Monday, April 14, 2014

J oie du jour, angoisse de la nuit


« Nous nous proclamerions volontiers égoïstes, mais dans un sens tout différent de celui qu’on entend ordinairement, égoïstes parce que nous avons le courage de contempler et d’affirmer la solitude de notre ego et des autres ego, égoïstes parce que nous savons que tous les autres ego sont égoïstes et c’est pourquoi nous sommes les seuls à communier véritablement avec les autres hommes par l’intermédiaires de nos tragédies ou du rire parce que nous sommes les seuls à connaître autrui en tant qu’autrui alors que Descartes ne peut le connaître qu’en temps qu’alter ego, autre lui-même. Parce que nous connaissons la solitude de l’ego. C’est une solitude d’inconnu à inconnu. Ce n’est pas l’altruisme qui fait connaître l’autre, c’est l’égoïsme au sens tragique du terme avec toute la part de solitude qu’il comporte et accepte qui parvient à connaître les solitudes des autres hommes et, par conséquent, à communier avec eux dans la solitude. »

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Vieillards et sagesse


Urine jaune fluo
Tous les 13 jours une gélule

« Unendliche Wohlgemutheit » (infinie bonne humeur)
« Dans sa réflexion sur le comique, Hegel dit que le vrai humour est impensable sans l’infinie bonne humeur […] pas la raillerie, pas la satire, pas le sarcasme. C’est seulement depuis les hauteurs de l’infinie bonne humeur que tu peux observer au-dessous de toi l’éternelle bêtise des hommes et en rire. »

D imanche et lundi



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J ournée claire de solitude


« Eh bien, oui, ce matin, j'ai trouvé la paix ! » — il n'y avait pas de doute maintenant et je pouvais l'écrire. J'entendais les cris d'enfants — mais de loin, amortis par l'air. J'entendais les oiseaux — divers, proche et loin, des histoires. J'entendais les rumeurs de la ville, quelques tondeuses peut-être et les voix étrangères... J'étais à l'air, j'étais dans le jardin, je lisais un livre... Et je m'interrompais pour l'écrire.
Il faisait un peu frais dans le jardin extraordinaire.
La couleur était comme en rêve, tout éclairée, tout ensoleillée, mais comme en rêve. N'avons-nous pas des rêves ? Les oiseaux et le parc des oiseaux...
J'avais envie de rester à Paris, en vacances, de donner à manger aux pigeons, d'entendre les voix étrangères... J'avais envie de me fondre dans le paysage de Paris, le paysage végétal. « Mademoiselle, s'il vous plaît, ne donnez pas à manger aux pigeons (...) car la nourriture que vous leur donnez n'est pas une nourriture adaptée » ; celle-ci, rabrouée, ne serait pas mon âme sœur...
Dans le livre que je lisais, il y avait un titre qui me plaisait : Ils sont tous à la recherche de la bonne humeur — et je voyais l'allée se profiler très loin comme dans un tableau de Félix Vallotton... J'avais changé de place pour une place plus ensoleillée. Il y avait de la blancheur dans l'allée de Félix Vallotton. Félix Vallotton avait épousé une jeune veuve qui avait 3 enfants, l'ancien mari s'était suicidé. J'étais libre, c'est ce que je ressentais. J'étais libre et j'allais rester à flotter, près de la plage, près de la mer, près de l'allée de la blancheur...

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L e 12 avril (400 personnes...)


Bertrand Dazin, Jeanne Monteilhet dans 1er Avril

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