Saturday, January 04, 2014

C 'est toujours le chef qui mange tout


Une bonne nouvelle pour les allergiques (comme moi) : Bertrand Delanoë a réussi à obtenir l’abaissement de la vitesse autorisée sur le périphérique (à 70) qu’il demandait depuis 2011. Ça va rentrer en vigueur et ça devrait réduire (un peu) la pollution. Je l’ai lu dans « Le Parisien » ce matin. Maintenant, c'est qu'il faudrait interdire le diesel...

Labels:

G râce


« C’est la grande grâce de savoir être supérieurement bête. »

Labels:

T ombe



Labels:

Q ui peut savoir ?


« Qui peut savoir si le Souffle-de-vie des hommes monterait en haut (à la mort) tandis que celui des bêtes descendrait en bas vers la terre ? »

Labels:

D es choses parfaites, des choses horribles…


« Le plus grand péril de l’existence vient du fait que la nourriture de l’homme est toute entière faite d’âmes. »




« C’est une menace sociale et politique, le végétarisme. C’était comme ça dans l’Antiquité et c’est toujours comme ça. — Bien sûr, bien sûr. Il semblerait que l’ordre établi ait besoin de viande pour s’exprimer. — Exactement, exactement. »

Labels:

L es Non-lecteurs


« Un écrivain, qu’est-ce que c’est ? Il écrit, bien sûr il écrit pour des lecteurs, un écrivain, mais qu’est-ce que ça veut dire « pour » ? ça veut dire : « à l’intention de ». Un écrivain, qu’il soit… il écrit à l’intention de lecteurs, en ce sens il écrit pour des lecteurs. Il faut dire aussi que, l’écrivain, il écrit pour des non lecteurs, c’est-à-dire pas « à l’intention de », mais « à la place de ». « Pour » ça veut dire 2 choses, ça veut dire « à l’intention » et puis ça veut dire « à la place ». Alors, Artaud a écrit des pages que tout le monde connaît : « J’écris pour les analphabètes. J’écris pour les idiots… », Faulkner écrit pour les idiots… Ça veut pas dire pour que les idiots le lisent, ça ne veut pas dire pour que les analphabètes le lisent, ça veut dire : à la place des analphabètes. Je veux dire… « j’écris à la place des sauvages », j’écris à la place des… « j’écris à la place des bêtes ». Et qu’est-ce que ça veut dire, ça ? Pourquoi on ose dire une chose comme ça ? « J’écris à la place des analphabètes, des idiots, des bêtes… » Eh ben, parce que c’est ça que l’on fait à la lettre quand on écrit. Quand on écrit, on ne mène pas une petite affaire privée. C’est vraiment les connards, c’est vraiment l’abomination de la médiocrité littéraire — de tout temps, mais particulièrement actuellement — qui fait croire aux gens que, pour faire un roman, par ex, il suffit d’avoir une petite affaire privée, sa petite affaire à soi, sa grand-mère qui est morte d’un cancer ou bien son histoire d’amour à soi et puis voilà et puis on fait un roman. Mais c’est une honte, c’est une honte quand c’est des choses comme ça ! C’est pas l’affaire privée de qq’un, écrire, c’est vraiment se lancer dans une affaire universelle, que ce soit le roman ou la philosophie, hein. »

Labels:

Q uel rapport avez-vous avec l’animal ?


Oui, — ça —, c’est important. « …l’histoire des hommes qui est aussi l’histoire des animaux, du reste… » ; « …les animaux et les hommes liés dans la même histoire… » ; « …toute une épaisseur temporelle de réalité humaine et animale… ». Je ne suis pas contre la corrida. Je n’en ai jamais vue, mais enfin… Je ne suis pas contre la chasse ni la pêche (ni la tradition) (peut-être que je n’y comprends rien, mais je me suis toujours étonné que les écologistes y mettent tant d’énergie) et je ne suis pas contre les animaux dans les cirques (bien au contraire) (la Belgique vient de les interdire) et, pour moi, les zoo sont peut-être tristes, mais pas plus que la manière dont nous, les hommes — ou beaucoup d’entre nous —, vivons en ville. A part dans les réserves (mais comment les garder du braconnage ?), il est clair que les animaux qui survivront seront ceux qui s’adapteront — comme nous — à la nouvelle nature planétaire : la ville !

Et ça, ça m’a fait rire : « Quel rapport y a-t-il entre l’incivilité humaine et la manière d’être innocente, qqfois un peu brutale, mais « naturelle » pour le coup, des animaux ? » C’est vrai, le taureau ou le cochon ont parfois une manière « un peu brutale » ! « Même les chasseurs, dit Gilles Deleuze, ont un rapport étonnant avec l’animal. » « L’important, c’est d’avoir un rapport animal avec l’animal. »

Labels:


Labels:

U ne phrase malheureuse d'Emmanuel Kant


Guillaume Allardi
Je te comprends, Yvno*. L'affreux problème est que l'homme ne perçoit pas sa propre Barbarie. Pour lui l'animal n'est le lieu d'aucune dignité, il aura tout au plus une curiosité envers sa beauté (beauté dont il pense que seul lui peut la voir, bien entendu, que ce n'est pas l'animal qui en est l'auteur, mais « la Nature »...) Et quand il voit les images des machines qui moissonnent des poulets en batterie, les expériences « in vivo » sur des chimpanzés, ou des mutilations d'éléphant, il sent bien son malaise, mais il n'a pas les mots pour le dire. Dira-t-il que ces traitements ne sont pas « humains » ? ça n'aurait aucun sens... qu'ils ne sont pas « animaux » ? non plus, car le terme « animal » pour lui, ne recouvre aucune dignité. (ce serait même plutôt le contraire) Et pourtant, il faut bien appeler ça par son nom, c'est de la Barbarie. J'ai vu ça dans Kant, récemment, texto : « Tout ce qui se rapporte à l'homme pour ses besoins et ses désirs a un prix et peut-être échangé contre une valeur équivalente. Seul l'homme, en tant que possédant la raison universelle, est inaliénable, il n'a donc pas de prix, mais une dignité ». Le programme d'exploitation et d'extermination de notre planète est inscrit ici, sur ce monument qui est le fondement même de l'Humanisme. Bien sûr s'il avait vécu à notre époque, et vu ce que nous voyons, Kant n'aurait pas écrit ce genre de connerie. Mais il faut revoir notre copie, et très vite. La Barbarie, ce n'est pas une histoire de méchanceté, ou de morale, c'est une histoire de perception. Littéralement, le nazi ne « voyait pas » dans le juif, l'homme. Et l'homme aujourd'hui à désappris de regarder, dans l'animal mais aussi, et à égalité, dans la plante, ou dans un cristal, sa parenté, sa communauté. Et pourtant quand je regarde la spirale de la coquille d'un gastéropode, ou le motif des tâches du jaguar, ou l'incroyable géométrie des cristaux, je vois bien que la Raison universelle, l'équilibre, la mesure, traverse tous ces règnes. Alors extirpons les choses du rang de « simples choses ». Ou non, faisons mieux : puisque tout ce qui se prétend « au-dessus des choses » ne parvient jamais qu'à se ridiculiser et à se chosifier d'autant plus : Faisons de toute chose notre égale, brisons notre piédestal et descendons, humblement et gaiement, choses parmi les choses. Mais faisons vite. 



* A propos de — ça —. 

Labels:

L es Vœux d’Ariane Mnouchkine (sur Médiapart)


« Mes chères concitoyennes, mes chers concitoyens,
À l’aube de cette année 2014, je vous souhaite beaucoup de bonheur.
Une fois dit ça… qu’ai-je dit ? Que souhaité-je vraiment ?

Je m’explique :
Je nous souhaite d’abord une fuite périlleuse et ensuite un immense chantier.

D’abord fuir la peste de cette tristesse gluante, que par tombereaux entiers, tous les jours, on déverse sur nous, cette vase venimeuse, faite de haine de soi, de haine de l’autre, de méfiance de tout le monde, de ressentiments passifs et contagieux, d’amertumes stériles, de hargnes persécutoires.

Fuir l’incrédulité ricanante, enflée de sa propre importance, fuir les triomphants prophètes de l’échec inévitable, fuir les pleureurs et vestales d’un passé avorté à jamais et barrant tout futur.

Une fois réussie cette difficile évasion, je nous souhaite un chantier, un chantier colossal, pharaonique, himalayesque, inouï, surhumain parce que justement totalement humain. Le chantier des chantiers.
Ce chantier sur la palissade duquel, dès les élections passées, nos élus s’empressent d’apposer l’écriteau : « Chantier Interdit Au Public »

Je crois que j’ose parler de la démocratie.

Etre consultés de temps à autre ne suffit plus. Plus du tout. Déclarons-nous, tous, responsables de tout.

Entrons sur ce chantier. Pas besoin de violence. De cris, de rage. Pas besoin d’hostilité. Juste besoin de confiance. De regards. D’écoute. De constance.
L’Etat, en l’occurrence, c’est nous.

Ouvrons des laboratoires, ou rejoignons ceux, innombrables déjà, où, à tant de questions et de problèmes, des femmes et des hommes trouvent des réponses, imaginent et proposent des solutions qui ne demandent qu’à être expérimentées et mises en pratique, avec audace et prudence, avec confiance et exigence.

Ajoutons partout, à celles qui existent déjà, des petites zones libres.
Oui, de ces petits exemples courageux qui incitent au courage créatif.

Expérimentons, nous-mêmes, expérimentons, humblement, joyeusement et sans arrogance. Que l’échec soit notre professeur, pas notre censeur. Cent fois sur le métier remettons notre ouvrage. Scrutons nos éprouvettes minuscules ou nos alambics énormes afin de progresser concrètement dans notre recherche d’une meilleure société humaine. Car c’est du minuscule au cosmique que ce travail nous entrainera et entraine déjà ceux qui s’y confrontent. Comme les poètes qui savent qu’il faut, tantôt écrire une ode à la tomate ou à la soupe de congre, tantôt écrire Les Châtiments. Sauver une herbe médicinale en Amazonie, garantir aux femmes la liberté, l’égalité, la vie souvent.

Et surtout, surtout, disons à nos enfants qu’ils arrivent sur terre quasiment au début d’une histoire et non pas à sa fin désenchantée. Ils en sont encore aux tout premiers chapitres d’une longue et fabuleuse épopée dont ils seront, non pas les rouages muets, mais au contraire, les inévitables auteurs.

Il faut qu’ils sachent que, ô merveille, ils ont une œuvre, faite de mille œuvres, à accomplir, ensemble, avec leurs enfants et les enfants de leurs enfants.

Disons-le, haut et fort, car, beaucoup d’entre eux ont entendu le contraire, et je crois, moi, que cela les désespère.

Quel plus riche héritage pouvons-nous léguer à nos enfants que la joie de savoir que la genèse n’est pas encore terminée et qu’elle leur appartient.
Qu’attendons-nous ? L’année 2014 ? La voici.

PS : Les deux poètes cités sont évidemment Pablo Neruda et Victor Hugo »

T es souvenirs ont la peau dure


J’ai lu L’Ecclésiaste dans un livre trouvé chez mes parents. Les livres trouvés sont toujours ceux que je lis en priorité (comme ceux que l’on trouve à la Ménagerie de verre), les livres délaissés sont pour moi… Et, dans L’Ecclésiaste (plaisir d’écrire ce mot), il est dit : « Ne sois pas trop juste, et ne pratique pas trop la sagesse : pourquoi te rendre ridicule ? » Alors j’ai pris un magazine que justement j’avais sous la main et j’ai regardé les images de ce qui ne me correspondait pas. Et j’ai écouté sur Youtube Etienne Daho, son dernier disque, parce que Sandrine Kiberlain disait que, pour elle, c’était l’album de l’année. Il était 8h du matin, ça faisait 2 jours que je me levais tôt, avant l’aube, et que j’étais fatigué le soir. C'était bien ainsi.

Labels:



Labels:

M onnaie de singe


Mon Yves-Noël, moi aussi je suis toujours content de te voir, même sans l’attraction réciproque ; et moi aussi j'aimerais bien te fréquenter davantage, tu es si divertissant ! Ce qui me tient toujours un peu à distance, je dois quand même te l’avouer, c'est ton blog. Je suis admiratif de cette transparence dont tu fais profession pour ton compte, c’est un art de vivre aussi courageux que radical, mais « pour moi, je loue une vie glissante, sombre et muette ». Je cultive jalousement mon potager secret. Je n’ai aucun goût pour la publicité (littéralement et dans tous les sens), je n’ai jamais aimé être pris en photo, filmé, observé, décrit... La vie des autres m’intéresse toujours plus que la mienne, j’ai toujours adoré regarder par le trou des serrures. Le seul fait d’être un tout petit personnage public me pèse déjà : alors l’idée de voir mes faits, gestes, dits ou écrits, aussi banals soient-ils, étalés sur ton blog ou sur Fb me refroidit complètement. D’ailleurs, si tu veux mon avis, c’est parce que tu vis en pleine lumière que ta vie sexuelle est si pauvre : l’érotisme a à voir avec le caché, tout le monde sait ça ! (Et voilà peut-être en fait la vraie méthode : pour baiser beaucoup, baisons cachés...) Pense un peu à ces cohortes d'amantes et d’amants délicieux qui t’ont refusé leurs services non par répugnance, mais par pudeur ! N’est-ce pas proprement déchirant ?

Donc pour te répondre je ne puis te dire que ceci : si tu m’accordais l’exceptionnelle faveur d’être le personnage invisible de ta vie légendaire, je suis sûr que nous pourrions nous voir bien davantage et faire ensemble toutes sortes de choses (non-sexuelles, of course, ne t’emballe pas). Faisons un pacte. 

Je t’embrasse et te souhaite pour l’année qui vient tout ce que personne ne t’a encore souhaité. 

J.






Je te trouve très juste, Joris ! Ce blog est un pensum. Vivre à l'extérieur de soi... et il est tout à fait vrai qu'il crée une distance avec certaines personnes — certaines personnes que je veux même mettre à distance, je l'ai affirmé à plusieurs reprises : perdre le lecteur. Mais qu'est-ce donc que je crains ? Je l'ignore — et, si c'est la vie, c'est triste ! Lorsque j'avais les moyens de voir un psy, il était contre aussi ; il pensait — comme tu le dis — qu'il fallait que je garde un « jardin secret ». Oui, bien sûr... Mais, tu sais, ce pacte que tu me proposes (et qui va droit au cœur) (à défaut du cul), je l'emploie quand même avec nombre de mes amis que je sens discrets (sans même qu'ils aient besoin de me le dire). Le problème, c'est que j'en fais rentrer certains dans des fictions, des personnages (et, ça, c'est très mal, selon mon psy) ; c'était même exactement le sujet de mon deuxième one man show (avec 8 personnes autour de moi, quand même, le one man show), Pour en finir avec Claude Régy (aux laboratoires d'Aubervilliers, en 2004) où je racontais, entre autres — il me l'avait permis —, ma vie sexuelle avec Nicolas Moulin ! Oui, c'est (ça a été) mon fond de commerce et je ne m'en vante pas. C'est pour ça que ta lettre me touche (ton intelligence). C'est exactement le cœur du problème. Une autre anecdote : Vincent Dissez m'avaient proposé, il y a quelques années, de me « marier » avec lui. C'était très curieux, mais donc sympathique. J'avais accepté à condition que no sex. (Ne me demande pas de dire pourquoi.) Donc très bien, on dormait ensemble, j'adore dormir avec quelqu'un surtout si c'est un ami (et de cette qualité), mais le pacte n'avait pas été tenu (maintenant je pense que j'étais trop dur...) : Vincent se branlait chaque soir et peut-être même le matin. Et même une fois il s'est jeté sur moi. Oh, je revois encore le moment où il m'a considéré comme un morceau de bidoche, l'animal ! Enfin, parfois je pense que vraiment j'ai été trop dur... Je ne sais pas ce qui me dégoûtait chez lui... (ou chez moi avec lui...) Enfin, je devais déjà culpabiliser parce que, comme à ce même moment je m’étais fait draguer par un jeune très explicite sur je ne sais plus quel site (enfin, ça a dû arriver par Fb parce que je ne suis sur aucun autre), je me suis dit que je pouvais peut-être le proposer comme un plan à 3 à Vincent, que ça lui ferait plaisir d'avoir un peu de sexe avec moi de manière un peu détournée, moi qui ne lui en donnais pas du tout, à mon mari, quand même ! Je lui en ai parlé au tél et tu ne sais pas ce qu'il m'a dit ? Exactement ce dont tu parles : « Yves-Noël, je suis prêt à faire beaucoup de choses avec toi, mais je me retiens parce que, le problème, c’est que j'ai peur que ça se retrouve sur ton blog » ! Alors, là ! j'ai piqué une colère parce que me proposer le mariage et ne pas accepter ce blog ! (qui, je ne sais pas, représente donc, pour moi, plus que je ne le pense...) Ça s'est arrêté là, cette histoire de mariage, divorce express. Tout cela est très curieux : j'ai des relations secrètes qui ne sont pas du tout décrites sur mon blog. Et aussi, j'ai une loi : si on me demande de ne pas rendre compte de quoi que ce soit sur mon blog (avant, parce que, après, c'est laid), je m'exécute toujours absolument. Ça, ça me paraît la moindre des choses. Et puis, aussi, pour certaines personnes, je demande même si je peux choisir un pseudonyme, inventer donc un personnage pour pouvoir jouer un peu. Car j'aimerais n'écrire que du faux. Que du faux ! C'est ça qui serait le summum ! Tout du faux. Toute une vie inventée. Mais la réalité dépasse si souvent la fiction qu'il est bien rare celui qui peut lui aussi inventer la réalité (Shakespeare, Dieu...)

Yves-Noël

Labels: