Tuesday, June 18, 2013

Traje de luces



Le Magnolia



Evidemment l’acteur sublime n’est pas revenu. Je le pressentais. Toutes mes constructions sur la disparition, la beauté les contient de fait, d’« instinct ». Etre, c’est apparaître et disparaître. Etoiles. Clignotements. La beauté est et n’est pas.

Avec ce temps, les fenêtres ouvertes, j’ai l’impression d’être en Espagne. Il y a un magnolia dans la cour... 


J’ai cette sensation, cette envie, de me tacher d’encre le visage — que j’avais quand j’étais à l’école.


Je suis le seul à avoir pensé à la bouteille d’eau. 


« « Avant, je me posais la question : mais qu’est-ce qu’on fait, vraiment, nous les acteurs ? Est-ce qu’on joue simplement pour vouloir être vus ? Oui, parfois c’est ça, ce besoin de se dire... » Elle s’interrompt.  « Et puis on arrive à être rassuré, à penser, « oui, tu as ta place dans le monde, ne t’inquiète pas » ! ». Elle rit, s’illumine.  « Mais il faut avancer car ça, ce n’est qu’une étape. Moi, j’ai compris grâce à certains spectacles que l’on peut beaucoup donner. Que l’on peut ouvrir des cœurs, être un vecteur de vie. Que même avec le plus noir des rôles, on peut apporter de la lumière. »

Serena Carone






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La Esquizofrenia


— Tutto bene?

— Sí, todo va bien. Aprendo español (y eso va a durar 15 días, sorry, mi amor)

— Mi hai dimenticato...

— No, no, pero es necesario que me concentro en el español: es muy difícil


— Allora non hai più bisogno di me... Non t'interesso più... Io per te sono solo una questione di lingua, niente di più

— Non è quello, il mio amato, ma il professore è molto rigoroso: non sopporta che si dica « molto » al posto di « mucho »
/ — No es eso, mi amado, pero el profesor es muy severo: no soporta que se diga « molto » al lugar de « mucho »

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Je mange de l’agneau des Alpes.
Mais c’est vrai que c’est affreux… J’ai l’impression d’être un gros porc.

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Leur rapport rhétorique


« Derrière le monde dans lequel nous vivons, loin à l’arrière-plan, se trouve un autre monde ; leur rapport réciproque ressemble à celui qui existe entre les deux scènes qu’on voit parfois au théâtre, l’une derrière l’autre.  A travers un mince rideau de gaze, on aperçoit comme un monde de gaze, plus léger, plus éthéré, d’une autre qualité que celle du monde réel. Beaucoup de gens qui se promènent en chair et en os dans le monde réel ne lui appartiennent pas, mais à l’autre. Se perdre ainsi peu à peu, oui, disparaître presque de la réalité, peut être sain ou morbide. Le cas de cet homme tel que je l’ai connu autrefois sans le connaître était (…) » 

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La Flûte enchantée à la place Pigalle



« Il n’y a aucune différence entre la vie, le théâtre, le cinéma, l’opéra, sauf cet immense avantage : nous perdons 95 % de nos vies en n’importe quoi, tout le monde le reconnaît, notre journée a des moments et, pour le reste, il y a les obligations, les distractions, l’ennui, la surexcitation, la frénésie, l’hystérie, tout ça : des choses qui sont inutiles — et les distractions. Mais, quand on a, quel que soit... si c’est le metteur en scène, le chanteur, l’acteur ou, à la base, le compositeur ou l’écrivain, quand on sait qu’on n’a que 1 heure ou 2 heures, il faut que chaque détails prenne. Donc c’est la vie, mais concentrée, c’est simplement : concentration, mais ce n’est pas une autre forme. Tous les éléments — si c’est une scène ou pas une scène, si c’est en plein air, si les gens sont dans un cercle, si c’est dans un carré, tout ça... — sont à étudier par rapport à est-ce que ça aide ou enlève la concentration. On a fait, à une certaine époque, des improvisations en plein air et on voit que, faire le théâtre de rue, c’est très amusant, très drôle, mais ça a une grande limite, vous pouvez pas toucher à des choses de vraie qualité qui posent de vraies questions vivantes. Dans ces conditions, vous acceptez qu’avec ce bruit, eh bien, vous pouvez répondre avec votre propre bruit et votre propre surexcitation dans les mouvements — mais personne ne penserait à faire La Flûte enchantée à la place Pigalle. »

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« Aller plus loin est très, très difficile. »

« Les très grands ont la même innocence et la même ouverture et la même possibilité de changer, d’expérimenter, d’évoluer que les très jeunes. » 

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Ce sujet-là a un sens aujourd’hui


Très touché de ta présence, ce matin, très touché que tu sois venu et que tu aies vécu ces quelques heures dans ce théâtre mythique. Ce soir, j'écoute un très bel opéra (par hasard, à la radio) : The Pilgrim's progress. J'aimerais beaucoup que tu joues la pièce. Il y a des maladresses, mais ta grâce est incomparable et d'ailleurs, comme je te l'ai dit : c'est difficile de démêler la maladresse sans risquer toucher à la grâce tant elles sont emmêlées comme deux sœurs qui se respectent. J'imagine que tu pourrais prendre beaucoup de plaisir à jouer comme débarqué de la gare dans ce théâtre où s'entendent les annonces de derrière la gare (peut-être moins le soir). Le Voyage du Pèlerin est un opéra adapté d'un roman de 1678 écrit par un emprisonné : The Pilgrim's Progress from this world To That Is to Come. Sur Wikipédia, je lis que le récit rapporte les aventures de Christian (mot signifiant aussi « chrétien » en anglais), un homme ordinaire tâchant de se frayer un chemin depuis la « Cité de la destruction » jusqu'à la « Cité céleste ». Ça pourrait être ton personnage ! Ou l'un des tes multiples... Enfin, bref, je suis tout ému depuis ce matin et jusqu'à ce soir. 

(...)

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Coïncider (2)



« Celui qui appartient véritablement à son temps, le vrai contemporain, est celui qui ne coïncide pas parfaitement avec lui. »

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