Saturday, June 07, 2014

B lanc et noir


Je vais à Avignon pour faire de la poésie. Il n’y aura pas de festival. Les intermittents du spectacle — dont je suis — l’empêcheront. Mais, moi, je paye la salle (je paye tout) et mon spectacle est gratis, alors je jouerai quand même, même devant personne : il y aura bien quelques clochards dans cette ville déserte pour venir se rafraîchir au noir de ma salle.

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L a Fotografía absoluta



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« Le jour où nos pillards, où nos tyrans sans nombre
Comprendront que quelqu’un remue au fond de l’ombre »

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E n una tenebrosa y profunda unidad, / Vasta como la noche y como la claridad


Très bien, ta lettre à ton psy, très bon texte ! et qui m’a fait rire (« Christine Angot n’a pas écrit que des conneries »…) Bon, moi, je pense le contraire, je pense que « les autres », c’est une invention, ça n’existe pas. C’est ce que j’enseigne en tout cas à mes acteurs (mais je suis de l’école anti-psychanalytique…) Je me réjouis de t’écouter chez Veinstein prochainement et de te croiser le 13 — et c’est très bien de quitter son psy. Je vais avec le mien à la Comédie Française (s’il n’y a pas grève) : il veut me montrer comment ça marche, le théâtre…

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« Il y a sur cette terre des gens qui s'entre-tuent ; c'est pas gai, je sais.
Il y a aussi des gens qui s'entre-vivent. J'irai les rejoindre. »

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C aída en desgracia


« Depardieu y DSK, dos malditos en uno »
« Ambos han dañado (dañar, nuire à) el orgullo de Francia, aunque en distinto grado. El actor, al aceptar la nacionalidad rusa. El expatrón del FMI, al ser detenido en EE UU como presunto violador. En Welcome to New York, uno encarna al otro en su caída. El polémico filme ha reabierto viejas heridas. Y, de paso, ha creadop otras nuevas »
« La inmensa mole desnuda de Gérard Depardieu se abalanza sobre la camarera negra que acaba de irrumpir, para limpiarla, en su suite del hotel neoyorquino. La secuencia es breve, pero contundente (accablante). Y aunque el actor interpreta a un tal Devereaux, a nadie se le escapa que estamos ante una recreación, obligadamente fantasiosa, de lo que pudo ocurrir el 14 de mayo de 2011, en la suite 2806 del hotel Sofitel de Manhattan, entre Dominique Strauss-Kahn, entonces director general del Fondo Monetario Internacional (FMI) y virtual candidato socialista a la presidencia de Francia, entonces de 62 años, y la limpiadora guineana Nafissatou Diallo, 30 años más joven. No es la escena más degradante para el expolítico francés de la película Welcome to New York, dirigida por Abel Ferrara (El rey de Nueva York, 1990) y dedicada enteramente a este episodio, que se estrenó la pasada semana en el Festival de Cannes, fuera de concurso, tras un largo tira y afloja (va-et-vient) con la organización del certamen (concours). Un filme que comenzó a gestarse nada más conocerse la detención del exdirector del FMI hace tres años, y que propina una patada (coup de pied) en toda regla a las élites francesas en el trasero (derrière) de Strauss-Kahn, un libertino crecido (grand, crecer, grandir) en el seno de un establishment siempre condescendiente con sus excesos. Se comprende que el proceso de elaboración haya sido (subj) difícil, como confesó Vincent Maraval, directivo de la productora Wild Bunch, que lo ha hecho posible. Isabel Adjani, la actriz principal, abandonó el proyecto en desacuerdo con el guion. Y las grandes cadenas de televisión de Francia se negaron a invertir un euro en él. […] DSK, como se le denomina normalmente, tenía, sin embargo, un punto débil. Una tumultuosa adicción al sexo. En los despachos (bureaux) importantes de Francia todos lo sabían. Desde el año 2006, la cúpula (fig, dirigeants) policial, a las órdenes de Nicolas Sarkozy, exministro del Interior y presidente entonces de Francia, guardaba evidencias de los paseos de Strauss-Kahn por las zonas de prostitución callejera. Instalado ya en Washington al frente del FMI, venía recibiendo (il recevait) desde 2009 la visita de amigos que organizaban orgías con chicas de alterne en diversos hoteles de la capital estadounidense, de Nueva York, París o Madrid. La víspera (veille) del caso Diallo celebró una de esas fiestas, recogida en la película de Ferrara, cuyos (dont les) primeros 20 minutos encajarían bien en un filme porno, con un Depardieu-Strauss-Kahn practicando sexo con diferentes prostitutas suministradas (suministrar, fournir) por amigos de farra (amis de bringue) que estaban siendo investigados ya por la policía francesa como integrantes de una red de proxenetas con base en Lille. Un caso en el que terminaría implicado también DSK. Jean Veil, abogado de Strauss-Kahn, ha anunciado una querella por calumnias contra una película que, dijo, « es pura mierda ». »

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L a Amiga



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T ous les mots neutres


Dominique m’avait offert un torchon en lin très beau qu’elle venait d’acheter au Jardin des Tuileries à un artisan niçois et je lui disais que, non, je ne m’en servirais jamais pour m’essuyer les mains, mais en écharpe, mais en jupe… Je le mettais immédiatement en jupe et je le portais toute la soirée… Nous nous étions retrouvés à l’expo Martial Raysse, très belle et puis après, fabuleux spectacle, ballet extraordinaire : au Georges. En plein ciel. Lumière trop belle. Durassienne. Soirée. Il y avait une serveuse merveilleuse, avec une pêche extraordinaire, elle nous disait à la fin que c’était son deuxième jour, c’était l’explication. Dominique disait : « Elle veut contenter le client, elle pense que son métier, c’est : contenter le client ». Dominique racontait qu’elle avait entendu un dialogue extraordinaire ds le train qui la ramenait de Trouville, une famille très belle, elle avait hésité à laisser son numéro. L’enfant voulait un animal. Le débat — « On en a déjà parlé », disait la mère — tournait entre les avantages d’un chat ou d’un chien (et aussi quoi en faire pendant les vacances : le laisser chez mamie). L’enfant énumérait toutes les qualités qui le faisaient pencher pour un chien et sa mère le contredisait, si bien qu’à la fin, l’enfant avait dit : « Oui, mais, un chat, ce n’est pas majestueux comme un chien. » Le mot « majestueux », arrivant là, avait enchanté Dominique. Dominique disait : « Il y a des jours, j’ai envie de photographier tout le monde ! », en me faisant remarquer, à qq mètres de nous, un couple il est vrai très beau, un jeune couple d’amoureux désœuvrés ds la lumière infinie (ds le soleil exactement de la croyance en l’infini). Je lui disais un peu plus tard que cette phrase me faisait en effet voir à peu près tout le monde ds le style de ses photos, le noir et blanc de la photo à l’ancienne, argentique. On était passé devant l’expo Henri Cartier-Bresson et je lui avais demandé : « Est-ce que tu te dis, parfois, que tu fais partie de ce monde ? — Non ! — Ç’avait été très clair. — Je ne fais partie d’aucun « monde ». — C’est bien, tu me réponds », lui avais-je à mon tour répondu. Elle m’avait montré la plus belle photo d'Henri Cartier-Bresson, « Et de loin ! » C’était celle qui fermait l’exposition et qu’on pouvait voir sans entrer, reproduite en très grand format : un enfant extraordinaire qui comme protège du photographe sa sœur et son frère en les cachant avec sa veste. C’est vrai, un geste inoubliable. La serveuse était au poil ! On regardait sortir les serveurs et les serveuses des jolies dents gris-argenté du Georges et, comme un DJ faisait de la musique à ce moment encore pas trop forte, c’est vrai, cela faisait un spectacle. « Un défilé de mode », disait Dominique. Mais Jacques Tati n’était pas loin. Dominique voulait absolument me faire manger qqch en plus de mon sempiternel Perrier (tout l’art du luxe est la finesse de la découpe de la rondelle de citron et servir les glaçons à part), alors je demandais en soupirant s’il y avait des sorbets Berthillon. « Des sorbets pertinents, absolument, nous en avons », me répondit la serveuse pas décontenancée, « Tous nos sorbets sont absolument pertinents », mais ce n’est pas encore à ce moment que je m’aperçus qu’elle était folle. Non, c’est à l’échange  suivant : elle m’assurait que, parmi tous ces sorbets pertinents, il y avait tous les parfums, que je dise ce qui me passait par la tête ils l’avaient, ici, au Georges, dans la lumière. « Par exemple ? », je demandais, « N’importe quoi, nous avons tous les parfums : que désirez-vous ? » Mais je ne cédais pas et l’envoyais enquêter sur cette liste infinie des sorbets pertinents. Elle revenait, toujours affublée de ces interminables gambettes-mini-jupe sur lesquelles je remarquais, à l’arrière de la gauche, quelques poils blonds qui lui avaient échappé et qui brillaient dans le soleil, et me disait : « Nous avons Fruits Rouges ». Finalement. Alors Dominique me demandait : « Alors, qu’est-ce que tu veux, en fruits rouges ? Groseilles… — Non, disait la serveuse, nous n’avons que Fruits Rouges. C’est un mélange... » (Avec le geste.) Elle était belle, cette serveuse juchée sur des talons de 10-12 cm, vulgaire et contentante — avec une « foi » : passer une soirée merveilleuse. Elle venait d’être engagée au Georges, la lumière était merveilleuse, son métier était de « contenter le client », elle était folle — donc durassienne ! — donc sauvée ! Je remarquais que Dominique lui laissait 10€ de pourboire. Je remarquais en moi-même que c’était nécessaire, que c’était insultant, un sucre comme à un chien, mais qu’il fallait dresser ces gens, les rendre heureux, les habituer à nous servir, nous qui étions, momentanément pour toute la vie — et les générations fuyantes — mais c’était un détail — du côté de la richesse. « Partageons les richesses, pas la », je me souvenais de ce slogan saisi à l’expo de Thomas Hirschhorn au Palais de Tokyo. Et Dominique m’avait aussi rappelé la phrase de Claude Monet : « Ne pas peindre ce qu’on voit, puisqu’on ne voit rien, mais peindre ce qu’on ne voit pas. » Nous avions encore marché ds la nuit, ds la chaleur comme en Espagne et Dominique m'avait montré l'entrée de l'immense hôtel particulier des sœurs Labèque ds une rue commerçante autour du Centre ; elle avait cherché le code parmi ses SMS...

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