Wednesday, March 06, 2013


Tu vas bien ? Peux-tu m’aider ? Je n’ai toujours pas de travail qui me tombe du ciel (comme ces 9 dernières années), donc il va me falloir — si j’y arrive ! — expliquer pourquoi je manque au monde. Il faudrait faire un texte là-dessus. Qui pourrait servir à plusieurs projets (demande de Villa Médicis, projets adressés à des programmateurs, etc.) Samuel Achache qui l’un des coauteurs — avec Jeanne Candel, sa compagne — d’un spectacle que j’ai adoré (que j’ai vu 3 fois aux Bouffes du Nord), Le Crocodile trompeur, et dans lequel je me suis reconnu (sauf qu’il s’agit d’une vraie production de trois mois de répétitions de qqch qui est mené à bout et à bien) parle, dans mon cas, du geste, il me dit : ce que tu fais (ce que tu as fait), c’est un geste, ça a cette beauté, du geste. Ça rejoint un texte que j’avais beaucoup aimé, d’Olivier Normand qui parlait aussi, pour un spectacle (Oh, pas d’femme, pas d’cri), de pierres non serties, laissées dans la main et jetées comme au hasard d’un coup de dé (ou qqch comme ça). Bref, pourrais-tu me faire qqch autour de cette notion de « geste » pour expliquer au monde pourquoi c’est si dommage qu’il n’en fasse plus l’expérience... 

Bisous, 

YN

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Le beau tapis



Expo de Théo Mercier au Lieu Unique.

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Tout est bon dans le cochon



J’aime beaucoup le livre de Marcela Iacub — mais je comprends qu’on puisse ne pas l’aimer (comme tous les livres). La seule chose qui me paraît curieuse, que je ne comprends pas, c’est que Dominique Strauss-Kahn ait tenu à mettre son nom dessus parce qu’en faisant ça, il authentifie le livre qui n’a, pour moi, pas une once de cette matière qu'on appelle la « vérité » *. Qui peut croire que le cochon ait dévoré l'oreille de la narratrice ? Qui peut même croire, en lisant ce livre, que DSK ait eu une relation avec Marcela Iacub ? C’est  un conte fantastique et qui prend beaucoup de soin à rester dans ce registre. Autant je ne supporte pas l’auto-fiction à la Christine Angot (Madame Votre Inceste) qui est, c'est vrai, on l’a dit, une écriture de l’intimidation  : c’est vrai ! (et c’est de la littérature parce que c’est vrai), autant j’admire le Scud drôle, intelligent et dingue (très) de Marcela Iacub. La littérature, quoi ! Vous voulez l’incipit : « Tu étais vieux, tu étais gros, tu étais petit et tu étais moche. » Une autre raison d’acheter ce livre, c’est que, s’il se vend, vous verrez le retournement de l’intelligentsia qui est contre, des édiles... ce serait amusant. « Le Monde » a descendu Marguerite Duras pendant 15, 20 ans (sa meilleure période pourtant) ; au moment de L’Amant, retournement total, tout d’un coup, elle est géniale ! Eh oui, je suis assez vieux pour avoir connu ce genre de choses (de l’ordre du souvenir). Mais, que dis-je ? ça se voit tous les jours, des choses comme ça. Le monde s’est accéléré. (Raison d’acheter.) Et, oui, c’est un livre très fort, aussi. Choquant pour l’esprit, dérangeant. Mais tous les livres le sont, non ? Les bons livres ? Les livres un peu neufs ? Ils surprennent, non ? Ceux que je lis m’impressionnent. Je vais dire pourquoi ce livre est fort : il n’est  qu’ambiguïté. « Il n’y a rien de plus triste que la mort d’un amour. »






Je pense que c’est Anne Sinclair qui est aux commandes.

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Nerval

Ecart et souvenir


« Et qu’est-ce que ça veut dire un cerveau ? Ça veut dire uniquement un écart. En un sens, c’est du vide, un cerveau — tel que le définissait Bergson. C’est rudement bien comme définition. Un cerveau, c’est du vide. Ça veut dire uniquement que, au lieu que la réaction s’enchaîne immédiatement à l’action, il y a un écart entre l’action subie et l’action exécutée. Vous vous rappelez ? Ça ne s’enchaîne pas. Et c’est pour ça que la réaction peut être nouvelle et imprévisible. Le cerveau désigne uniquement un écart de temp. Un écart temporel entre l’action subie et la réaction exécutée. Merveilleuse définition du cerveau. Bon. 
(...)
C’est seulement du point de vue du mouvement qu’on pouvait dire : le cerveau, c’est un écart. Car d’un autre point de vue, s’il y a un autre point de vue, on se dira qu’est-ce que c’est, ce qui profite de l’écart pour venir le remplir ? Qu’est-ce qui vient s’introduire dans cet écart ? Réponse de Bergson : ce qui vient s’introduire dans cet écart, c’est le souvenir. Le souvenir, c’est-à-dire l’autre type d’image. Bon. »

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Accroupis-toi (au bord du vide)

Le Besoin


« Mais pourquoi de jeunes filles que la nature a parfaitement qualifiées pour faire bander instantanément les jeunes gars de leur âge ressentent-elles le besoin d’afficher toutes sortes de signaux supplémentaires et provocants afin d’attirer leur regard et surtout leur concupiscence ?
Est-ce cela le mystère de l’adolescence ? »

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La Gomme