Sunday, December 15, 2013

L ’Amour est le fait premier


« Une élection massive et indivise, comme dit Jankélévitch. »

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T he Velours Of The Estomac


Mon ami Gus que j’ai poursuivi de mes avances pendant 2 jours et 2 nuits (mais il m’a trouvé drôle — et je l’ai trouvé à la limite de céder)… avant de partir, je lui montre un nouveau mot dont j’apprends la définition et qu’il ne connaissait pas, lui non plus : Dilection : Amour tendre et purement spirituel porté à qq’un ; préférence parfois secrète pour qq’un ou qqch. Ça lui plaît beaucoup, il trouve le mot proche d’« élection » (c’est gagné !) « Dilection », c’est Thomas Bernhard qui parle d’Arthur Rimbaud qui « a étreint la vie de toutes ses forces hors de toute convention, l’arrachant jusqu’aux racines avec un respect craintif toutefois, une dilection pour la mort ».
Maintenant, Gus est à mes côtés, mais il regarde pour la ixième fois Série noire, le film avec Patrick Dewaere projeté sur un écran avec le vidéoproj' et c’est vrai que Patrick Dewaere est vivant et craquant, ce qui fait que je regrette de vous écrire ce texte. — Que je cesse ! — Y a Marie Trintignant à poil, aussi, à 15 ans. Elle est bien. C’est un cinéma classique parce qu’il est mal joué. Est-ce qu’il y a maintenant, dans le cinéma français, des films classiques parmi ceux que je ne regarde pas ? Comment savoir avec la propagande qui est faite à chaque fois à chaque film : « C’est le meilleur du siècle » ? J’aime le cinéma français quand il est classique — ça prend qq années — et quand je le regarde avec un vidéoproj' à côté de Gus (qui ne m’expliquera pas l’histoire, bien que je n’y comprenne rien). Je regarde le cinéma français comme un poème. Un poème sur un poète : Patrick Dewaere. Marie Trintignant. Etc. Tous mauvais. Tous poètes. Mer-veil-leux ! (Je ne suis pas ironique.) Certains sont morts. Leur beauté est précieuse. Le film est trop bien, je me tais — (et Gus m’a fait tant parler ces derniers jours…) — Oh, merde ! Gus me dit : « Il faut pas parler des acteurs sinon on n’arrive pas à entrer dans le film ! » Un film qu’il a déjà vu 1000 fois ! (et moi : 0 fois). Il est beau, ce film, il y a de l’espace, il y a de l’air… « Dieu est amoureux », ça chante. (Ce que je vois dans ce film, c’est qu’ils ont de la place pour qu’on les voit, les acteurs ; ils font leurs numéros, leur petites répliques, mais ils ont la place pour qu’on les voit, les acteurs, et ça leur suffit pour tenir le coup...) (Il a des yeux de Chihuahua, un peu, Dewaere.) (Le meilleur des scènes, c’est un docu sur lui, drogué, blafard...)


Je suis sorti. Gus ne supportait pas que j’écrive à ses côtés. Connard… Le film est nul, de toute façon... Si on voit les films autrement que comme de la poésie, c’est nul. Dehors, la lune, le vent, la pelouse (détrempée), la mer (à 2 pas), la nuit, le lopin, la caravane, l’amour, la vie, la solitude, le monde chéri. Je vous écris de mon pays si proche…

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P hilippe Ramette



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T itre (de film)


Jusqu’ici tout va bien

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Il y a la mise en jeu de qqch à la place de soi. De la pierre, du vent, de l’air, de l’eau (de l’eau à voir et à boire), de la végétation, de la terre, de la route. Le garçon plat qui t’accompagne — comme le chemin qui se déroule sans lui, avec toi. Un échange (de bons procédés), tu déverses et la mer déverse. Auparavant, un échange. Le soir, dans ta caravane (qui n’est pas la tienne, mais qui a l’électricité gratuite —
pourquoi ? — parce qu’on a mis une corde de guitare dans le compteur, le compteur à l’ancienne), il est bon de vivre
un peu
en retrait



« L’amour

Tendre comme un aigle il plonge
Lavant tous nos visages avec sa langue rêche.
Enchaîné à un rocher et dans ce rocher, nus,
Tous les visages. »



« L’amour VII

Rien dans le rocher n’entend rien
La pierre, vide comme une tasse de thé, cherche pour le réconfort,
Le ciel est rempli d’étoiles :
Les figures en cire de Ganymède, Prométhée, Eros
Suspendues. »
J’ai une queue et personne n’en veut