Tuesday, December 23, 2014

J ean-Marc Adolphe (fondateur de la revue « Mouvement »)


« Au début, on croit reconnaître la voix de Barbara, mais non, c'est Jeanne (Jeanne Balibar) qui chante, « Naviguer c'est précis, vivre c'est pas précis » (forcément, il y a là un zeste de Pessoa) et cette voix-là, petite musique de nuit, va vous bercer toute la nuit encore, et celles à venir, même en plein jour.
Au début, on croit reconnaître la voix de Jankélévitch, mais non, c'est Yves-Noël Genod (en lui chantent toutes les voix de la philosophie, plus celles de la poésie), et cette musique-là vous embarque dans un voyage aux confins.
Au début, vous croyez reconnaître des vers de Baudelaire, et c'est bien Baudelaire, mais comme traversé par Artaud, Georges Bataille, René Crével (entre autres), et Léo Ferré, Serge Gainsbourg, Damien Saez (entre autres).
Au début, vous vous dites : ça va être long, deux heures et demie dans le noir, à la fin vous vous dites : c'est donc si court, deux heures et demie ?
Au début, on vous dit que tout le spectacle sera dans le noir, et qu'il n'y aura donc, à proprement parler, rien à voir. C'est absolument faux. Il y a des éclairements qui se font en vous, des étoiles dont vous aviez oublié l'existence et qui se réveillent, des pages qui deviennent lucioles, et une momie phosphorescente.
« Mais les ténèbres sont elles-mêmes des toiles
Où vivent, jaillissent de mon œil par milliers,
Des êtres disparus aux regards familiers. »
Rester vivant, de Yves-Noël Genod est, de très loin, l'expérience la plus lumineuse (et ténébreuse, tout autant) qu'il m'ait été donné de vivre dans une salle de « spectacle »... »

Labels:

D anse macabre


Photo Philippe Gladieux

Labels:

L a Premièrefoisité


Aujourd’hui, je le professe : je n’en aurai jamais, jamais fini avec Baudelaire (je mourrai avant). Cioran disait : « De Adam à Baudelaire… » et Jules Laforgues énumérait : « Le premier il se raconta sur un mode modéré de confessionnal et ne prit pas l’air inspiré » ; « Le premier il parla de Paris en damné quotidien de la capitale » ; « Le premier qui ne soit pas triomphant mais s’accuse, montre ses plaies, sa paresse, son inutilité ennuyée au milieu de ce siècle travailleur et dévoué » ; « Le premier qui ait apporté dans notre littérature l’ennui dans la volupté et son décor bizarre d’alcôve triste » ; « Il a le premier trouvé après toutes les hardiesses du romantisme ces comparaisons crues, qui soudain dans l’harmonie d’une période mettent en passant le pied dans le plat — (non le charme d’une quinte) — comparaisons palpables, trop premier plan, en un mot américaines semble-t-il — palissandre, toc déconcertant et ravigotant » ; « Le premier poète qui ait fait église — chapelle / un  seul volume — une note — dogme et liturgie / décor — et comme conséquence dévotion des fidèles et hors d’ici point de salut » ; « Le premier il a rompu avec le public — Les poètes s’adressaient au public — répertoire humain — lui le premier s’est dit : la poésie sera chose d’initiés. / Je suis damné pour le public — Bon — Le Public n’entre pas ici » ; « Le premier / des comparaison énormes :
Et dormir dans l’oubli comme un requin dans l’onde
— Je suis un cimetière abhorré de la lune
Un vieux boudoir
Ses yeux polis sont faits de minéraux charmants ».

Labels:

M agic And Ruth

    
« Our magic and ruth ancestors are crying and they want to be dancing with us... We owe them this... To Keep shaking so they can teach us to constantly return to those healing practices... they are a way of life... »

Labels: