Saturday, February 01, 2014

J oana de Verona


La différence entre un spectacle incroyable et un autre plus ordinaire est sidérante. Je le vérifie encore avec ce spectacle d’Alain Platel que je revois sans cesse. Par chance ! On m’invite chaque soir... D’abord Alain, vendredi, mais, là, je décline parce que, d’abord, je ne sais pas que ça va me plaire à ce point et que j’ai déjà répondu à Clément qui m’y invite, par Anaïs, mardi. Mercredi, c’est Perle qui me laisse sa place prévue avec Patricia et Eléonore. Jeudi, je prends un cours de danse. Je suis en manque (de l’énergie fantastique du spectacle, l’énergie « vraie ») ; j’essaye de danser comme Romeu Runa, mais je ne tiens pas une heure et demie… Vendredi, j’ai de nouveau de la chance : Kate m’appelle pour remplacer Samuel. Je me suis inscrit à Fiona Shaw (avec Alain), mais le spectacle de Fiona Shaw se donne à 19h (aux Bouffes) et ne dure que 50 mn, si c'est pas de la chance, ça ! J'expédie Fiona Shaw (très sympa, cette fille, mais enfin, quand on est drogué et qu'on vous propose encore une fois de reprendre de la C), j'arrive à temps à Chaillot (grâce à Vélib', s'il faut remercier tout le monde, et aussi à la chance que j'ai encore d'arriver indemne en ayant grillé tous les feux). Après la représentation, nous parlons un peu, puis Kate s’éclipse, mais comme tous les soirs, je reste, je retrouve Bérengère si agréable, belle, top ! Et puis, nous mangeons avec Romeu, Elsa, Bel-Ami, Joana et moi. Romeu semble satisfait de manger avec des gens qu’il ne connaît pas vraiment, mais qui l’accompagnent (il est le seul à manger son steak-frites). J’essaie de ne pas le couvrir trop de compliments, d’avoir l’air le plus normal possible, « comme si de rien n’était ». A un seul moment, je dis quand même : « Oh ! tu es si expressif ! Je voudrais te mettre en scène simplement devant un steak-frites ! » Il a si faim, il est si heureux quand il voit arriver la nourriture, comme un chiot devant sa gamelle. Je connais les danseurs (extrêmes, étoiles) : sur scène et ds la vie, c’est 2 mondes, bien séparés. C’est une question de santé mentale. Il lui faut juste oublier ce qu’il a fait pour que le projet de le faire le lendemain lui revienne. Elsa et Bel-Ami, intimidés, m’avaient demandé, avant d’entrer au restau, si Joana qui emmenait son monde connaissait Romeu, j’avais encouragé : « Mais oui ! elle est portugaise... le Portugal est un village ! » Joana de Verona est très belle, on se demande ce qu’elle pourrait faire aux Bouffes. Elle devait jouer ds un William Shakespeare monté par Patrice Chéreau qui a été annulé par sa mort. Elle devait faire Phébé ds Comme il vous plaira. Samedi (aujourd’hui), la chance me sourit encore : Dominique qui cherche ce qu’on pourrait voir ensemble me propose de l’accompagner voir encore une fois ce Tauberbach dont je lui ai parlé et ds lequel, oui, je me baigne comme ds la mer…

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L e Tableau dont on tombe amoureux



P ourquoi aime-t-on ?


« Tout le monde veut comprendre l’art. Pourquoi ne pas essayer de comprendre le chant d’un oiseau ? Pourquoi aime-t-on la nuit, les fleurs, toutes les choses qui nous entourent, sans essayer de les comprendre ? Mais quand il s’agit de peinture, les gens exigent de comprendre. Si seulement ils se rendaient compte avant tout qu’un artiste travaille parce que c’est chez lui un besoin, qu’il n’est lui-même qu’une part insignifiante du monde, et qu’on ne doit pas lui attacher plus d’importance qu’à beaucoup d’autres choses qui nous plaisent, bien que nous ne puissions les expliquer. »

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H abillé pour l’hiver


Nicolas Duvauchelle, il est bien ?
— Gros con. Débile. Un beauf. T’as pas idée. Un neurone qui court après l’autre. Je le connais
— Ah, bon ? Il a l'air sexy, pourtant...
— Oui, voilà. Mais, à part ça, c’est un vrai neuneu fanatique du PSG. Il a même le drapeau du club flottant en permanence sur son balcon ! * Ce type est vraiment con et je le vois pas dans une de tes pièces. Lui, tu lui mets la main aux fesses, je pense que tu files à l’hôpital et le projet s’arrête. Un malade



* C’est un Marseillais qui parle…





Oh… Nicolas Duvauchelle, je l’aime ! J’ai quand même envie d’aller le voir avec Fanny Ardant, j’adore Fanny Ardant…

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N eige à Berlin


Juste une petite rectification qui ne change rien quant au résultat, mais notre petit chéri allemand est bien amoché. Je l’ai eu par Skype tout à l’heure et ce n’est pas qu’« il ne sait pas ce qu’il veut » comme j’avais pensé d’après ses écrits, c’est qu’il est très secoué. Cet été, il a fait 15 jours d’HP, depuis il a tout annulé, sa création et Boris et Mathilde et, là, il dit que ça va (il voit un psy), mais que, simplement, il a peur. Il a envie de venir, de jouer, etc., mais il a peur. C’est terrible. En même temps, il est tellement bon acteur que, quand je le vois sur Skype, j’ai l’impression qu’il joue. De même, quand il m’avait appelé parce qu’il n’allait pas prendre l’avion à cause d’une sinusite, je pensais qu’il jouait ça, la sinusite. Là, il joue très, très bien le mec paumé. Je lui ai dit qu’il pourrait venir et jouer ça, le mec paumé, le Werther, mais peu importe, le résultat est le même : il souffre ! Notre Marilyn souffre à Berlin sous la neige. Tu le croiseras sans doute, il va aller voir Einstein quand tu y joueras. Sa copine est là aussi, elle donne des cours de fitness sur Arte…

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L 'Olympia


La vie était si pleine, partout, il m'en venait les larmes aux yeux... C'était une balade qui avait surgi dans ma vie — dans le grand espace vide de Paris...

« Une vraie personne », avait dit l'ado couvert de piercings qui tendait le bras. « Exactement », avait dit la patronne.

Je me baignais dans les cernes, les contours d'Edouard Manet.

Et puis j'ai laissé les ados devant La Naissance du monde (ça leur en bouchait un coin).

Et puis j'ai regardé qq tableaux très modestes de Claude Monet... Des morceaux d'Etretat, un Train dans la campagne presque vide et Le Pavé de Chailly, juste des feuilles mortes... Lilas, temps gris m'a beaucoup ému. Presque rien, une atmosphère et cette couleur Lilas suggérée... J'ai pensé : Je me prépare comme un athlète pour ce spectacle des Bouffes du Nord.

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C herche acteur


Un étalon qui joue bien, qui joue bien chez toi, qui joue bien avec Kate qui veut jouer avec personne, ça se trouve pas dans le cul d’un cheval…

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R espirer…


Yvno, c’est délicieux de te lire. Je voulais t’écrire un mot, mais les nouvelles sont très tristes, je me décide, elle est si belle cette pensée de Renoir, en la redécouvrant j’avais l’impression d’entendre Nietzsche. Respirer… Alberto respire désormais par un tube qui descend dans sa gorge et parle avec les yeux, le diagnostic est très sombre et les médecins, c’est Molière. Il aime Cioran, alors j’avais montré ton mail à ma mère qui a écrit la phrase pour mon père, pour sa chambre, entre les photos et les peintures du petit dernier de la tribu, qui sont toutes joie *. Argia pose sa main sur le front de son fils par l’intermédiaire de la Madone, nous on est chaque jour à l’hôpital, regards, caresses, musica e concertini, l’amour circule, c’est la vie jusqu’à la dernière goutte…
Je te ferai signe pour les rushes au printemps — le film de Zelda est magnifique ! Belles et bonnes Bouffes !
et t’embrasse
:-€
(Alberto dans son lit avec sa moustache, on dirait aussi Cavanna)




* « Ne me demandez plus mon programme : respirer, n'en est-ce pas un ? » (Cioran)






Merci de partager ça avec moi, chère Adélaïde, je pense souvent à la mort de mes proches, comme ce matin, au réveil, sans panique. Ce qui m'effrayait, ce matin, je me disais, ce serait d'apprendre la mort de personnes qui m'ont été proches et que j'ai perdues de vue, ça, je trouvais ça assez effrayant, comme si elles étaient mortes avant l'heure (ce qui est pourtant une relation banale, quand on avance en âge, « perdre de vue »). Mais accompagner les mourants, c'est évidemment ce que nous avons à faire...
Courage et toutes mes pensées, 

Yvno

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