Friday, September 26, 2014

J ouer Dieu (p'tites photos) (4)


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M iam-miam !


Joie de retrouver le vélo, le filet, le beau temps, le magasin magique près du canal où je trouve tant de bonnes choses ! Aujourd’hui, j’aurais avalé le magasin entier, mais il faut savoir transporter, donc je n’ai pris que ça : oignons jaunes, roses, rouges, avocats, kiwaïs, champignons shiitake, laitue de mer, filet de truite fumée, thon grillé, thon au sagarnoa, citrons jaunes, verts, chou kale, radis, courgettes jaunes, épinards, haricots verts, mouliné de légumes verts, mangue, pousses de poireaux, figues, foie gras de canard, pain au lupin, pain au sarrasin, curcuma, nashis, je crois que c’est tout… Parmi les choses que je n’ai jamais goûtées, figurent aujourd’hui le kiwaï, ancêtre du kiwi, qui se mange en entier, absolument délicieux, les nashis qui ressemblent à des pommes-poires un peu, pas encore goûtés, et le chou kale dont on dit le plus grand bien. Je ne devrais pas manger de thon, mais, là, je dois dire, c’est tellement bien cuisiné, une tuerie : le thon grillé ! du coup, j’essaye, aujourd’hui, d’une culpabilité éteinte et de la même marque, le thon au sagarnoa, c’est un cidre du pays basque. Et, le foie gras, c’est parce que je suis content de moi ! mais je promets de ne pas le manger seul… Je cherche toujours, à Paris, l’équivalent du traiteur des halles d’Avignon archi bio, archi frais, archi cru, sans gluten et sans aucun produit animal et sublimement bien cuisiné qui fait que je n’ai jamais mieux manger de ma vie que pendant ce mois de juillet où j'ai joué Rester vivant — et, qui plus est, c’était tout prêt, je n’avais rien à faire qu’à me réapprovisionner tous les jours et à me goinfrer entre les tractages, assis sur un banc à l'ombre : même, je n’ai manger ni viande ni poisson pendant un mois sans m’en rendre compte. Je ne sais pas où trouver ça à Paris, je ne sais pas...

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J ouer Dieu (p'tites photos) (3)



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C aca


Excitation, c’est les dernières heures, nous commençons à perdre, panique programmée, panique programmée. Nous n’avons rien fait. Comment « avoir » le temps ? 3 personnes au jeu de ce soir qui consistait à écrire sur des petits bouts de papiers des noms de personnalités et à les faire deviner de différentes manières à ses partenaires (phrase, mot, mime, mime gelé, et peut-être encore un autre genre, je suis parti avant la fin), 3 personnes (sur 8) avaient écrit « Yves-Noël Genod » (et une « Tanguy Bordage » qui est un stagiaire et, c’est vrai, une petite vedette). Ça m’a étonné et j’ai eu un peu honte que mon nom leur monte à la tête. Je n’étais pas fier d’avoir choisi (quant à moi) : Beyoncé, Charles Aznavour, Jacques Brel, PPDA et France Gall. La première personne qui a eu à faire deviner mon nom par une phrase a dit : « Il est en face de moi, il est blond et il fait caca ». Puis, dans les tours suivants, le mot « caca » puis le mime de la défécation a suffit à me faire reconnaître. Comment naissent les surnoms...

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J ouer Dieu (p'tites photos) (2)



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J ouer Dieu (p'tites photos)




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1 9 possibles définitions du théâtre d’YNG selon IB




La tragédie comme théâtre de l’incertitude.



L’exposition non des choses mais des écosystèmes — ne plus isoler les  choses. Analyser les polarités (cf. Goethe dans son Traité de sciences naturelles).



Un théâtre où le théâtre (par-delà le costume) est le personnage principal.



Un théâtre de l’économie de l’attention. Qui déroute toute tentative de focalisation et sollicite un niveau « pré-attentionnel » chez le spectateur.



Un théâtre où le contact se réduirait à des « micro-contacts » (également au sens sonore).



Un théâtre qui confronte, met côte à côte la mélodie et le bruit et où les airs (aria) se substituent au dialogue.



Un théâtre de l’incertain.



Un théâtre sans entracte... où il n’y a plus que « de l’entracte ».



Un théâtre sans dramaturgie, où la playlist, les invitations, les guests, le train-train des entrées et sorties ont remplacé toute velléité dramaturgique.



Un théâtre de Merlin et non d’Orphée.



Un théâtre « anamorphosé » (Mylène Farmer).



Un théâtre sans bruit ni fureur.



Un théâtre du « virtuel-actuel » (la notion de Bergson: le virtuel-actuel serait la structure de la mémoire. Un spectacle d’YNG révèle l’oeuvre dans sa virtualité, sans la réaliser)



Un théâtre donc qui parlerait de l’irréalisé.



Etre dans le costume sans se l’approprier : un théâtre où le comédien mesure la distance qui le sépare du costume, de l’intérieur. Fondre (comme Richard II) et se réduire dans le costume « cristallisé ».



Un théâtre où la forme préexiste au contenu — c’est l’idée du kitsch, qui empêche toute dialectique.



Un théâtre qui raconte de manière désordonnée, et plaque non pas de l’ordre mais du « diffus » sur le chaos.



Un théâtre non pas qui propose, mais qui dispose.



Un théâtre entre l’immobilité et le chaos.



Un théâtre de dieux mortels (dans les deux sens du terme).