Tuesday, February 19, 2013

Marlène mange un os avec du sel



Rêvé de Marlène. Saldana. Je dis le nom parce qu’il y en a une autre, de Marlène. Dans la danse, il y a Marlène Monteiro Freitas. Pourquoi j’ai rêvé ? Parce que, hier, j’ai ressorti une très belle photo de Marlène (de Marc Domage) qui avait servi pour une expo à la Ménagerie de verre et que j’ai l’idée d’offrir à Marie Vachette (dont ça a été l’anniversaire) puisque elle veut faire un film avec Marlène (pour l’encourager). Mais j’ai rêvé aussi, peut-être, parce que je voudrais refaire une psychanalyse (c’est une méthode où l’on doit se souvenir de ses rêves sinon on n’a rien à raconter). Ou alors, raison technique, j’ai remarqué que je me souviens de mes rêves quand j’ai un peu froid, quand je me suis découvert et c’est vrai dans ce cas encore : je me suis rendormi après avoir retrouvé les couvertures. Bien sûr, dans le rêve, il s’agissait de mise en scène, je ne vais pas faire comme si ça ne me manquait pas : chaque fois que je rêve, pour autant que je m’en souvienne, il s’agit de mise en scène. Il y avait un projet de stage aussi. J’y croisais beaucoup de gens, beaucoup d’espaces, beaucoup de couleurs (je ne suis donc pas déprimé puisque c’est en couleurs) et j’y croisais, après une performance de Marlène, les Grand Magasin qui, je me demandais, faisaient un peu la gueule, mais, ça, c’était peut-être parce qu’ils ont dit récemment dans une interview qu’ils n’allaient jamais au théâtre, qu’ils n’aimaient rien et que je me souviens avoir pensé qu’ils venaient au contraire beaucoup me voir. Il est vrai que ce n’est peut-être pas du théâtre, ce que je fais, ce n’est peut-être rien, ce n’est peut-être tout. Plus rien. 

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En miroir (triptyque)

Faire un livre-peinture


« On dit qu’un Allemand a fait un livre sur un zeste de citron, »

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Printemp





Youcef Korichi.

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« Je peux bien dans la vie et dans la peinture aussi me passer de bon Dieu, mais je ne puis pas, moi souffrant, me passer de qqch plus grand que moi, qui est ma vie, la puissance de créer. »



« Exprimer l’espérance par quelque étoile. L’ardeur d’un être par un rayonnement de soleil couchant. Ce n’est certes pas là du trompe-l’œil réaliste, mais n’est-ce pas une chose réellement existante ? »

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Rémi Malingrëy



Définition de l’allégresse : l’art de faire coïncider le désir et le réel


« Forsythia en fleur, cerisier en fleur, magnolia en fleur.
Du soleil toute la journée et toute la journée dans le jardin. 
Construit une maison en carton, Toutan Karton.
François veut que je lui fasse la tour Eiffel, Pauline a ouvert une boutique de bijoux et produits de beauté. 
Chers enfants au soleil de printemp. »

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2

2 films parisiens


J’ai vu 2 films aujourd’hui qui se passent à Paris. Le premier, conseillé par Manuel Vallade, c’est La Fille de nulle part, de Jean-Claude Brisseau, que j’ai vu au Mk2 Beaubourg et, le deuxième, conseillé par « Libé », c’est Turf, de Fabien Onteniente, que j’ai vu au Mk2 Bibliothèque. Voilà, vous savez tout. Pendant le deuxième, Dominique Issermann m’a envoyé un message pour aller diner ensemble chez un japonais et Audrey Vernon pour aller voir les tigrons vendredi, mais je n’ai eu ces messages qu’après (trop tard pour le japonais). Je commence par le premier que j’ai beaucoup aimé. (Voilà, vous savez tout.) Le premier est un film sublime, on ne peut pas dire pourquoi (ou alors les critiques sans doute) ; c’est un cinéma qui est comme fait à mesure, dans la mesure où il n’est pas joué par des acteurs, mais par ceux qui le conçoivent, Jean-Claude Brisseau et cette fille dont j’ai oublié le nom (si je l’ai jamais su). Mais le montage existe et le montage rythme le film d’une manière sautillante. Jean-Claude Brisseau ressemble à un Depardieu qui aurait bien tourné, si vous voulez. La fille — de nulle part — est belle et réelle. Il y a un réalisme triste, parisien, mais un réalisme. A un moment, on voit la rue, le quartier de cet appartement où se passe le film. On le voit depuis le balcon. J’ai essayé de reconnaître Paris, mon Paris et j’ai lu les enseignes, celle-ci : HOTEL MAISON DU PIRE. J’ai frissonné : c’était tout à fait le film et tout à fait mon état. Maison du pire... Maison du Pré, en définitive (en relisant). Ouf ! échappé au... Dans le film, les gens se racontent simplement et, bien sûr, cette « simplicité » est la politesse du désespoir. Mais c’est émouvant quand même d’être en vie, même sur le bas-côté. Phrase culte : « Et, là, pour calmer l’angoisse, je me suis mis à prier pour un dieu auquel je ne crois pas. » Jour de vent, jour de grand vent à Paris qu’on voit sur l’écran. Un film sublime, on ne sait pas pourquoi. Le deuxième est aussi un film sublime. Tourné avec des acteurs, certes, mais — comment dire exactement ? — si proches de leur personnalité que ç’en est, pour moi, stupéfiant (dans le genre découverte, mais je n’y connais rien). Il y a le russe Depardieu qui commence en disant : « La France me manque, surtout l’air des pelouses. » Mais ce n’est pas la vraie phrase culte, la vraie phrase culte est celle-ci : « J’crois qu’la viande est sous les patates. » C’est Philippe Duquesne qui la dit. C’est un film incroyablement réaliste, d’une bienveillance artisanale à l’égard du réel. Oui. Depardieu, pour continuer sur lui, joue une ordure, c’est réaliste. Il y a une époque où Depardieu prétendait qu’il pouvait tout jouer ; le journaliste lui avait dit : « Même un jockey ? » ; il s’était énervé et il avait dit : « Il n’y a pas plus facile à jouer qu’un jockey, ils ont l’cerveau d’la taille d’un p’tit pois ! » Maintenant, il joue les ordures : c’est réaliste — et on ne peut pas dire qu’il les joue mal, non, il les joue très bien. (Ainsi, que ça ne vous empêche pas d’aller voir le film.) Pourquoi Robert Bresson serait du cinéma et, ça, ça n’en serait pas ? Il est possible que le cinéma, ce ne soit plus que le réel et que, le réel, ce ne soit plus que ça. Il est intelligent, Fabien Onteniente ; il dit, par ex : « Le problème d’un décor, c’est que parfois on le choisit pour ce qu’il est et qu’on ne le voit pas comme il est. » C'est une phrase intelligente. Bien entendu, l’happy end commerciale n’appartient pas au film, à mon sens. Puisque le film a comme sujet les infinis rebondissements d’une sorte de mystère de la bêtise, il n’y a donc pas de raison que ces 4 types se trouvent sortis d’affaire par la misère du Saint-Esprit. Ça ferme le film, cette happy end. On n’y croit pas. Par contre, Depardieu va en prison, ça, c’est bien (mais guère plus crédible). J’ajoute que c’est un film perdant ! : dans la salle, nous étions 3. Ou 4. Allez, 5.

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S'attarder, ralentir


« Est-ce que cet état qui s’efforce d’être durable n’est pas ce que les théologiens appellent la « délectation morose » (de morari), c’est-à-dire celle qui s’attarde sur le sentiment de l’existence personnelle et obnubile tout ce qui n’est pas celle-ci ? »

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J’imaginais que j’étais un Anglais qui visitait Orléans. 
(Complétez.)
« Il n’y a rien de plus réellement artistique que d’aimer les gens. »

Phrase à mettre dans le roman 
« C’est pas comme si tu découvrais la personne du jour au lendemain. »

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La Journée grave du chômeur


Tous ces êtres de tendresse malheureux, les femmes... avec lesquelles il ne se passe rien. Elles ne disent rien... Mais les embrasser peut-être. Avant ou après.
Journée vide, cet immense plaisir. Signalée de très près.

Et puis procès. Elles prennent la plaque d’immatriculation et procès.

Parole contre parole. Autumn’s leaving and winter’s coming.

Pour de l’argent, pour la folie de l’argent. Elle est belle, la lumière.
De l’argent, de l’échange. L’homme, le plus fragile des êtres. Personne ne sait ce qu’il se dit.

Dans la chambre blanche. The way it tastes. Il est comme un cheval. Don’t...