Monday, September 21, 2015

L eçon de théâtre : je ne fais rien


« Entre Isabelle* et moi, c'est une vieille histoire. Elle a son rythme d'actrice. Moi je ne suis pas acteur, je vis, c'est tout. Elle a des missions, un agenda, elle aime bien se rouler par terre et c'est génial d'être actrice quand on a le talent qui est le sien. […] Moi, si j'étais acteur, je voudrais démontrer certaines choses, mais ça m'emmerde. C'est pour ça que je ne fais pas de film, que je fais des œuvres. Enfin, des films, j'en ai fait aussi...
Le cinéma ne vous donne donc plus de plaisir ?
Bien sûr que je prends du plaisir ! Précisément parce que je ne prétends à rien. […] Je suis un ouvrier du spectacle, je chauffe la pièce de métal que l'on me donne jusqu'à ce qu'elle se transforme et se conforme. Ce que je montre à l'écran, c'est la chair, la liberté de la chair. Au cinéma, tout ce qu'on cache se montre, mais avec immensément de pudeur. Jamais quelqu'un d'impudique ne pourrait se montrer comme je me montre.
On dit parfois que, sur un plateau, vous n'en faites qu'à votre tête. Avez-vous besoin d'un metteur en scène ?
Sur ce film, j'ai suivi le chemin comme la bête que j'ai toujours été. Je ne veux même pas dire que je renifle, car renifler c'est déjà acter, et moi je n'acte pas, je ne fais rien. »

* qui n'est bien entendu pas Isabelle Adjani, immense actrice... 

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L es Estivants


Photo Marc Domage. Yuika Hokama, Antoine Roux-Briffaud

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Renaud Bechet
Avant première du dimanche 20 septembre…
Le texte nous parvient, comme dans un rêve, dans cet impalpable du rêve, le rêve qu'on ne peut expliquer, parce qu'on ne fait que le ressentir, à l'intérieur, profondément.
Mesdames et messieurs il faut vendre la Cerisaie, nous devenons des personnages du texte de Tchekhov, ce sera pareil pour Shakespeare, nous sommes des spectateurs-personnages du rêve que nous faisons ensemble.
Ils viennent s'adresser à nous avec tout ce qui peut nous être adresser. Un rythme qui se pose et s'impose par celui des comédiens, incroyablement , beaux, magnifiques d’humanité.
L'humanité est là, l'espace d'une soirée d'1H50, on était prévenu.
Merci, merci pour ce voyage dans la nuit (presque nuit). J'ai ré-entendu Macbeth que j'avais pu interpréter dans la mise en scène de Gwenaël Morin…
J'avais vu un spectacle argentin il a quelques années et qui m'est resté tout le temps : ça s'appelait Bonbon acidulé, dans le noir complet, on était perdu, on voguait...

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L a Chambre et le temps


Photo Marc Domage. Manuel Vallade, Florence Hebbelynck

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