Wednesday, January 16, 2013

La Nuit d’insomnie



Il fallait de nouveau que je me tourne vers le monde. C’était terminé, la solitude. Je le sentais : cette nuit était décisive. J’allais de nouveau me tourner vers le monde et privilégier l’efficacité. Je ne voyais pas d’autre solution. Le maçon de Mexico l’avait dit : « Dans la vie, il n’y a rien qui soit sans solution. Sauf la mort. » Ça ne servait à rien de tergiverser, il fallait, il fallait se tourner vers le monde. C’était là que l’inconscience des rêves pouvait agir — je veux dire : vivre, respirer. C’était là le cinéma, la musique, le théâtre... 

C’était une nuit comme une autre, mais c’était une nuit de janvier. Il n’était que temps. Rassemblons les affaires. Le baluchon. Il fallait repartir. La nuit de janvier avec la neige — ou l’absence de neige . Les animaux ou l’absence d’animaux. Le soleil, lui, toujours là derrière la masse des ténèbres ; comme un filet, les ténèbres, comme de l’eau — et le soleil.

J’avais pensé à tout le monde, j’avais fait le tour pendant cette nuit d’insomnie, le grand tour. J’avais pensé à tout le monde, c’était fait et bien fait. Maintenant il ne s’agissait pas de s’arrêter. Ni en chemin. Je pensais, de jour, à mes amis du Mexique, mais, de nuit, je pensais à tout le monde. Heureusement que je ne savais pas écrire. Cela me retenait dans dire trop. Moi aussi, je ne disais rien.

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Ce à quoi vous avez ECHAPPE au Rond-Point...














Je voulais faire — je voulais jouer le jeu, disons. Je me disais que dans un théâtre aussi populaire que le théâtre du Rond-Point, ça valait le coup de jouer le jeu du one man show (et c’est ce qui m’était demandé). Je commençais à préparer un one man show sur les riches, à cause du quartier (en lisant pas mal les sociologues Pinçon-Charlot). Il devait s’appeler : Je suis une vieille femme de droite (à moins que ce soit François qui ait trouvé ce titre) — et donc François, François Olislaeger, passant par là, commença à faire quelques crobars — que je n’ai pas utilisés parce qu’ils n’avaient rien à voir avec ce que j’ai proposé ensuite, comme vous le savez. Une des raisons qui m’ont fait abandonner ce projet, c’est que j’ai rencontré Audrey Vernon qui m’a montré exactement ce que je voulais faire : un one man show sur les riches (Comment épouser un milliardaire). Encore une idée de plus en moins !, comme aurait dit François Tanguy...

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... Alors je regarde le beau film de soleil, Respiro. Comment c’est la phrase qu’il faut que je me répète tous les jours ? Lautréamont : « Je ne connais pas d’autre grâce que celle d’être né. Un esprit impartial la trouve complète. » 

Les chiens ont disparus — de l’île.

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Le Bénéfice de la neige


L’absence de poème est un poème.
Le manque de temps est un poème.
L’amour est un poème.

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