Thursday, October 29, 2015

S ur le voilier Félicité


Ce soir, Lætitia nous a emmenés au cinéma, voir The Lobster, elle a été déçue par le film, mais, moi, je suis bien rentré dedans, je me suis bien diverti. Un film qui restera dans la mémoire des films, la bibliothèque des films que l’on a dans la tête… Lætitia l’a trouvé trop triste, elle préfère, par exemple, Le Fils de l’homme où il y a des bons sentiments, des gens qui s’aiment… J’ai envie de raconter le spectacle que nous faisons ensemble parce que je le trouve très réussi. Je ne veux pas tout dire. Je me retiens. La splendide actrice, c’est Lætitia Dosch, comme le titre l’indique. Elle joue La Mouette. Et La splendide actrice, comme le titre ne l’indique pas, c’est aussi le spectacle qu’il y a autour de Lætitia Dosch. Et, là, je ne veux rien dire. C’est du « théâtre quantique » : la mort, la folie, l’univers, l’océan, les océans superposés, les champs quantique, les bêtes, les animaux qui peuplent le film... Or, c’était une tentative pour approcher le grand public, ici, je m’en fiche. Je suis libéré de la question. Le spectacle est si radical, si exigeant qu’il ne pourra trouver son public que parmi les génies, pas les gens du peuple, je suis désolé, mais c’est ainsi, c’est fini pour moi de faire des efforts envers le public ; là, on le jouera devant qui voudra, notre théâtre, seulement qui voudra... (D'ailleurs, Anton Tchekhov en parle, de tout ça...)

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Dear,
je ne sais pas si tu m’a déjà fait un virement sur celui là, mais je te le renvoie en fin de ce mail (regarde bien).
Je reviens à l’instant d’une promenade sur ton blog, c’était pour prendre l’humeur du prochain spectacle.
Quel bonheur de te lire ! J’adore que tu cites le bus 45. 
Cela devient un fantasme, le bus 45, a place to be. Un truc proustien (on n’a jamais parlé de Proust tous les deux, il faudrait).
Je relis La recherche en ce moment, je la connais par cœur, mais je la relis et, des fragments de ton écriture du blog (blog, quel mot hideux) me font penser à Proust. Je trouve que tu es proustien. Le sais-tu ?
Je ne sais pas où cela se loge encore, mais il y a quelque chose de ce temps, dans ton écriture, dans tes spectacles et dans l’évocation
du bus 45. Le bus 45 c’est ta petite phrase de Vinteuil à toi (Un amour de Swann).
Qui l’aurait cru? Lyonnais (presque) et proustien.
Et puis c’est vrai, il faut ne faut plus que tu te fasses de souci, que tu rales à propos du nombre de spectateurs (on en parlait avec Perrine (il faut qu’elle joue dans le N°5) l’autre soir chez elle).
Ils sont là, les spectateurs, à la Lyonnaise.
Si Paris n’est pas une fête, ce n’est plus Paris, mais si Lyon n’est pas une fête, c’est toujours Lyon.
Lyon est imprenable. Oui. Mais tes spectacles sont imprenables, comme on dit d’une vue qu’elle est imprenable, tellement elle est belle.
Bien à toi
C
(Je ne sais pas si tu as tous tes titres des spectacles maintenant, mais si il en manque un, ce sera Bus 45.)

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Antoine Roux-Briffaud dans La splendide actrice

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