Saturday, February 23, 2013

La Fascination de l’étang



« Peut-être était-ce le secret de sa fascination : il retenait dans ses eaux toutes sortes de rêves, de plaintes, de confidences... »



Et pourquoi pas une création ? C’est en lisant le Dictionnaire amoureux de l’Opéra (en commençant, la lettre A) que je suis tombé sur ce sujet : Adam et Eve, présenté dans ces termes : « Adam. Ce personnage biblique n’a curieusement inspiré à mon sens aucun compositeur d’opéra : je rêve pourtant d’un duo entre Adam et Eve, un ténor et une soprano, bien sûr, avec en embuscade le serpent, un baryton évidemment, pour affirmer d’emblée que le théorème de l’opéra (une soprano qui aime un ténor et est embêté par un baryton) est présent depuis la création du monde... » J’en ai parlé à mes amis Jeanne Monteillhet, soprano et Bertrand Dazin non pas ténor mais contre-ténor (c’est mieux, moins attendu) qui sont le couple le plus « Adam et Eve » que je connaisse et Bertrand m’a parlé d’un compositeur contemporain qui a déjà travaillé pour lui (et James Bowman) : ... 
Est-ce que ce ne serait pas une idée ?

Ceci aussi pour reprendre contact avec vous car je suis toujours sans « idée » pour ... mais toujours dans l’espoir d’en voir naître



Je sais tout ça, mon chéri, tu as raison

Proof

L’Acteur-sculpture


C’est émouvant parce que Gilles Gaston-Dreyfus est complètement enfermé dans le fait d’être acteur. Il ne pourrait pas être autre chose. C’est estomaquant. C’est peut-être la première fois que je le vois à ce point... Bon à rien d’autre, comme disait Beckett : bon qu’à ça. J’avais presque pitié de lui. La condition d’acteur, c’est terrible. Obligé de parler avec une voix forte, obligé d’apprendre une histoire qu’il faut raconter tous les soirs en mettant le ton pour que ça ennuie pas « le public » — qui, lui, improvise ou écrit dans son carnet... Eh bien, voyez, ça m’a fait du bien d’écrire ça ! (ce qui précède) parce que, maintenant, je suis entré en plein dans le mystère et que je n’ai plus rien à dire ! Oui, Gilles Gaston-Dreyfus est une marionnette, mais une marionnette d’un mystère fou. C’est-à-dire : j’ai cru que Gilles Gaston-Dreyfus allait nous raconter une histoire — eh bien, pas du tout, ça n’a ni queue ni tête. Ce n’était qu’un prétexte. C’est de l’art pur, de la sculpture, de la peinture, excellente lumière, excellente lumière qui montre les postillons, excellente sculpture de chair et d’excrétions et de tout le reste qui fait l’humanité : le verbe, bien sûr, le temp, ce qu’on appelle la conscience et surtout l’animalité car c’est l’animalité qui fait l’humanité. Vous voyez un spécimen d’être humain et c’est une sculpture. Ecole des beaux-arts. L’art direct. Prenez un acteur, il vous fait la sculpture. Spectacle parfait et sans limites. Phrase culte : « La forêt m’apaise même si c’est fatigant de marcher dedans. » Si vous voulez, ce spectacle, c’est aussi bien que Beckett, en mieux. Prétexte à dire des vraies cochonneries, au moins. Autres phrases cultes : « Tu ne finiras même pas en souvenir, c’est ça, la vérité. » « La porte ouverte est aussitôt refermée dans la nuit noire. » « Un de ces instants dont on se souvient toute une vie. » Chef d’œuvre. (Seul bémol, Bertrand Dazin qui m’accompagne n’est pas homo et moi non plus.)







Gilles Gaston-Dreyfus
On sait tout très vite... Tout ahuri par ton texte... C’est important... Ça me donne une confiance en béton armé... Touché à fond...

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Les Tigres

Pays et paysages


C’est un printemp qui nait de l’intérieur du temp. Il y a les oiseaux qui amplifient le temp. Bien sûr, on n’est pas sur l’île de Ré, la réserve. Mais on n’est pas loin. Il y a un chantier, le chien aboie. De si loin. La nuit. Et le matin, la corneille. Le merle. La mouette.

Lorsque de l’extérieur parviennent les sons, ils sont très vastes, très intérieurs, très étouffés, grâce aux fenêtres double-vitrages. 

Le paysage s’ouvre sur un nouveau pays : l’Italie. Il n’y a pas de réel, il y a l’occupation des hommes au réel. 



Dans mon paysage, dans mes montagnes, il y a mes zones, il y a les zones de mon amour. Il y a la Toscane particulière. Et si je me frotte les yeux, je vois. Si je me frotte l’oreille, j’entends. Si je me frotte la bouche, j’embrasse. J’embrasse l’Italie et ses merveilles, les étangs et les lacs.

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Chez l’éleveur de tigres









































Photos où j'apparais : Audrey Vernon.

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« Paris, c’est un peu comme une femme dont on est éperdument amoureux, mais avec laquelle on ne peut pas vivre. »

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Vernissage de plein de choses, ce samedi




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Une lettre à l’ancienne


Je ne viens plus te voir, mais tu dois savoir pourquoi. Il n’y a rien de nouveau dans ma vie, je n’ai ni amour ni travail. Je suis chômeur en tout. Je n’aurais donc rien à raconter et je sais aussi d’expérience que tu ne pourras rien pour moi. Aujourd’hui, l’heure semble si grave et si définitive que je suis parfois bien angoissé et, plutôt que de penser à Dieu auquel je ne crois pas et avant que de penser à la Providence du dernier recours, je pense à toi. Tu es entre Dieu et la Providence, mais je penche de plus en plus pour la Providence du dernier recours, puisque, après ... ans de thérapie, il est tout de même plus raisonnable — me dis-je — de ne plus en espérer. Néanmoins, tu vois, je t’écris cette lettre et je fais l’effort de la recopier à la main parce que tu ne supportes pas, me semble-t-il, les lettres tapées à la machine. Amour et travail, si tu n’y peux malheureusement rien sans ce commencement à tout, tu peux peut-être — on ne sait jamais — être traversé toi-même par la Providence et m’aider, presque par hasard, tout à fait par hasard... 

Yves-Noël

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Le Jour où Dominique avait mal à la hanche