Saturday, May 16, 2015

A ppartements parisiens




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P armi tous ces rêveurs


« Ce n'est certainement pas un masque inerte que l'on pourrait appliquer et sans doute aussi retirer à quelque X inconnu ! L'apparence, pour moi, c'est la réalité agissante et vivante elle-même, qui, dans sa façon d'être ironique, à l'égard d'elle-même, va jusqu'à me faire sentir qu'il n'y a là qu'apparence, feu follet et danse des elfes, et rien de plus — que parmi tous ces rêveurs, moi aussi, en tant que « connaissant », je danse ma propre danse. » 

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M artha Graham


Bonjour Yves-Noël, je t'envoie un message car je repense souvent à un texte, très beau, qui figure dans un de tes spectacles. Mais je ne sais plus comment le retrouver et je me demandais si tu pouvais m'aider. C'est un texte que tu disais, depuis le public, dans Rien n'est beau, rien n'est gai... Je me souviens juste qu'il est de Martha Graham (enfin, je crois) et qu'il se termine par « vivant ». Je dis tu parce que nous nous sommes déjà parlés plusieurs fois même si je ne suis pas bien sûre que tu m'identifies. J'espère que tu pourras m'aider, à très bientôt, Eve.

Oui, je t'identifie très bien, évidemment ! tu as dit de si belles choses sur mes spectacles. Il n'y avait pas de texte, c'était moi qui avait inventé, un soir, de parler depuis le public pendant ce très long temps de face de ces trois actrices sublimes, Marlène, Jeanne et Kate, pour les aider à l'allonger. Je parlais du monothéisme, des trois religions du monothéisme, toutes trois nées dans le désert, le désert où il n'y a pas de singes, seulement des animaux à quatre pattes comme les chèvres, les chameaux... qu'ainsi ça avait été facile pour l'homme de s'imaginer différent, mais qu'en Asie, en revanche, où les singes pullulent, la question de la différence ne s'était jamais vraiment posée. Et ensuite je devais parler, sans doute aussi, de Martha Graham. Je disais peut-être que Madonna allait en avance pour la voir descendre de voiture avant de prendre son cours (c'est toujours bien un peu de glamour) et qu'elle faisait passer des auditions en demandant aux danseurs de simplement marcher à travers le studio en leur disant : « Souvenez-vous que vous allez mourir. » Et que, si ça ne suffisait pas, elle leur disait : « Marchez comme si votre cœur était accroché au mur, fixé au mur, palpitant, vivant. » Quelque chose comme ça. Ce sont des choses que je redis souvent, je ne sais plus d'où elles me viennent. Bises du Mexique

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