Friday, July 12, 2013

Festivités du 14 juillet


Un article (très bon) sur le site des « Inrocks », de Patrick Sourd et Fabienne Arvers, mais que je n'arrive pas à mettre ici (je n'ai que mon téléphone). Aller sur le site des « Inrocks » et taper mon nom dans « rechercher », on tombe dessus. Séance à 19h aujourd'hui (samedi 13) suivie d'un pot offert par mes hôtes, Betty et Gilles dans leur très bel hôtel de Salvador, 19, rue de la Masse ; demain à 17h au château de Montfrin.


Le voici l'article.





Avignon : la vie de château avec Yves-Noël Genod



Rien qu’avec son titre, “Disparaissez-moi”, et son énigmatique flyer orné d’un dessin de François Olislaeger, tout incite à appeler le 06 84 60 94 58 pour en savoir plus et tenter l’aventure proposée par Yves-Noël Genod.



Le 10 juillet, nous sommes donc à l’hôtel de La Mirande, non pas pour visiter la reine du In, sa majesté Sophie Calle qui performe chambre 20, mais à l’invitation d’Yves-Noël Genod, créateur d’un très hype off du off avignonnais, qui reçoit ce jour dans le salon rouge. Profonds fauteuils, tapis persan et lustre de cristal seront notre décor durant cette lecture que l’artiste précise d’emblée qu’elle sera d’une durée de 45 minutes.

Sa crinière blonde flirtant avec les épaules, un costume sombre d’une étoffe évoquant la carapace mordorée d’un hanneton, des vernis noirs aux pieds, c’est d’une voix aussi suave qu’amicale qui joue du grave avec vibrato et n’accepte d’échanger que dans une proximité propice à la confession, qu’Yves-Noël Genod aborde Musset en inventant un spectacle itinérant que nous avons vu dans deux lieux différents pour croiser nos regards.

Le 11 juillet, c’est dans le salon d’une maison d’hôte, un petit paradis de verdure niché dans une ruelle derrière la Place des Carmes, qu’il conviait  à son rituel une quinzaine de spectateurs tractés dans la rue. Le hasard donc… Musset nous revient par sa bouche à travers ses écrits de jeunesse titrés par lui Fragments d’un livre à publier, et qui rejoindront plus tard La Confession d’un enfant du siècle. D’emblée, Yves-Noël Genod s’excuse d’avoir choisi d’ouvrir sous le soleil d’été un chapitre de l’oeuvre aussi ténébreux, un tombeau de la jeunesse où l’espoir et la gloire faisaient de la mort un avenir envié. Une lecture que l’on pourrait dire à la bonne franquette si l’on n’ajoutait à la nonchalance et l’aquoibonisme, la délicatesse d’un ami qui vous reçoit chez lui. Avec, pour motif récurrent, un art de la digression qui, partant d’Alfred de Musset – “Tout ce qui était n’est plus ; tout ce qui sera n’est pas encore.” – nous emmène d’une pensée de Louise Bourgeois -Je suis arrivée à me faire aimer… ce que je déteste le plus.” à des souvenirs de Claude Régy et Jeanne Balibar, sans oublier le concours précieux de Chateaubriand : “On habite avec un coeur plein un monde vide“.

Avec un verre d’eau à portée de main et le recours salvateur de quelques gorgées bues au goulot d’un élixir où l’on peut lire sur l’étiquette La potion des chanteurs, notre hôte chevauche avec délicatesse le style flamboyant de l’auteur qui file la métaphore en flirtant, un siècle auparavant, avec ce qui s’appellera le surréalisme. On sort sur un petit nuage de cette parenthèse intime où savoir vivre rime avec plaisir. Yves-Noël Genod offre à chacun de nous ce spectacle infiniment tendre comme le plus personnel des cadeaux.
Disparaissez-moi, d’Yves-Noël Genod, festival Off d’Avignon.http://ledispariteur.blogspot.
le 12 juillet 2013 à 14h55














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