Thursday, April 09, 2015

V ous saviez que Rosa


Un livre merveilleux. C'est l'un des stagiaires qui écrit ça. Ces histoires-là. Et qui les raconte et les dessine de son crayon ou de ses gestes. Vous saviez que Rosa Luxemburg, tout en voulant mourir au combat (ce qui lui est arrivé), se savait plus proche — en son for intérieur — de l’espèce des mésanges charbonnières que de l’espèce humaine ? Il y a plusieurs espèces humaines. Il y a une espèce humaine qui nous empoisonne à longueur de journal (il paraît que Marine Le Pen s'est encore disputée avec son père). Et il y en a une autre qui est l'espèce du futur, celle qui ne tient pas plus que cela à « appartenir » à l'espèce humaine, qui préfère, de loin, l'animal à l'homme... c'est mon cas. Les massacres humains sont terribles, mais plus effrayantes encore, pour moi, les destructions industrielles des élevages en batterie et les génocides des espèces. Je pense qu'un jour les hommes seront jugés par les dieux pour ce genre de crime et qu'il n'y aura pas de pitié pour les marionnettes Manuel Valls, Ségolène Royal ou Nicolas Sarkozy... Je vous dis cela en apercevant un écureuil dans le parc de la maison de Maria Casarès. Je hais l’espèce humaine, je préférerais, de loin, être une abeille, de celles qui meurent. Le livre que je viens de lire au soleil parle de deux choses qui existent dans le monde : la malveillance, la bienveillance. Quand j'étais petit, un téléfilm m’avait marqué qui racontait en montage parallèle un homme et une femme qui pratiquaient l’un le mal, l’autre le bien et qui, le soir, se retrouvent à la maison, tu as passé une bonne journée mon chéri ? — oui, ma chérie — et le lendemain inversent les rôles… La bienveillance il est possible d’y arriver, celle qui ne ferait pas de mal à une mouche. Voici la fin d’une histoire intitulée : Perdu fourmi rue Mouffetard. « En revanche nous sommes devenus amis, et nous faisons régulièrement de longues promenades rue Mouffetard, à la recherche d’insectes égarés. » Une autre histoire se termine par : « Je restais un peu coi, mais je me dis que ce jour-là, au moins, j’avais fait quelque chose de bien ». Mais ça ne sert à rien de recopier une phrase ou deux, c’est l’ensemble qui forme une cosmogonie...

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S ollogoub



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L ’invraisemblable journée


Il se passe une chose incroyable. On est tombé dans une île. Quatre jours qu’il fait beau. On est en slip sur la terrasse comme des lézards. Pas un pète de vent. Tous les jours Dieu, les dieux nous consolent. (Et comme nous savons, notre besoin de consolation est possible à rassasier.) Il n’y a personne que l’air, les arbres, leur activité folle, en ce moment, de joie extrême, de « catastrophe » dans le sens positif : tout pousse à vue d’œil, on a envie d’embrasser chaque bourgeon, on ne peut pas : il y en a des milliards. Mais la nuit nous embrassons les étoiles. Quel paysage sublime que les étoiles, tant d’espoir nous revient, tant de joie d’« appartenir » à ce couple de la vie, jour / nuit. Le paradis. Evidemment nous n’allons plus sur les journaux. Il n’y a personne, je ne connaissais plus ma phrase : que l’air, les arbres, les feuilles à manger, les animaux petits qui caressent nos pierres. « Tout ce qui vit, chante, remue, rampe et frétille. »
Le soir nous émigrons dans la maison de Maria pour une larme de Scotch près du feu.

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U n livre merveilleux