Sunday, March 01, 2015

T rains immobiles


« C'est la nuit maintenant, manteau des déracinés. Sous la veilleuse qui veille quoi, la religieuse se prend à égrener son chapelet, le monsieur décoré se déchausse en douce, le pêcheur remaille son filet, le vieux jockey se sent le derrière entre deux selles, les archiducs s'endorment au garde-à-vous, Dolorès achève des lainages pour ses enfants qu'elle n'achève pas… et moi, j'attends que les communications soient rétablies entre les êtres.
Un jour, peut-être, nous abattrons les cloisons de notre prison ; nous parlerons à des gens qui nous répondront ; le malentendu se dissipera entre les vivants ; les morts n'auront plus de secrets pour nous.
Un jour, nous prendrons des trains qui partent. »

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« You will have to learn everything all over again. »

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L e Parisien


« A force de s’intéresser à tout, le Parisien finit par ne s’intéresser à rien. Aucun sentiment ne dominant sur sa face usée par le frottement, elle devient grise comme le plâtre des maisons qui a reçu toute espèce de poussière et de fumée. En effet, indifférent la veille à ce dont il s’enivrera le lendemain, le Parisien vit en enfant quel que soit son âge. Il murmure de tout, se console de tout, se moque de tout, oublie tout, veut tout, goûte à tout, prend tout avec passion, quitte tout avec insouciance ; ses rois, ses conquêtes, sa gloire, son idole, qu’elle soit de bronze ou de verre ; comme il jette ses bas, ses chapeaux et sa fortune. A Paris, aucun sentiment ne résiste au jet des choses, et leur courant oblige à une lutte qui détend les passions : l’amour y est un désir, et la haine une velléité ; il n’y a là de vrai parent que le billet de mille francs, d’autre ami que le Mont-de-Piété. Ce laisser-aller général porte ses fruits ; et, dans le salon, comme dans la rue, personne n’y est de trop, personne n’y est absolument utile, ni absolument nuisible : les sots et les fripons, comme les gens d’esprit ou de probité. Tout y est toléré, le gouvernement et la guillotine, la religion et le choléra. »

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L’ Enchaînement des événements


Mandoline m’avait donné du sanglier à emporter. Le sanglier avait été tué en Champagne, il y avait quinze jours. Son père qui participait aux chasses mais sans jamais tuer en avait eu sa part et une part de cette part avait été donnée à sa fille. Maintenant une part de cette part de cette part était à moi et j’en mangeais encore dans la rue. Doggy bag. Les os.

S ur le thème du cirque







Alex Rousseau

O ui, nous sommes ensemble


« Je ne suis pas complètement athée. Je trouve qu’un Dieu, ça fait joli dans l’univers. »

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D rogue et maigreur


Je ne sais pas ce que j’ai fait de ma vie et il me faudrait creuser dans ma vie. Mais il n’y a rien…
J’étais fragile, j’avais peur, je ne savais que faire…

Je sentais les fractures, les cloisons, les colonnes…

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