Saturday, January 05, 2013

Inquieta cascada



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L’Art de vivre



« Pour Proust, l’affirmation était une brutalité. Et c’était une brutalité que l’on avait bien rarement le droit de faire, parce que, disait-il, nous ne sommes pas sûr de grand chose. Fallait suggérer. Fallait suggérer. Fallait ouvrir une porte et dire : « Ne croyez-vous pas ? Ne vous semble-t-il pas que ? Mais fallait pas affirmer. »



« Dans la vie, tout est en nuance et c’est ce qui nous sauve. »

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Mon secret (le fantôme de la liberté)


« Je me souviens que Nicholas Ray l’avait invité à déjeuner à Madrid, et mon père me proposa de l’accompagner. Au cours du repas, Nicholas Ray demanda : « Buñuel, de tous les réalisateurs que je connais, tu es le seul à tourner ce que tu veux. Tu as un secret ? Mon père avait répondu : « Je demande moins de 50 000 dollars par film. » Ray avait préféré changé de sujet de conversation. Nul doute que la liberté à un prix. Si tu veux être libre ne te fais pas payer. Tel était son secret. » 

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Le Cinéma français


 « On peut partir simplement d’une boutade, déjà ancienne, de Jean-Luc Godard, qui définit assez bien la situation actuelle du cinéma. Godard dit qu’il est impossible aujourd’hui de faire un film sur Austerlitz. Avant tout parce qu’il n’y a plus suffisamment de cavaliers dans toutes les armées de l’Europe pour qu’on puisse faire un bon plan d’ensemble de la bataille. A défaut de bataille, on sera donc amené à engager Gérard Depardieu pour jouer Napoléon. Dans ce cas on est obligé de se contenter d’un seul gros plan de Gérard Depardieu. Parce que tout l’argent sera dépensé pour payer des agents de toutes sortes, les frais de représentation, tous les relais, les médias sans lesquels plus personne ne se déplace ; ces relais, ces médias qui sont essentiels pour mettre en relation le tournage proprement dit et le reste. Car, dit-on, il faut de la communication : si le public, les acheteurs éventuels, ne sont pas informés, le produit, en ce cas le film, n’existe tout simplement pas. C’est donc tout cela qui fait que le film existe, c’est-à-dire qu’il n’y a plus rien sur l’écran, mais beaucoup de bruits et d’images autour du cinéma. De temps à autre, cependant, une toute petite partie de l’argent se rend visible, c’est lui la principale vedette, le thème principal, l’idéologie et la religion du film, l’incarnation vivante de l’industrie de la culture qui nous enjoint d’aller voir non pas un film, mais « le film qui a coûté le plus cher ». On va donc voir sur l’écran l’argent dépensé pour faire partie des millions d’heureux spectateurs qui ont déjà payés pour le voir. » 

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