Friday, March 14, 2014

A lléluia, il y a du vent !


Je rencontrais May revenant des courses (mon activité principale depuis 6 mois : me nourrir, rapporter de l’endroit où on les trouve bons, des tonnes de légumes et de fruits que j’ingurgite lentement) : il avait toujours le vêtement de roi que je lui avais trouvé au costumier du théâtre des Amandiers de Nanterre et qu’il devait donner à son père couturier parce qu’il était déchiré : Dieu soit loué ! j’avais peur qu’il le perde (j’avais laissé une importante caution) et il ne l’avait pas perdu, mais, étrangement, il l’avait toujours à la main comme lorsque je l'avais quitté la veille. Il me racontait qu’après avoir quitté Dominique, la blonde (avec laquelle, déjà, il formait un couple de fiction), il avait rencontré une fille à Stalingrad (exactement où je le croisais) et qu’il avait passé la nuit avec elle à l’hôtel. Il avait l’air content. Très bien ! Je déposais les courses et je rejoignais Isabelle Luccioni de passage à Paris. Elle aussi allait mieux, me disait-elle, la journée de la veille avait été la pire de la semaine (avec le lundi, je trouve aussi) et elle avait voulu partir. Moi, si je n’avais pas, pour une fois, un peu de travail à Paris, je n'y serais pas resté non plus… La soirée de la veille, je l'avais passée avec quelques amis en face de l’église Saint-Médard et ç’avait été comme une soirée de fin du monde, délicieuse, que nous faisions durer dans l’espoir de retarder la disparition. Vraiment, c’était palpable. C’était comme ça que je voyais les choses. C’était l’anniversaire d’une petite appelée Lou née en 2000 et son père lui faisait goûter un incroyable vin (un romanée-conti) acheté l’année de sa naissance. Plus tard, pour ne pas faire de jalouse, un autre bouteille avait été ouverte, achetée l’année de la naissance de la cadette, appelée Cléo, en 2004. Il y avait aussi un autre enfant irrésistible, un certain Ulysse, de 14 ans aussi et d’une drôlerie invraisemblable. Impossible de savoir ce que ce gosse allait devenir, vraiment je me le demandais, mais je m'étais dit que s’il ne faisait pas de théâtre, ce serait très exactement une grande perte du côté de la joie et du partage. Il racontait que leur prof de dessin, une femme, leur avait dit qu’elle avait fait un dvd, un dvd qui s’intitulait : Et le lendemain, il y avait l’art. « Et c’est sur quoi, Madame ?  — Prenez vos carnets ! » Elle n’avait pas dit sur quoi était ce dvd dont elle leur parlait ; ils étaient restés simplement avec ce titre énigmatique : Et le lendemain, il y avait l’art.

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« Oui, le temps court et dure en même temps »

« Tsai ne distord pas le temps, il le tend à l’extrême. Il déplie, repasse et lisse le chiffon fripé du temps. Résultat : une surface polie, lustrée comme un miroir éclatant. A tous les sens du mot, une toile… »

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L a Classe des pauvres


« C’est comme si, nous, on était des pauvres, eux, des stars. »

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L e Garçon de café (le costume) — Boris ?



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Oiseau Dnt
Merci pour votre message qui m'a fait plaisir. Avez-vous vu Les Chiens errants de Tsai Ming-Liang ? Les lieux, les murs vivants (malades) sont protagonistes de plusieurs de ses films. Ils passent tous en ce moment à la cinémathèque.
Ah ! et Goodbye, Dragon Inn, pour le lieu hanté :-)

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