Friday, September 04, 2015

M étafiction


Bonjour Michelle, 
Je vous écrivais déjà au mois d’août, sans doute encore au moment où vous étiez en vacances (je vous le souhaitais, en tout cas) et j’ai retardé mon envoi. Je reprends. Je voulais vous envoyer le « rendu » de mon séjour au Mexique (aussi pour toucher le restant de la somme allouée). Il s’agit d’un texte et de photos. Le texte, je vous le mets ici. Il s’appelle Alegría ou La Mort princesse — ou sans doute une autre idée encore. Il est loin d’être fini. C’est très long d’écrire, je veux dire, de rendre une écriture qui vient assez facilement lisible, très fastidieux, je ne me gêne pas pour, moi, m’en plaindre un peu, les vrais écrivains s’en plaignent absolument... Mais il me semble qu’on peut apercevoir déjà, dans la version que je vous envoie, de quoi il s’agit, quel est le ton que j’envisage. Il s’agit de métafiction. En tout cas, cela rentre tout à fait dans la définition que Wikipédia donne à ce terme : « C’est le terme littéraire décrivant la littérature de fiction qui, de manière consciente et systématique, s’interroge sur son statut en tant qu’objet, en soulevant des questions sur la relation entre fiction et réalité, et souvent ironie et introspection. Elle peut être comparée à la représentation théâtrale, qui ne fait pas oublier au public qu’il regarde une pièce ; la métafiction ne permet pas au lecteur d’oublier qu’il est en train de lire une œuvre de fiction. » Le résultat sera évidemment à la fois bon et à la fois mauvais. Très bon, sans doute, parfois, mais aussi malheureusement très mauvais (mais je l’espère même). Cela dépendra aussi du lecteur (pensez-en du bien, ce sera votre bien, pensez-en du mal, ce sera votre mal). Je dis des choses avec une certaine vitalité, parfois le mot « joie », mais aussi dans une détresse qui m’empêche de les dire et qui cherche désespérément à ne pas les dire. Tout ça est très compliqué. (Enfin, je suis acteur et je suis aussi compliqué qu’un acteur.) Je vous envoie ce texte dans son état actuel (après déjà beaucoup de travail) parce qu’aussi, repasser sans fin un texte, retoucher, risque encore et toujours de l’abîmer. J’aimerais bien réussir à en faire quelque chose à Lyon, ma résidence, vous savez, tout cet automne, au théâtre du Point du jour. Il y a un acteur, Guillaume Allardi qui comprend ce genre d’écriture. Il avait déjà excellemment rendu un premier texte (sorti, lui, d’une résidence à Belle-île) que j’avais donné au festival Actoral à Marseille et qui s’intitulait Domaine de la Jalousie. Les photos, je ne sais pas comment vous les faire parvenir. Je peux bien sûr une par une (si ça vous dit), mais l’ensemble est trop lourd pour un e-mail. Il y en a une cinquantaine, peut-être une centaine. Là aussi, c’est un ensemble qui n’est pas arrêté, mais peut-être cela suffit-il de n’en voir qu’une partie (on arriverait sans doute vite à la redite, à la répétition). 
Bien à vous,
Yves-Noël

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