Thursday, January 02, 2014

B ataille


Ils arrachent le visage des éléphants. Mon ami Julien Polet qui travaille dans une réserve en Afrique a posté une image « choc » qui m’a hanté toute une journée (ce qui est beaucoup). J’ai décidé de ne pas vous la soumettre. C’est un éléphant au visage arraché. Pour moi, le cauchemar, l’horreur, ce qui représente l’horreur, ce n’est pas les camps d’extermination nazis (par ex), non, ça c’était pour la génération de Duras, ça. Pour moi, ce qui me place devant le cauchemar absolu, c’est l’idée que je suis de la génération de l’extermination des singes, des tigres, des lémuriens... L’idée que l’homme extermine — maintenant ! — les autres espèces est, pour moi, le cauchemar absolu. Que l’homme se haïsse, c’est déjà assez triste, assez cinglé, mais qu’il extermine les espèces voisines, c’est d’une logique qui me fait, moi, souhaiter aussi sa disparition...
Il y a cette phrase de Georges Bataille : « Aucun animal, même le lion, n’en regarde un autre de la même façon qu’un Blanc regarde un Noir ou un honnête homme un condamné de droit commun. » Ce n’est pas possible d’incarner le mal à ce point !




(Difficile de parler de ça parce que je sens que ce n’est pas de la poésie et que seule la poésie parle.)

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