais, avec Dieu... Il disait (j’ai dû le lire dans la biographie d’H.G.) qu’elle réduisait les hommes à des porcs.

C’est vrai qu’on a l’impression que ces insectes sont de petits espions. Il y en a un, petit frelon mordoré vert, qui est resté devant la page que je lis comme s’il prenait une photo. Il paraît que les Américains en ont conçu ou sont au bord d’en concevoir, des faux insectes, des faux oiseaux. Les chiens aussi serait des espions parfaits, mais + difficile à faire : on les connaît trop.

J’ai compris ce que viennent faire les hirondelles. Elles ne boivent pas l’eau de la piscine, elles y pêchent les petits insectes tombés à la surface. (De même, « petit avion », pour « libellule », n’allait pas — il vaudrait mieux dire : « hydravion », mais c’est pas encore ça, il y a des libellules qui sont comme doubles, avec 2 ailes de chaque côté.)

Je suis comme amoureux de ce garçon qu’a ramené Emmanuel.
J’ai pris le soleil au maximum comme un samedi après-midi.

Labels:

31 décembre

















Labels: