Thursday, April 17, 2014

W agner Schwartz


Chic by Accident. Photo Marc Domage

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P arle de la beauté


« Le metteur en scène, c'est un homme qui parle de la beauté... Quelqu'un qui élimine la peur des acteurs — ils sont pleins de peur — , mais une fois la peur levée, ils deviennent tellement beaux... »

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A u réveil


Je tombe par hasard sur un nouveau mot : Acarêmer (s’) : s’habituer au carême, au jeune — avec cet exemple : « Essaye pas, Survenant, tu perds ton temps. Je me suis acarêmé après l'autre soir que tu sais, je me décarêmerai seulement le jour de Pâques au matin. Pas avant. » Etymologie : canadianisme relevé par le père Potier ds Façons de parler proverbiales, triviales, figurées des Canadiens au XVIIIe s. Un peu avant de me réveiller, il m’était venu une phrase que j’avais voulu retenir, j’avais lutté pour essayer de la retenir sans avoir à la noter (cette phrase qui se présentait comme une phrase). Quand j’avais finalement renoncé à ne pas la noter, c’était parce que j’avais le sentiment qu’il m’en manquait déjà un bout (je ne suis pas sûr, par ex, du mot « tire »). La phrase :
« Bon, vous avez dit que la vraie vie était le regard — et la grêle, la tire jusqu’à la laisse. »
Hier, j’ai revu Marine pour lui rendre le livre qu’elle m’avait donné l’autre jour et que j’avais lu, La Fête de l’insignifiance, de Milan Kundera ; elle m’a demandé si j’avais aimé : non, pas trop — sauf que le livre se passe au jardin du Luxembourg (en grande partie) et que, par hasard, j’étais justement au jardin du Luxembourg pour le lire… Ça, ça m’a plu. Mais, du coup, ne me reste — du plaisir, de mon plaisir — que le souvenir du jardin du Luxembourg, le vrai, pas celui du livre — sauf les reines de France qui entourent le bassin que je n’avais jamais vraiment remarquées et que je retournerai voir. Hier aussi, j’ai parlé au téléphone avec Thibaut Wenger qui me propose de jouer Gaev dans La Cerisaie. Il avait un peu de mal à parler de son travail, alors il m’a dit d’appeler Claude Schmitz (aussi sur le projet, pour jouer Trofimov, l’éternel étudiant) pour qu’il m’en parle. Claude m’a évidemment parlé en bien du dernier travail de Thibaut, Platonov, il m’a dit qu’il trouvait que je ferai un Gaev magnifique et aussi un couple magnifique avec Marie Bos qui joue Lioubov (Gaev et Lioubov sont frère et sœur), mais il m’a dit que ce qui pourrait achopper, pour moi, c’est la manière de travailler de Thibaut : 3 services par jour, matin, midi et soir et que c’est ce dont se plaignent les acteurs, même les plus endurcis. C’est vrai que, ça, c’est un problème. Tout mon enseignement est à l’envers et vient de l’école de Klaus Michael Grüber : très peu travailler, le moins possible. Au Radeau, on travaillait pendant 9 mois, mais 4 h par j. Et j’ai développé depuis 11 ans une manière très rapide : les 50 premières mn du spectacle 1er Avril, aux Bouffes du Nord, ont été faites en un jour (le premier lundi de septembre), ensuite on ne les a pas retouchées. Pour certaines personnes (Jean-Pierre Thibaudat, Pierre Droulers…), c’était le plus beau.
J’ai acheté La Cerisaie dans la traduction demandée ; je l’ai trouvé, ce livre, sur ce site, placedeslibraires — indiqué par Marine —, qui recense les librairies indépendantes qui ont le livre en stock. La librairie L’Arbre à Lettres l’avait, près de Bastille. Avant le cours de danse, j’ai eu le temps de l'ouvrir :
« Une chambre, qu’on appelle toujours la chambre des enfants. L’une des portes donne sur la chambre d’Ania. Le point du jour, juste avant le lever du soleil. On est déjà en mai, les cerisiers sont en fleurs mais il fait froid, le brouillard du matin couvre la cerisaie. Les fenêtres de la chambre sont fermées. » C’est déjà sublime et ça me donne tellement envie de monter moi aussi un jour une pièce comme ça ! Il faudrait de l’argent, une production (du temps et de l’argent) et un dramaturge très bon. Il faudrait aussi des acteurs sublimes, très, très bons, ce n’est pas possible de jouer Tchekhov sans les plus grands acteurs. Mais si on ne les a pas, ça peut-être quand même très amusant d’évoquer la pièce, de suggérer la pièce sans la « jouer » véritablement, de laisser le brouillard du matin sur l’état de l’apparition de la cerisaie… Première réplique de Gaev : « Rappel en coin ! Il fut un temps, ma petite sœur, où nous dormions, ici, dans cette même chambre, toi et moi, et voilà que j’ai déjà 51 ans, aussi bizarre que cela puisse paraître. » Encore une fois, tout est dit. C’est ça, Tchekhov : tout est, à chaque instant, dit. Et il s’agirait de garder l’état de l’apparition sur 4 actes. C’est très, très difficile ! Mais il est là, Tchekhov, c’est quitter la solitude aussi, il est là. Pendant le cours, voici ce que le professeur dit. D’abord, c’est une phrase qu’il répète plus ou moins depuis 3 jours (pour les nouveaux) et, là, comme il y a du bruit dans la cafétéria (les portes sont ouvertes), il la hurle (exprès) : « IL DISAIT QU'IL JOUAIT LE SILENCE ENTRE LES NOTES » (« Il » : le grand musicien, le grand pianiste). C’est du Tchekhov, cette phrase, cette manière, cette légèreté (ce jeu) pour dire les choses essentielles. Et puis, plus tard : « Vous avez entendu parler de l’ « enfant intérieur » ? (Pause.) Eh bien, pour moi, existe aussi la « vieille dame classique intérieure »… (Sarcastique.) » Tchekhov encore ! Et toujours ! quand on s’y plonge. Si vivant… Ecoute...

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R ester vivant


Yves-Noël Genod est un artiste de chambre (ou de salon). Les théâtres sont ses chambres (ou ses salons), des grottes dans lesquelles il entraîne ses semblables. Ensemble, ils regardent les ombres de la réalité fuyante. Ils y font le noir, ils y font la lumière. Après avoir erré l’an passé « hors les murs » avec « Disparaissez-moi ! », Yves-Noël Genod retrouve La Condition des soies pour un nouveau one man show préfiguration du spectacle prévu en décembre par le très officiel Festival d’Automne et le Théâtre du Rond-Point à Paris — à partir des figures de Michel Houellebecq et de Charles Baudelaire (son maître) auquel s’ajouteront peut-être quelques autres images, tel Emil Cioran... Rien que du noir de théâtre et du profond, du si noir qu’après tout, on devrait peut-être en rire... Qui sait ? « Ne me demandez plus mon programme, dit Emil Cioran : respirer, n'en est-ce pas un ? » Champagne ! — Entrée gratuite, sortie payante...



Yves-Noël Genod est un artiste de chambre (ou de salon). Les théâtres sont des grottes dans lesquelles il entraîne ses semblables. Ils regardent ensemble les ombres de la réalité fuyante. Ils y font le noir, ils y font la lumière. Après avoir erré l’an passé « hors les murs » avec Disparaissez-moi !, Yves-Noël retrouve La Condition des soies pour un nouveau «one man show» très noir préfigurant le spectacle de décembre au Théâtre du Rond-Point, annoncé à partir des figures de Michel Houellebecq et de Charles Baudelaire (son maître) —auquel s’ajouteront peut-être quelques autres noires images. Rien que du noir (de théâtre) et du si noir qu’après tout, on devrait peut-être en rire… «Ne me demandez plus mon programme, dit Emil Cioran : respirer, n'en est-ce pas un ?»


  

Yves-Noël Genod est un artiste de chambre (ou de salon). Les théâtres sont ses chambres acoustiques, des grottes dans lesquelles il entraîne ses semblables. Ensemble, ils y font le noir et la lumière et regardent les ombres de la réalité fuyante. Après avoir erré l’an passé «hors les murs» (Disparaissez-moi !), Yves-Noël retrouve le point central de La Condition des soies où il avait présenté il y a 4 ans Le Parc intérieur (d’après Shakespeare) pour un nouvel opus (préfiguration du spectacle prévu en décembre, à Paris, au Théâtre du Rond-Point) à partir de Michel Houellebecq et Charles Baudelaire. Rien que du noir (de théâtre) donc et du si noir qu’après tout, on devrait peut-être en rire… «Ne me demandez plus mon programme, dit Emil Cioran : respirer, n'en est-ce pas un ?»


    

Après avoir erré l’an passé «hors les murs» (Disparaissez-moi !), Yves-Noël retrouve le point central de La Condition des soies où il avait présenté il y a 4 ans Le Parc intérieur (d’après Shakespeare) pour un nouvel opus (préfiguration du spectacle prévu en décembre, à Paris, au Théâtre du Rond-Point) à partir de Michel Houellebecq et Charles Baudelaire. Rien que du noir (de théâtre) donc et du si noir qu’après tout, on devrait peut-être en rire… «Ne me demandez plus mon programme, dit Emil Cioran : respirer, n'en est-ce pas un ?»




Après avoir erré l’an passé «hors les murs» (Disparaissez-moi !), Yves-Noël retrouve La Condition des soies où il avait présenté il y a 4 ans Le Parc intérieur (d’après Shakespeare) pour un nouvel opus (préfiguration du spectacle prévu en décembre, à Paris, au Théâtre du Rond-Point) à partir des figures de Houellebecq et de Baudelaire. Rien que du noir (de théâtre) donc et du si noir qu’après tout, on devrait peut-être en rire… qui sait ? «Ne me demandez plus mon programme, dit Emil Cioran : respirer, n'en est-ce pas un ?» Lucidité...

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O phélie


Dernière photo je ne sais pas de qui (retour de Vanves, peut-être, au moment d'Hamlet)

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