Thursday, February 14, 2013

Thomas Lévy-Lasne
Yves-Noël,
Merci pour ton petit mot sur ma peinture. C'est touchant. Damien est un très bon ami et j'aime beaucoup Youssef, comme ça c'est parfait. 
Pour Clément Rosset aussi tu n'as pas tort. Je le connais personnellement depuis mes 18 ans. Un de mes papas de substitution. Il m'a énormément apporté, je pense que c'est le seul génie que je connaisse. 
Bises.
T. 

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Ceci n'était pas sur le papier peint



Thomas Lévy-Lasne.

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Le Feu


C’est terrifiant de se dire qu’on appartient à la catégorie qui s’immole par le feu...

J’ai écrit cette phrase sur mon carnet après avoir vu la nouvelle sur mon téléphone et j’ai pensé que c’était quand même une phrase facile. Mais j’ai aussi écrit ceci :

J’aimerais bien que qq m’aide. Moi, je connais des gens, je suis au bord de pouvoir les aider, mais je ne le fais pas. Peur de les blesser, peur d’entrer dans le vif du sujet. Mais il y a autre chose. Le handicap de la personne est tellement absurde (vu de l’extérieur) que, en quelque sorte, cela n’en vaut pas la peine. Alors on parle d’autre chose. Dans mon cas, cela doit être ça aussi. Qq est au bord de pouvoir m’aider, mais il trouve ma situation tellement absurde qu’il ne juge pas utile de l’évoquer — et n’est-ce pas ainsi la vie ? — Qu’en savons-nous, les uns, les autres ? Et ne faut-il pas laisser les gens à leur destin de chien ? C’est assez indien comme philosophie. La réussite, l’échec, les empêchements personnels, les points aveugles, comme on dit, tellement absurdes...

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Etranger auprès de son propre rivage



« Le temp dans lequel vit même celui qui n’a pas de demeure devient un palais pour le voyageur qui n’en a laissé aucune derrière lui. (...) Des mouettes et des villes, des fleurs, des meubles et des statues apparurent sur leurs murs et, jour et nuit, de leurs fenêtres tombait de la lumière. »

Toujours ces voyages à l’intérieur de soi. C’est étrange. C’est comme un besoin, comme on dit, se ressourcer, oui, bien sûr, c’est peut-être que l’on n’a pas tellement le choix, mais c’est toujours vers l’intérieur de soi — comme si l’effort à aller au-dehors était trop grand, l’effort de « voir », comme dit Henry Matisse, de voir — mais comme c’est difficile — comme pour la première fois
Je suis allé à Orléans. Mais, Orléans, c’est moi, c’est à l’intérieur de moi. Je n’ai pas vu autant que j’aurais voulu pour la première fois. J’ai vu des mouettes et des canards, quelques enfants. J’ai vu des jeunes gens très beaux, des gens de province, un charme invincible. Beaucoup de gens dans la rue m’ont dévisagé, mais qui n’étaient ni jeunes ni beaux. Comme le visage d’une ville peut changer du tout au tout !... en quelques secondes, un fascisme, une vulgarité dans le regard ou au contraire, un sourire, une bienveillance. Il semblerait que tout échappe aux hommes et aux femmes, la bienveillance leur échappe aussi bien que la violence. Qu’est-ce que je recopie ? « « Toute société est fondée sur un crime commis en commun », écrit Freud. » Je suis descendu vers la Loire. La Loire. Il y a un peintre qui l’a beaucoup peinte, c’est Olivier Debré. Je pense toujours à lui quand je descends vers la Loire, à Orléans. J’ai aussi pensé à Vincent Dissez, je ne sais pas, j’avais le souvenir d’avoir fait avec lui la même promenade, je ne sais pas en quelles circonstances... je ne sais pas, j’ai peut-être rêvé, il y avait un héron... Et puis j’ai revu la pièce de Claude Régy, là aussi pour me retrouver chez moi, me retrouver en moi-même, ce mystère : sa propre vie, sa propre existence. Quel dommage de ne pas toujours pouvoir vivre tourné vers le dehors ! Mais le dehors qui est la Loire (si rapide, si violente), c’est encore le dedans ! Je me disais que c’était vraiment le fleuve — et la saison — pour s’y noyer. Mais une vedette — ou comment dire ? — de patrouillage, me surveillait, moi, même anodin sur la berge. En ville aussi, une voiture de police patrouillait au ralentit et m’observait, il n’y a pas d’autre mot. J’étais heureux d’avoir l’air normal. Il suffit de si peu. Le soir, la pièce parlait de noyade aussi. Les sensations de l’intérieur de l’eau. Comme la pièce de Stanislas Nordey parlait du feu, de l’intérieur du feu. Je me disais : non, ces 2 pièces ne sont pas du tout éloignées : elles recueillent des sensations extrêmes — le film de l’eau, le film du feu —, c’était 2 écritures qui, par la grâce du théâtre, faisaient voir les images, ressentir les choses. En rentrant, je croisais, à la gare d’Austerlitz, les skieurs qui partaient dans les Alpes par le train de nuit. 
Oh, faites que la vie s’ouvre encore pour moi ! Car la neige et le feu et l’eau, je veux encore les connaître, ces sensations d’enfance, comme pour la première fois !



« C’est l’égarement près des miroirs qui est en route. »

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Mariage pour toutes



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Tout cet hiver qui s’est enfui déjà... J’attendais avant de me coucher et, comme toujours, la raison d’être était une phrase qu’il me fallait écrire. Et c’était cette phrase : Tout cet hiver qui s’est enfui déjà... Une phrase au moins pour résumer ce qui ne se résumait pas par simplement la journée, simplement le fait d’être en vie, simplement le fait d’atteindre la nuit et de s’épuiser. Non, une phrase, une phrase qui ne disait rien de la vie sociale, peut-être rien des spectacles que j’avais vus ou des films ou des visages comme sortis des rêves que j’avais croisés dans ces tunnels, ces tunnels de la ville-même, de la ville-rêve... Mais voilà tout un paragraphe... plus d’une phrase, voilà, en tout cas... du remplissage d’un écran. J’avais entendu une phrase qui disait qu’even the word « computer » était démodé... Oui, la ville tournait, comme une huître, comme une coquille, tournait sur elle-même, comme un escargot peut-être aussi, les arrondissements de Paris... J’avais vu deux films sur New York, j’avais vu un film sur Mexico, je ne voyais pas les films sur Paris, je ne savais pas... 

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Lit rond

Se partager les tâches


« Je tiens aussi avec Bergson que beaucoup de grands philosophes, enfin des philosophes intéressants sont des gens qui n’ont qu’un dada, mais ça prouve au moins qu’ils en ont un, ça prouve au moins qu’ils ont une idée, et c’est déjà pas si fréquent à mon avis. »

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L'Esclave (2)