Thursday, August 15, 2013

Mot d'ordre



Un seul mot d’ordre pour les Bouffes : l’amour de la vie. (Et ce n’est pas parce que je suis en Corse que je le dis, hein…)
J’ai commencé une liste de choses, de bouts, d’extraits que je trouve sur mon chemin, mais ce n’est pas ça le plus important. Non, mais une chose, quand même, m’est venue de te dire : des voix d’enfants, oui, mais aussi beaucoup de voix de parents avec des enfants (beaucoup). « Camille, reste-là ; reste-là, Camille » ; « Maman, elle est là, viens » ; « Viens-là, viens-là » — comme on parle aux enfants, presque aux bêtes. Beaucoup de ce genre de présences de voix (et d’espaces).
Et des animaux, beaucoup d’animaux — alors, ça, c’est plus difficile à faire (à amener) parce qu’évidemment on est si peu habitués…
Pour les animaux, penser à la Genèse (de toute façon tout ce qui fait paradis). Et puis il faut quand même aussi un âne, etc.

Je t’embrasse,

Yvno







« Camille, viens, je veux t’apprendre la mer, les roches, les arbres ! » Le Mépris (1963) de Jean-Luc Godard.

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Glaciers du monde



Voilà enfin le luxe extrême. Bon. Retrouver Cargèse. J’oublie Cargèse à chaque année, mais, bon, il faut que je me rende à l’évidence, rien n’atteint, dans ce que je connais, la splendeur de cette côte, de cette corniche, de cette mer comme une laque bleue… Certes la beauté a des subtilités, là, elle n’en a pas : c’est le luxe pur. Sans ambage, sans dérivage. D’ailleurs le glacier est « le meilleur du monde » (d’après « Le Monde ») « C’est beau, dit Jean-Marc. — oh, c’est sublime… — C’est simplement beau. » Finalement c’est ma seule semaine de vacances de l’année. Le reste est pacotille. Ici tout brille, même la route. Brille en vrai.
On s’arrête à Sagone pour avaler dare-dare des glaces les meilleures du monde avant de rejoindre Sté au port et de partir se baigner en bateau là où il n’y a pas de méduses. Le titre n’est pas usurpé. Berthillon n’a qu’à se rhabiller. J’ai l’impression de manger de la neige. C’est l’image qui me vient, fraîcheur et pureté inouïe. Sylvie, plus tard, qui travaille pour Frédéric Malle, me dit que l’image est juste, qu’elle a pensé, d’un parfum au musc blanc, qu’il sentait le nuage. « Ou les anges », elle ajoute… Sté parle d’un nouveau parfum de Jean-Claude Ellena (pour Hermès) qui a l’odeur de brume… Et Bernard nous fait sentir (sur l’avant-bras) 2 parfums de Jean-Claude Ellena aussi : Narcisse et Mandarine ambrée. Mais je ne sens rien (ou presque). 

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Jean-Christophe Cavallin
21 amis en commun, sans compter A. de Musset et quelques enfants du siècle qui ne sont pas sur Fbk, ça mérite un coup de chapeau.
Merci pour la belle lecture du mois dernier. Je ris encore tout seul à la foucade chomskyenne sur la diffusion de l'information chez les singes machos.

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« L’hiver, il était au Sahara, l’été en Corse. »

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Carte postale



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La Vie intérieure



« On a parlé des gens en général. On a dit que tous les gens qu’on voyait dans les bars, les bateaux, les trains, étaient inoubliables, même si après on les oubliait. Pas ceux des photographies de journaux, ni ceux des films, mais ceux-là qui étaient seuls dans les autobus ou dans les bars, le soir, travailleurs ou pas travailleurs, pareils, éreintés par la journée écoulée, plongés pareils dans la sombre exaltation de la vie intérieure.

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Cette usure magnifique



Aujourd’hui 15 août, on regarde le tableau de Tiepolo, l’Assomption de la Vierge *. On serait bien aller à la messe, mais Colette nous a annoncé à 10h qu’il y avait une cantatrice qui chantait à l’église latine aujourd’hui, il aurait fallu faire l’annonce ne serait-ce qu’une demi-heure plus tôt. Il y a 2 églises qui se font face au village, la latine et l’orthodoxe. Bernard dit : « Ah, bon ? ils fêtent la Vierge, les Grecs ? » « J’ai bien dit « la latine », dit Colette. » On lit El Desdichado parce que j’annonce que Gérard de Nerval est un génie : « A côté d’Aurélia, Une saison en enfer, c’est du pipi de chat ! » Mais Sté ne semble pas convaincu : « C’est contre ça que Lautréamont s’est érigé… » Puis on parle lessive. Il y a un T-shirt avec une usure magnifique. Et c’est comme ça que je trouve ce titre et que, du coup, j’ouvre mon ordi : j’adore les titres. (Je n’irai jamais plus loin que les titres.)
Colette repasse même les T-shirt parce qu’ — elle me dit — « parce que, tu vois, on n’a pas beaucoup de place et, quand les choses ne sont pas repassées, elles tiennent plus de place ». On s’étonne qu’Olivier ne soit pas réveillé, on suppose qu’il est parti nager à la tour. Il n’a pas pris sa moto. Peut-être a-t-il pris sa pagaie pour le paddle, on ne trouve pas sa pagaie. Olivier surgit et montre les muscles nécessaires pour le paddle, « Ceux-ci, pas ceux-ci, c'est ceux-ci qui travaillent ». Il me propose d'essayer le paddle ; tous les jours il me propose des trucs, le yoga, nager à la tour, le jogging (à la tour aussi) : je n'ai encore rien fait. Mais le paddle, encore, me dirait bien... Qu'est-ce que je fais là, sur cet ordi ? Nom de Dieu, bouge-toi ! Tu n'y crois pas assez, c'est ça... Olivier est un ancien champion de France de planche à voile...






* En fait, Sté, en bon sollersien, se trompe et nous montre La Vierge apparaissant aux saints dominicains (1747-1748), Santa Maria del Rosario (Gesuati), Venise.

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