Sunday, April 13, 2014

U n homme et une femme marche le long d’une plage bretonne


« Connais-toi toi-même ! Γνῶθι σαυτόν, Nosce te ipsum... L’étonnante postérité du plus ancien des trois préceptes gravés sur le fronton du temple de Delphes, tient peut-être aux malentendus qui s’attachent à cette formule. Connais-toi toi-même ne veut pas dire : sache qui tu es. Mais plutôt : sache tu es.
Qui suis-je ? difficile à dire. Où suis-je ? Là est la question. Car à tous ceux dont la psychanalyse dégénère en complaisance parce qu’ils sont sous le charme de leur propre reflet, Clément Rosset dans Loin de moi, rappelle, dans ce petit livre génial que La connaissance de soi est à la fois inutile et inappétissante. Qui souvent s’examine n’avance guère dans la connaissance de lui-même. « Le moi, je le mets loin de moi », dit-il. Car moins on se connaît, mieux on se porte. »

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T u persistes à croire que ce n'est qu'un rêve


Photo Marc Domage. Phlippe Tlokinski, Felix Mathias Ott, lumière Sylvie Mélis, dans 1er Avril (Bruxelles)

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W hy tears ?


« Expressing grief as much of happiness. »

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C omme un feu d'artifice au ralenti


Frédéric Pierson
Aujourd'hui, 13 avril, le poison est avalé ! et les fins... sont parfois difficiles !
J'espère que ces représentations ont été un bonheur partagé.
Mes élèves ont été « fascinés ».
Quant à moi, je fais partie des 3 comédiennes choisies par Eszter ! Un grand merci du fond du cœur, Yves-Noël, et belle suite à vous !



Marie Payen
C'était magnifique, 1er Avril, aux Bouffes du Nord. J'ai vu des hirondelles, des rossignols, des albatros, une mésange, un ou deux pics-verts, et puis aussi des reines, des gnomes, des paysages de villes bombardées, des visiteurs du musée du big bang, des Edam, des Eve... Et puis Yves-Noël Genod, qui prend la parole, il la prend il la donne, il nous en fait cadeau après une heure de virée dans le silence (enfin le silence de la forêt, le silence du périphérique), un pur moment de joie, oui comme il dit. Il n'y a pas vraiment de mots pour décrire ce spectacle. « Y a pas de spectacle » (extrait). C'est la vie. C'est beauuuuuu !!!



Olivier Steiner
C'était une dernière comme un feu d'artifice au ralenti. Oui, imaginez que la mise en scène du feu du 14 juillet soit confiée à Vitez et Régy par la Mairie de Paris, vous voyez le tableau ? C'était un peu ça, hier soir, aux Bouffes du Nord. Quel beau spectacle, un spectacle urbi et orbi ! Sophistiqué et brut comme la vie. Et puis, après, dans la nuit, pendant l'after dans cet appart au 7ème étage sur le Champ de Mars, voir le père d'Yves-Noël Genod danser sur Madonna avec Isa dans les bras, un petit chihuahua blanc de quelques mois... c'était aussi beau que le plafond de la chapelle Sixtine... ça avait autant de sens...



Lidwine Labaye
Et le lendemain... rien. 1er Avril s'est terminé hier soir et c'est bien dommage.





Vincent OO
Merci @ Yves-Noël Genod





Arnaud Carbonnier
J'ai beaucoup aimé ton spectacle. Je ne vais pas développer parce  que ce n'est pas le lieu et le moment, Et puis à ce que crois comprendre tu es sujet à des rafales d'adulations qui peut-être au bout d'un moment peuvent mettre la lucidité à rude épreuve (même pour un lecteur de Cioran). Mais j'ai été très touché par cette affaire qui plus est dans ce lieu où j'ai fait mes débuts (il y a très longtemps). Je voulais juste que tu me renvoies, quand tu en auras le temps, cette petite histoire qui clôt ton monologue qui dit grosso modo je ne sais pas d'où je viens, qui je suis que faire et comment ça va finir, comment se fait il que je sois joyeux, et quel en est l'auteur Merci et bonne suite
A.C.

Merci ! C'est de Martinus Von Biberach...



Marie Payen
Bonjour très cher, je viens te dire bravo, bravo !!!! Je devais partir vite, mais vous m'avez éblouie, ébahie, émerveillée, et émue aux larmes hier ! Quelle beauté partout et à chaque instant. L'instant roi ! Mes oreilles ont jubilé pendant 2h, et mes yeux oh là là, mais c'est DINGUE ce que vous avez fait avec la lumière, la couleur, le rythme des jours et des nuits, c'est fou, j'en ai pleuré, j'avais l'impression d'un lever de soleil à Tchernobyl, d'une dune désertée, d'un aéroport après un attentat (oui, bizarre, beaucoup d'images de l'après-catastrophe), et quand tu viens, quelle joie ! quel plaisir ! quel don drôle et triste en même temps ! Vous avez été des héros. Merci, merci ! Je voudrais rendre hommage à chaque phénomène, chaque personne, chaque voix, chaque geste de la main ou du bras, chaque sourire reçu. Bravo à tous et longue vie à toi ! (Je suis fan, putain…)
A bientôt, Yves-Noël,
Marie

Oh, merci ! Oui, ce spectacle aura créé un public de fan. Le meilleur public, celui qui vibre et vit ce qu'il ressent... Merci de la délicatesse de tes mots passionnés et sincères, très chère Marie !



Gabriel Tur
Bonjour Yves-Noël, nous nous sommes croisés samedi dernier au Bouffes du Nord, j'étais avec Gérard Watkins.
Ce petit message pour te souhaiter une bonne dernière de 1er Avril à toi et toute la belle équipe qui t'entoure et te dire que c'est un plaisir de suivre tes posts sur FB et de venir « goûter » à tes spectacles.
à bientôt j'espère !
Gabriel

Oh, merci ! Tu joues à la Comédie Française ? Tu m'invites un de ces quatre ?



Pablo Pillaud-Vivien
Bonjourn
Le message est parti plus vite que je ne l'aurais voulu. J'ai vu votre spectacle hier au soir et j'en suis ressorti ébaubi et peu certain de ce que j'y avais vu. Mais surtout, j'aurais voulu relire ce que vous avez écrit sur Cioran (si tant est que c'est bien vous qui en êtes l'auteur) : j'ai toujours abordé ce penseur avec une incompréhension riche d'admiration, mais qui n'a jamais su transcender quoi que ce soit en moi. Et là, j'ai l'impression que vous m'avez donné à comprendre un Cioran que j'ai envie de lire et de relire.

Si vous ne goûtez pas Emil Cioran, laissez tomber (selon le conseil de Jorge Luis Borges, de délaisser les livres ennuyeux) — mais essayez Clément Rosset...



Olivier Casamayou
Quel solo !!!

Oui. Du coup, plein de jeunes et jolis garçons se sont jetés sur moi pour me sucer la bite... Non, c'était un rêve...

Eh bien, ils devraient !



Jean-Yves Courrègelongue
2H15 de fulgurances, silences profonds, noirs cernés de nuages mouvants, la beauté accouplée au grotesque, la vie que l'on voudrait expérimenter plus souvent...



Julie Bouriche
Hier soir, j'ai pris un train Rouen/Paris... Je suis montée dans le RER E, j'ai marché dans le quartier indien, je suis arrivée aux Bouffes du Nord, j'ai pris une place pour 1er Avril... Je me suis assise, j'ai guetté la meilleure place... Ensuite, c'est comme si j'avais dormi, un rêve... Il y avait des figures, des robes magnifiques, je sentais même des parfums de femmes... C'était un mariage, une cérémonie religieuse, un bal de Duras, un train fantômes, un opéra... Un délice pour mes sens...
Quelle soirée, je reprendrai bien un ticket...
Je fais partie de ces gens qui ont du partir au salut pour ne pas louper le train... quelle honte ! Un énorme merci et bravo à toi et ton équipe...
Julie



Cécile Mainardi
Yves-Noël Genod, 
pas eu le coeur de te féliciter de vive voix hier soir
tant j'étais bouleversée par ce que j'avais vu,
c'était proprement somptueux,
ta pièce restera dans l'histoire
et, si d'histoire il n' y en a plus,
elle recharge le présent de tout 
ce dont l'époque veut le priver :
lenteur, amour, beauté, folie, mémoire, audace,
mort et vie, corps et âmes, dieux et dieu
Mille roses mentales !



Véronique Théau
Quel luxe d'avoir pu échanger hier soir quelques petits mots furtifs, hors numérique ! Merci.
Votre regard comme un peu ailleurs… Peut-être la fatigue, porter un tel monument, ce n'est pas rien ! Ou votre regard de toujours, je ne sais pas...
Votre 1er Avril et ses instants de grâce... ses voix sacrées, ses corps, ses silences... ce TOUT. Comme le pouls battant de nos vies, de nos coeurs.
Merci pour ce plein d'humanité que vous êtes, Yves-Noël.
Dans la grâce du monde, Vous !
Véronique ThéAu Jasmin

Merci ! Ravi de vous avoir croisée aussi. Oui, extrêmement fatigué (mais c'est normal...)
YN



Laurent Goumarre
Yves-Noël, ce que j’ai vu hier était un enchantement. Je t’embrasse,
Laurent

Ah, tu étais là ? Chouette ! Merci ! Yvno



Olivier Steiner
PS : Il reste un petit côté entre soi parisiano-endogamique à parler d'un spectacle que tout le monde n'a pas vu, en plus hier c'était la dernière. Comment vous donner une idée, histoire de créer l'envie de courir au spectacle prochain, qui aura lieu où il aura lieu quand il aura lieu ? Autrement dit, mais quel est le nom d'Yves-Noël Genod ? Une tentative de définition ? Yves-Noël est un cocktail (molotov parfois, sans alcool d'autres fois) : prenez un peu de Clément Rosset et de Cioran, un soupçon de Nietzsche et de Thérèse d'Avila, secouez et versez tout ça sous une lumière et diffuse et stroboscopique, buvez cul sec, laissez agir... Il ne vous reste plus qu'à danser sur Emmanuelle de François Valéry (François, pas Paul, ne jamais se tromper).



Daniele Rivière
En effet, c'est une pièce d'une extrême poésie. Cette scène ci-dessus avec son père est inspirée d'un tableau de Bruno Perramant — expo en cours Le Maître des anges rebelles.




Alain Klingler
Dear Yvno, 
Toujours ces images persistantes, cette bougie qui descend du plafond et qui finira par remonter, magique, ton monologue et ta danse (j'ai adoré), la bande-son, les voix des chanteurs, les fantômes, le succès et/ou l'insuccès de la fête et le hors champ, le plateau vide... et aussi, une chose : je suis (je le savais depuis le Rond-Point et cela se confirme) amoureux de Dominique Uber... 
Je t'embrasse 
A.

Oh, t’es adorable ! J’ai transmis ton amour à Dominique…
Bises, YN




Oh Merci pour la photo, très belle (comme un clin double clin d’oeil à ce monologue que faisait Kate Moran à la Ménagerie et à Bang Bang (version Tarantino) !
Oui, Dominique est magnifique, tragique et toute en ailleurs.
T’embrasse



Laurence de la Fuente
Encore plongée dans cette grotte aux peintures rupestres des Bouffes du Nord, où tout résonne, présences, parois et corps. Merci



Laurie Bellanca
Hello, merci merci pour les places. Nous avons filé ensuite un peu vite, fêté, bu et pris des bains en parlant de 1er Avril. Marc s'est écrié en sortant du théâtre : « Ce bruit, ces lumières, haaaa la viie... » J'ai eu en tête un livre que David lisait il y a quelques années Le Moine,  de Lewis traduit ou raconté par Artaud (en anglais: The Monk), si tu as l'occasion de le trouver.... Comme Notes sur la mélodie des choses, de Rilke avait accompagné ton Parc intérieur à Avignon, le Lewis ne m'a pas lâché sur 1er Avril... Une pièce / un livre... Je vais faire une étagère Genod dans ma bibliothèque tiens ! J'espère que vous allez tous bien. A bientôt peut-être.

Oh, oui, avec plaisir ! à bientôt, très chère Laurie !

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P aris brûle-t-il ? (de Bruxelles à Paris...)



Photo Marc Domage. Lorenzo de Angelis, Jean-Biche Phlippe Tlokinski, Felix Mathias Ott et Marlène Saldana, lumière Sylvie Mélis, dans 1er Avril


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V ertige


Patiemment le travail, l’à-faire devant les yeux… Et même, la maladie de devoir m’adresser, je vais devoir me calmer. J’ouvre mon ordi, il y a toujours la phrase — sur PowerPoint —, blanche sur fond noir : « Chacun sait que dans les rêves on ne voit jamais le soleil ». J’ai traversé un rêve. J’ai traversé Paris. On était chez Dominique. Dominique habite un appartement sur le Champ de Mars, sous la Tour Eiffel. L’appartement où a été tourné Le Dernier Tango à Paris. Quand nous avons, un peu avant l’aube, enfin été foutus dehors, nous nous sommes retrouvés, Damien et son amie (Eglantine ?), Pietro et Jeanne, Boris et une Australienne qu’il avait dû brancher et qui était venue voir le spectacle (puis à la fête) et mon père et moi. Mon père avait dormi au cours de la soirée dans une chambre préparée à cet effet (pour ce soin), du coup, il était encore allègre. Alors nous avons pris l’allée et Eglantine a dit ce que je ressentais aussi, ça m’a frappé, je n’avais plus vu la nature depuis des lustres, je n’avais pas vu le printemps (« Chacun sait que dans les rêves on ne voit jamais le soleil ») et Eglantine a dit : « C’est drôle, on a l’impression d’entrer dans la nature… » Toutes ces feuilles neuves, vertes — pour autant qu’on peut, dans les rêves, voir la couleur —, cette odeur, cette fraîcheur, c’est vrai, comme en pleine nature : à cette heure-là, dans ce quartier, Paris n’était plus polluée. Paris ! De votre fenêtre, vous avez tout Paris, à vos pieds la Tour Eiffel, à votre gauche la colline de Chaillot avec — je ne sais pourquoi — l’image d’Adolphe Hitler s’y faisant photographier, Paris qui a traversé toutes les guerres, Paris qui reste, Paris pierre, Paris village...

«  Est-ce que vous voyez une orientation, là, qui est en train de poindre, une question que vous avez envie de poser ?
G : Non, je crois que tout ce qu’on voit à l’avance est réducteur. C’est une aventure, la vie ! »

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Ceux de 1er Avril Bruxelles saluent ceux de 1er Avril Paris (tous des fantômes...)


Photo Marc Domage. Marlène Saldana, Bram Droulers, Pierre Megos, Jean-Biche et Lorenzo de Angelis, lumière Sylvie Mélis, dans 1er Avril

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E t cette manière de laisser le public seul parfois...


Claude-Hubert Tatot
C'est très pictural, les primitifs italiens et Zurbaran, les oiseaux et le brouillard et voilà saint François et ce monologue magistral comme un cours sur le cours de nos vies, et mes voisins de derrière tout de travers qui s'étouffent de rire tellement mal à l'aise mais, c'est ça aussi, il faut faire avec. Moi, j'ai été cueilli et tenu tout du long comme les fleurs que l'on jette au salut, comme un bébé passé de bras en bras de tableau en tableau !

Oh, merci Claude-Hubert !!!

C'était vraiment comme porté par des bras bienveillants pour être mis en face de choses merveilleuses et cruelles. J'en suis encore extrêmement ému. Et ce chanteur nu contre la porte ouverte qui d'un coup ressemble à un Rodin et cette manière de laisser le public seul parfois... Non, vraiment, c'est puissant et indescriptible à moins de se mettre réellement à écrire !



Muriel Ferraro
Je suis revenue jeudi, j'ai aussi amené tous mes amis. Ils étaient heureux. Je me dis à lire les commentaires de vos posts et à repenser à tout qu'on s'est raconté avec mes amis justement, qu'il est vraiment difficile de mettre encore des mots par dessus tout « ça », le seul commentaire possible à cette pièce serait une autre pièce. Stimulation maximale. Encore merci. J'espère vous entrevoir ce soir. Croisement de dernières aux Bouffes. M

Oh, mais je VEUX en faire, une autre pièce, surtout avec vous ! Merci infiniment : très touché de cet intérêt que vous prenez le temps de prendre à ce travail ! Venez, on fait la fête chez l'une des comédienne, ce soir... Mon tél : 06 84 60 94 58



Jérôme Roniger
Encore bravo, cher Maître ! Ce que j'ai vu hier soir grâce à Marie Vachette me ravit à 200 000 % ! Merci de tes efforts, car ton travail, acharnement, humanité, sont rares et MAGNIFIQUES ! Je pourrais continuer ainsi longuement à écrire sur le caractère exceptionnel de ce que j'ai vu hier et que j'ai plaisir à revoir ici dans le « Hublot », encore chaud, avec tes mots et les photos de Philippe Gladieux qui sont très belles — tout ce qui touche à toi, de près ou de loin, semblent muni de cette grâce de la beauté et du raffinement. Tarkovski, Fellini, Bergman, un peu de Godard et Truffaut, Rohmer, et puis Cioran mis en valeur par ton art du rock et de poète, rendu vivant, son humour qui devient le tien, le mien, celui du public en masse sous le dôme du théâtre décati. Je n'ai jamais vu les Bouffes du Nord aussi belles, ton équipe lui font du bien, c'est tendre, c'est fou, merci YN ! JOM RONIGER



Agnès Princet
J'ai eu la chance d'assister à la représentation d'hier soir. Merci merci Yves-Noël



José Luis Castrillo
Troisième voyage pour moi et, effectivement, il m'a semblé que la salle était pour le moins « difficile »... tous ces rires nerveux, ces départs qui font résonner le théâtre comme un vieux galion, ces questions qui fusaient : « il se passe quelque chose au plafond ? », « j'y comprends rien », « c'est là qu'on doit applaudir ? »... tout ça n'a pas réussi à entamer mon goût pour le rêve présent sur scène... de la naissance des nuages aux toiles de Zurbaran (aurai-je le temps d'aller à Bruxelles ?), le temps suspendu de ce son et lumières va longtemps m'accompagner... et je suis fier d'y avoir traîné 3 amis...



Thomas Lévy-Lasne
Yves-Noël,
Bravo pour ton spectacle ! C'était spectaculaire. 
J'ai adoré le travail du son excellent, la lumière, la mise en scène dans l'espace, le début, la pose plafond, ta récitation de Clément Rosset, les chants. 
Si je commence à séparer les éléments c'est peut-être que je n'ai pas été emporté tout le temps. 
J'étais très sensible à ces sentiments de sublime, de laisser aller, de laisser être, presque de passivité que tu faisais passer. 
J'aime le fait également que tu arrives à faire du sublime non kitsch, un vrai challenge !
A te côtoyer un peu au musée, dans la rue, j'étais marqué par ta capacité à la contemplation. A prendre le temps de voir les choses. 
Et c'est ce temps que j'ai préféré dans ton spectacle, cette invitation à la contemplation. 
J'ai eu l'impression que tu étais un peu trop confiant envers le spectateur ou exigeant parfois. 
Il y a des choses de rythme et de contre rythme qui manquaient à mon goût. Un peu comme dans un opéra. 
Une chose qui m'a un peu glacé aussi c'est la solitude énorme que portait chaque acteur, comme si il n'y avait pas de troupe. Pas d'émulsion. 
Même quand ils étaient tous sur le plateau, il y avait un sentiment de monade. 
Mais bon c'est le plus compliqué l'esthétique du non-sens, je pense. 
Je ne comprend pas aussi pourquoi tu te défi du langage à ce point. Ta déclamation de Clément Rosset était si parfaite, belle et précieuse. Tu faisais respiré la langue alors qu'il n'est pas fastoche à lire à haute voix. 
C'était comme la fumé du début ça circulait dans le public. Cette capacité énorme à faire vivre le langage, ça m'a un peu manqué le reste de la pièce. Mais bon peut-être je suis un gros ringard réac.
J'ai l'impression qu'il y avait une tension entre ton goût pour le sublime, au sens kantien, et une volonté de jongler aussi avec le prosaïque, le presque rien et le goût de vivre attaché à des éléments simple. La bande son etait à ce jeu là, délicieuse. Il y a un texte de Nietzsche là dessus, un peu alambiqué, « Qu'est-ce que le romantisme ? » c'est dans Le Gai Savoir, je crois me souvenir.
Un truc m'a vraiment agacé : c'est ta dédicace aux quidams du métro, qui ne votent pas et ne vont pas au théâtre. 
Je n'ai aucun mépris pour les quidams, mais là vraiment, je ne pense pas qu'ils tiendraient ton spectacle dans la longueur. 
C'est un spectacle exigeant envers le spectateur et dans la bouillie de divertissement que sont nos vie, je ne vois pas une personne qui ne serait jamais allé au théâtre, y prendre du plaisir sur la longueur. 
J'étais avec une petit amoureuse américaine, elle a aimé parce qu'elle a vu plein de choses qu'elle n'avait jamais vues, « naked man on stage ! », mais a eu quand même du mal à tenir les deux heures et quart. 
Mais, bon, on peut en reparler un de ces jours si ça te dis et que tu n'es pas trop fâché par ma franchise. 
Encore bravo !
T.
PS : Je te joins une photo du plafond de ma chambre ce matin. Mes rideaux ont formé à mon insu une magnifique lanterna magica. Fermé, il projette la rue sur le plafond, avec le son étouffé du dehors dans le dedans. 
Ça m'a fait évidemment penser à ton spectacle. Vive la lumière ! Vive l'existence !


Ah, non, non, je suis pas fâché par ta franchise ! J'avais peur que ça ne t'ai pas plu du tout et tu me dis là vraiment des choses adorables !
Sur la dédicace d'avant-spectacle à ceux qui ne viendront jamais, les sans-voix, j'ai parfaitement conscience que mon spectacle ne trouverait pas grâce à leurs yeux, ce n'est pas ce que je dis, je dis qu'ils ne viendront jamais et cela sous-entend que même en venant — par le plus grand des hasards — ils ne le goûteraient pas, ce non-spectacle. Mais un artiste ne peut pas ne pas s'intéresser prioritairement à ceux qui ne goûteraient jamais de son art, les plantes, les animaux, le chat noir maintenant qui vient me voir tous les soirs par la fenêtre, je lui demande : « Ça t'intéresserait ce que je fais aux Bouffes du Nord ? Non, ne mens pas : pas vraiment... » Ou encore, je ne sais plus qui a écrit (Sarah Kane, peut-être) :  « J'écris pour les morts, pour ceux qui ne sont pas nés. » Les morts, ceux qui ne sont pas nés, ceux qui ne votent pas, ceux qui ne vont jamais au théâtre et ceux qui ne goûteraient jamais mon travail (ou cette prostituée rencontrée un jour sous le périphérique où je répétais il y a qq années : qui n'avait jamais entendu parler d'Hamlet), c'est le réel, peut-être, en tout cas le monde... Il a envie de se connaître, le monde... L'ambition, ce serait de lui donner la place pour qu'il le puisse, se connaître, lui, l'innocent... Bon...
Sur la solitude, c'est plus complexe. C'est drôle, quelqu'un (une fille qui s'appelle Beausoleil !) vient justement de m'en parler, de me poser la question et j'ai commencé à répondre… Mais, là, je prendrai le temps d'en parler de vive voix — c'est-à-dire : non seule — avec toi...
Bisous, très cher, à bientôt, 
Yvno
Très belle photo !



Véronique Thé Au Jasmin
Fort the last... HALLELUJAH ! Gloire à 1er Avril qui fait couler beaucoup d'encre et des larmes de bonheur... A ce soir. Une adoratrice !



Anaïs Renner
Hier, c'était merveilleux, étonnant, drôle, hypnotique, unique... C'était l'Amour ! Aujourd'hui, je peux le dire : je demeure allègre en toute connaissance de cause. Merci !



Julien Blézy
Un « spectacle » écologique, un temps valorisé. Ça nourrit, à long terme. Puis un lieu soliste, un théâtre éclairé. Foncez camarades, côtoyez la beauté.



Alain Neddam
Ultime chance d'y aller : ce soir. On n'hésite plus !



Gilbert Traina
Oyez, oyez gens de Paris et des alentours :
Ce soir c'est la dernière chance de vivre 1erAvril dYves-Noël Genod au Théâtre des Bouffes du Nord...
Ne manquez pas ce rendez-vous. Décommandez tout ce que vous aviez prévu et allez goûter au sublime. Vous verrez, parfois c'est contagieux la beauté...
Et puis ces moments-là sont si rares, comme les éclipses totales ou les comètes qui nous frôlent parfois... A voir au moins au fois dans sa vie. Vous en sentirez les effets longtemps…
« Et sans prévenir, ça arrive
Ça vient de loin
Ça c'est promené de rive en rive
Le rire en coin
Et puis un matin, au réveil
C'est presque rien
Mais c'est là, ça vous émerveille
Au creux des reins
La joie de vivre
La joie de vivre
Oh, viens la vivre
Ta joie de vivre »
(Barbara)



Anaïs Renner
Ce soir, dernière occasion/chance de voir danser Yves-Noël Genod sur Emmanuelle au terme d'un monologue de toute beauté > 1er Avril, Théâtre des Bouffes du Nord



Benoîte Vandesmet
Mon âme pâmée résonne toujours... j'aurais aimé la nourrir encore ce soir... beau voyage à vous et aux heureux passagers qui vous accompagneront.

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U ne image du premier 1er Avril...


Photo Marc Domage. Philippe Tlokinski, Felix Mathias Ott et Jeanne Balibar, lumière Sylvie Mélis, dans 1er Avril

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