Tuesday, August 27, 2013

N ietzsche



J’étais admiratif du titre que me montrait Daniel Jeanneteau. C’est vrai, Réduire l’offre, quoi de plus parfait comme titre de stage ? Daniel me disait que Thibault Croisy avait la science des titres, en effet, qu’il en avait un qui disait : Je pensais vierge, mais en fait, non. Génial ! Et un autre, peut-être plus explicite (mais génial aussi) : Soustraction du monde. Je parlais des titres géniaux aussi de Thomas Ferrand : Zarathoustralala, Un Hamlet de moins, Idiot cherche village… Eh oui, il y avait des gens qui savaient faire des titres ! En parlant avec Daniel (et Juliette et Jérémy) je me demandais soudain (ou peu à peu) si je ne connaissais pas Thibault Croisy… si ce n’était pas celui avec qui je m’étais fâché il y avait qq mois. Il m’avait proposé du travail, et bien que je n’en eusse pas du tout (la saison passée), je l’avais envoyé chier. Peu à peu, au fur et à mesure des indices et des descriptions physiques que me donnait Daniel, la figure de Thibault Croisy s’éloignait et se rapprochait. Je n’étais sûr de rien (comme toujours dans la vie : présentez-vous à moi, je ne vous reconnaîtrai pas le lendemain…) Mais, en rentrant, je faisais à moi-même ma CIA : je retrouvais les mails. Il y avait des phrases définitives, admirables comme : « Ne t'inquiète pas : tu m'as déplu, toi aussi, au premier coup d'œil. (« Les sentiments sont toujours réciproques », disait Lacan.) Et si tu veux des compliments, je dirais pourquoi : ta suffisance. Et maintenant, grâce à ce mail que tu m'as envoyé, je dirais encore : ta connerie. Je ne t'ai pas trouvé très mignon non plus et je n'avais pas envie de te tripoter, juste de me débarrasser de toi. Je l'ai sans doute fait avec un certain mépris, c'est vrai, puisque tu m'obliges à le reconnaître. Mais maintenant, si tu pouvais cesser de me harceler... » Les siennes étaient pires encore. Je vous les épargne, mais ça me fait encore rire… Daniel m’avait dit que rien n’est jamais définitif (dans les fâcheries). Je mettais dans un coin de ma tête : « Penser à arranger le coup (à la première occasion) ». Avec Thomas Ferrand aussi, je m’étais fâché. A la gare, je retrouvais Simon, « Oh, ben, mon petit bonhomme ! t’as passé la nuit à la gare… » (Il ne savait pas où dormir, la veille, et il avait fini par trouver chez des « beaux-parents » riches, vers Austerlitz.) En soulevant ses écouteurs pour venir m’embrasser (mais j’étais descendu jusqu’à lui) il me disait joliment : « J’étais sûr qu’on se retrouverait… » Et j’apercevais un nain. « Oh, regarde, regarde, le nain ! On l’engage pour les Bouffes ? » « Oui, avec le sifflet alors… » J’aimerais tellement avoir un nain pour les Bouffes ! Il y a un nain qui travaille à la gare du Nord ! Peut-être, Boris pourrait aller lui parler… J’ai un assistant pour les Bouffes, au fait ? Je cherchais un dramaturge, mais un assistant ? 2 assistants ? un producteur ? un mécène ? plusieurs mécènes ? Que le monde soit à mes pieds ! Je veux le nain ! Je veux les lions ! Je...

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H istory and prehistory of cinema



« Toute clarté se paye d’un mystère. »

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A ux abords du luxe et de la gloire



« Rêvant d'être des rois, des sages, des prophètes…
Mais engourdis, perdus dans le sommeil des bêtes, »

J’ai mélangé Simon à Jamie, le héros du film de Bill Douglas, cet enfant que l’on voit grandir, il était de passage à Paris, « Où es-tu ? », je lui ai dit parce qu’il ne répondait pas (depuis un moment) et, là, ça tombait bien, il était justement de passage à Paris, il s’était trompé d’un jour pour son retour sur Bruxelles, ils ne l’avaient pas laissé monter dans le train, il revenait de Saint-Jean-de-Luz — je l’ai envoyé voir My Way Home, le dernier film de la trilogie Bill Douglas, où on voit Jamie adolescent… D’ailleurs quand je l’ai vu, c’était plié : il s’était coupé les cheveux (par rapport à juin) et il semblait (déjà) sortir du film que j’avais vu la veille… Ainsi va le monde et je ne sais pas ce que j’y fais… (ça se fait sans moi — ou avec un moi très étrange). Ce qu’il y a d’étrange, dans les photos que je fais de lui, c’est de s’apercevoir de façon criante qu’il prend la place de Felix qui lui-même avait pris la place de Julien : c’est toujours le même garçon très beau, très libre, aux abords de la vie et du luxe et de la gloire… toujours cette découverte, cette même découverte…

« The austere black and white images of the films embody a stillness and intensity reminiscent of silent cinema and this visual style is augmented by the equally spare and precise use of sound. Just as the stillness of the image forces the audience to look, so the relative silence encourages greater attention to specific sounds — boots scraping on asphalt, the chirping of birds and the timbre of voices — granting an emotional power lost in the aural bombardment characterising much contemporary cinema. »

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C asting dans ma chambre (2)


































Simon Espalieu

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Q uand le Seigneur, levant au ciel ses maigres bras...



«  Le Christ aux Oliviers



Dieu est mort ! le ciel est vide...
Pleurez ! enfants, vous n'avez plus de père !
Jean Paul.


I.

Quand le Seigneur, levant au ciel ses maigres bras,
Sous les arbres sacrés, comme font les poètes,
Se fut longtemps perdu dans ses douleurs muettes,
Et se jugea trahi par des amis ingrats ;

Il se tourna vers ceux qui l'attendaient en bas
Rêvant d'être des rois, des sages, des prophètes...
Mais engourdis, perdus dans le sommeil des bêtes,
Et se prit à crier : « Non, Dieu n'existe pas ! »

Ils dormaient. « Mes amis, savez-vous la nouvelle ?
J'ai touché de mon front à la voûte éternelle ;
Je suis sanglant, brisé, souffrant pour bien des jours !

Frères, je vous trompais : Abîme ! abîme ! abîme !
Le dieu manque à l'autel où je suis la victime...
Dieu n'est pas ! Dieu n'est plus ! » Mais ils dormaient toujours !



II.

Il reprit : « Tout est mort ! J'ai parcouru les mondes ;
Et j'ai perdu mon vol dans leurs chemins lactés,
Aussi loin que la vie, en ses veines fécondes,
Répand des sables d'or et des flots argentés :

Partout le sol désert côtoyé par des ondes,
Des tourbillons confus d'océans agités...
Un souffle vague émeut les sphères vagabondes,
Mais nul esprit n'existe en ces immensités.

En cherchant l'œil de Dieu, je n'ai vu qu'une orbite
Vaste, noire et sans fond, d'où la nuit qui l'habite
Rayonne sur le monde et s'épaissit toujours ;

Un arc-en-ciel étrange entoure ce puits sombre,
Seuil de l'ancien chaos dont le néant est l'ombre,
Spirale engloutissant les Mondes et les Jours !



III.

« Immobile Destin, muette sentinelle,
Froide Nécessité !... Hasard qui t'avançant
Parmi les mondes morts sous la neige éternelle,
Refroidis, par degrés, l'univers pâlissant,

Sais-tu ce que tu fais, puissance originelle,
De tes soleils éteints, l'un l'autre se froissant...
Es-tu sûr de transmettre une haleine immortelle,
Entre un monde qui meurt et l'autre renaissant ?...

Ô mon père ! est-ce toi que je sens en moi-même ?
As-tu pouvoir de vivre et de vaincre la mort ?
Aurais-tu succombé sous un dernier effort

De cet ange des nuits que frappa l'anathème ?...
Car je me sens tout seul à pleurer et souffrir,
Hélas ! et, si je meurs, c'est que tout va mourir ! »



IV.

Nul n'entendait gémir l'éternelle victime,
Livrant au monde en vain tout son cœur épanché ;
Mais prêt à défaillir et sans force penché,
Il appela le seul — éveillé dans Solyme :

« Judas ! lui cria-t-il, tu sais ce qu'on m'estime,
Hâte-toi de me vendre, et finis ce marché :
Je suis souffrant, ami ! sur la terre couché...
Viens ! ô toi qui, du moins, as la force du crime ! »

Mais Judas s'en allait, mécontent et pensif,
Se trouvant mal payé, plein d'un remords si vif
Qu'il lisait ses noirceurs sur tous les murs écrites...

Enfin Pilate seul, qui veillait pour César,
Sentant quelque pitié, se tourna par hasard :
« Allez chercher ce fou ! » dit-il aux satellites.



V.

C'était bien lui, ce fou, cet insensé sublime...
Cet Icare oublié qui remontait les cieux,
Ce Phaéton perdu sous la foudre des dieux,
Ce bel Atys meurtri que Cybèle ranime !

L'augure interrogeait le flanc de la victime,
La terre s'enivrait de ce sang précieux...
L'univers étourdi penchait sur ses essieux,
Et l'Olympe un instant chancela vers l'abîme.

« Réponds ! criait César à Jupiter Ammon,
Quel est ce nouveau dieu qu'on impose à la terre ?
Et si ce n'est un dieu, c'est au moins un démon... »

Mais l'oracle invoqué pour jamais dut se taire ;
Un seul pouvait au monde expliquer ce mystère :
— Celui qui donna l'âme aux enfants du limon. »

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L es Nuages de stockage



« Dans son Discours de la servitude volontaire, l’un des plus beaux textes et aussi l’un des plus dérangeants de la littérature française, Etienne de La Boétie explique : « Chose vraiment étonnante — et pourtant si commune qu’il faut plutôt en gémir que s’en ébahir — de voir un million d’hommes misérablement asservis, la tête sous le joug, non qu’ils y soient contraints par une force majeure, mais parce qu’ils sont fascinés et pour ainsi dire ensorcelés. »

L’ami de Montaigne parlait des rois, mais cette analyse joue tout aussi bien pour les espionnés consentants du Net. Pas de luddisme dans ce propos. « Libération » revendique sa part raisonnable de geeks et de ronchons antiweb parmi ses journalistes. Mais ce flicage quotidien par les géants du Web et des réseaux sociaux que nous valent tablettes et surtout smartphones inquiète. Une filature permanente et volontaire de tous ses faits, gestes, déplacements, emplettes, désirs avoués ou inavoués. Tout s’envole dans les nuages de stockage de Californie, et quelques publicités bien ciblées pour des godemichets ou de la peinture acrylique rappellent à l’internaute des navigations qu’il croyait secrètes. Ce flicage peut paraître anodin, mais la police comme les DRH de toutes les entreprises du monde savent ce qu’elles peuvent collecter de ces empreintes numériques. Le récent scandale Snowden a révélé l’usage que les Etats font de ces données avec la complicité d’Apple, Facebook ou Google, qui ne sont pas si cool et libertaires que leur image bien construite veut le laisser croire. Ce qui devrait inciter les internautes de tous pays à se libérer de ces chaînes algorithmiques. S’ils le veulent et le peuvent encore. »

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I l vient



La vieillesse a une progression. Je frappe à la porte de la chambre de mes parents pour demander le code wifi à mon père et j’entre puisque ça ne répond pas. Mon père est couché comme dans un igloo jusqu’au bord des cheveux et ma mère, agenouillée, borde le lit aux pieds. Beckett. Je regarde ça comme on dit que les acteurs regardent (on dit que, même aux enterrements, ils observent comme ils sont émus — pour pouvoir le refaire —). Je regarde mon père surtout (car c’est un excellent acteur), son état avancé… Ça fait un moment qu’il a l’air d’avoir plus de 100 ans… Mais, là, avec son pyjama-bermuda (qui lui va comme un Yamamoto sur son corps trop maigre), il faut absolument qu’il vienne aux Bouffes… Comment le convaincre ?... Je peux peut-être pleurer misère... insister sur le fait que je ne peux pas payer les acteurs (ce qui est vrai)… 

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P oudre aux yeux



«  Nous ne vivons pas dans un monde, mais entre 2 mondes au moins. Le premier est inondé de lumière, le second traversé de lueurs. Au centre de la lumière, nous fait-on croire, s’agitent ceux que l’on appelle aujourd’hui, par cruelle et hollywoodienne antiphrase, les quelques people, autrement dit les stars — les étoiles, on le sait, portent des noms de divinités — sur lesquelles nous regorgeons d’informations le plus souvent inutiles. Poudre aux yeux qui fait système avec la gloire efficace du « règne » : elle ne nous demande qu’une seule chose, et c’est de l’acclamer unanimement. Mais aux marges, c’est-à-dire à travers un territoire infiniment plus étendu, cheminent d’innombrables peuples sur lesquels nous en savons trop peu, donc pour lesquels une contre-information apparaît toujours plus nécessaire. Peuples-lucioles quand il se retirent dans la nuit, cherchent comme ils peuvent leur liberté de mouvement, fuient les projecteurs du « règne », font l’impossible pour affirmer leurs désirs, émettre leurs propres lueurs et les adresser à d’autres. »

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Salut cher,
Ce matin, j'ai croisé Sylvia (Botella), sémillante rédactrice de « Mouvement », « Alternative théâtrale », collaboratrice de la Bellone & complice précieuse. Je lui ai parlé avec fierté et enthousiasme de ton projet et ton éventuelle venue à Bruxelles. Il semblerait que la Bellone soit très facilement accessible & dans des délais très brefs. Dis-moi et je te mettrai en contact avec les personnes ressources.
Deuxio : si tu cherches toujours à lancer des stages à Bruxelles, la même Sylvia est chargée d'un cours à l'Université de Bruxelles et t'accueillerait comme un roi.
Elle t'encourage également à contacter Antoine Pickels (encore lui) qui s'occupe également du CIFAS http://www.cifas.be/
Sinon j'espère que la Bretagne te gagne.
Moi je me noie à Bruxelles.
xx
à toi
b.

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D issertation gratuite



« Nerval change d'idée sans les relier, ce qui fait qu'on ne les comprend pas puisqu’elles s'emmêlent. »

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P remière phrase entendue ce matin



« Le ciel, ça ressemble à si y avait d’la neige en haut et qu’le soleil, ça s’rait une boule de feu qui tombait sur la neige. »

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L a Doublure



— Charmé d'avoir vu ton nom au générique de L'Inconnu du lac, ce soir. Je t'embrasse

— C'est un très beau film, n'est ce pas ? Ce fut une expérience « bataillienne », que ce tournage pour moi... Je t'embrasse fort.

— T'es doublure bite, c'est ça ? Oui, c'est très beau...

— Oui. Le plan de la bite en érection qui éjacule, c'est ma bite.

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C omposer un livre



« Composer un livre, seul moyen de parler de soi sans assister à l'ennui des autres. »

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P asser



Tout était à décrire ; il faisait grand vent…
Que se passait-il en mer ?



Il se passera jamais rien entre nous si t’as pas plus d’intuition…

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L e Dramaturge



— Si, je suis dramaturge. Je ne sais faire que ça. Mon cerveau est réglé pour trouver des solutions à des contraintes dramaturgiques.
Je ne suis pas un dramaturge cultivé à la François Regnault qui replace dans un contexte historique littéraire..., mais un dramaturge d'action qui règle efficacement les problèmes de liaison, de rythme, de compréhension, etc. par la logique (logique émotionnelle).
Et la logique qui n'a pas toujours à être logique au théâtre ou dans des spectacles comme les vôtres a d'autres formes plus intimes de logique.
Il faut que le public se sente soutenu, même quand il n'a rien à comprendre de prime abord.

— Ah, bon ? Oui, mais, ce que je cherche, c'est à la François Regnault. J'ai aucunement besoin de qq'un qui fasse le spectacle à ma place, je suis pas à la retraite. Non, je cherche un dramaturge, pas un œil extérieur ou je ne sais quoi... (je parle français ?)

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C asting dans ma chambre
















Simon Espalieu

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U ne soirée atroce



Au bar pédé, j’entends le mot « bisexuel » qui me fait dresser l’oreille

Après le film (j’avais rencontré Sébastien Dolidon, mais pas seulement lui, c’est (évidemment) le lieu où l’on rencontre tout le monde), j’ai proposé à Sébastien de prendre un verre. Comme nous étions sur un nuage, dans une émotion commune d’avoir vu ce film inouï, invraisemblable de richesse pure (et de vie), nous pouvions penser tous les 2 que la soirée pouvait nous guider… Erreur ! (dans mon cas). Sébastien, « choisis où tu veux aller », m’a entraîné dans un bar pédé où ils font les verres — le lundi — à 1 euro (excellente initiative), donc crowdy de très jeunes gens — si on aime les jeunes pédés : très beaux, tout bien bronzé. Je ne suis pas rentré, mais je suis resté sur le trottoir et ça a été le début de la fin. On a été après chez Sébastien avec un type que je nommerais ici « Cache-Misère » (un ex de Benjamin Body) et ils n’ont pas arrêté de fumer, je suis resté jusqu’à 4 h à m’emmerder (je crois comme jamais de ma vie — pourquoi suis-je resté ? parce que je suis con et que Sébastien manque d’intuition pour me protéger). Peut-être ont-ils pris de la drogue en plus du Jack Daniel’s, je ne sais pas… Je suis parti sur un éclat, et, maintenant, j’en ai pour une semaine à m’en remettre, muqueuses gonflées, qui saignent (croûtes), mal de crâne, bien la peine de faire un régime : JE SUIS ALLERGIQUE A LA FUMEE DE CLOPE, protégez-moi les gars ! et IL NE SE PASSE JAMAIS RIEN POUR MOI AVEC LES PEDES, me m’invitez plus !

Ce que je vais dire, maintenant est méchant. J’ai un ami — un ami célèbre — François Chaignaud, pour ne pas le nommer — qui me dit souvent qu’il trouve le milieu pédé « saumâtre », « comme un bras mort ». C’est vrai que c’est affreux, je suis d’accord. J’arrive pas à les comprendre, ils ne « donnent » rien. Et pourtant ! comme dit François, ce que je reprends souvent à mon compte : « Y a qu’une chose pour laquelle je suis pas difficile, c’est les hommes ! » Mais les pédés, niet ! terminé ! impossible ! incompréhensible, « saumâtre », oui !

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T rilogie Bill Douglas (au Mk2 Beaubourg)



Quand j’étais jeune, je voyais les films de Bresson des dizaines de fois, mais Bresson (ce n’est pas pour établir des hiérarchies qui ne riment à rien), ce n’est rien par rapport à ça ! c’est pour dire... Tout est inattendu, tout est surnaturel, tout est réel. Dites-moi, je crois que je n’aimais pas le cinéma ; on nous dit tellement d’aimer le cinéma ! Mais, s’il y a, dans le cinéma, des choses pareilles qui valent tous les livres, tous les poèmes, tous les Pina Bausch..., alors je veux bien aimer le cinéma ! Je vais aimer le cinéma ! Mais il faut me dire car j’ai perdu tant de temps (à aimer le cinéma). En regardant ce film, je serrais mes mains pour me protéger, au moins moi, mais cela valait pour l’humanité entière... Je ne sais pas comment ces films ont été faits. Je ne veux pas savoir. Pour moi, c’est « Dieu » ! Je ne vois pas ça « possible », mais je les vois — comme Dieu, ce qu’il a fait, je veux dire, ce qu’on ne peut pas comprendre. Ce qui est dispersé, Dieu le montre. Alors, le cinéma bouleverse. Ça a eu lieu, ça a existé.

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