Saturday, December 03, 2016

A u courrier


Vincent Dedienne
Les amis. Il est 01H33, je viens d’arriver dans un énième hôtel que je ne connais pas.
Dans la voiture, entre deux villes que je ne connais pas mieux, j’ai reçu ce message sur Twitter, je vous le transfère, parce que j’en suis très ému, et que je n’arrive pas à garder cette émotion pour moi.
Mnouchkine quand elle était venu nous faire la leçon à Saint-Etienne, et qu’elle avait engueulé Tommy Luminet parce qu’il était en retard avait dit : « Il ne faut jamais oublier que dans une salle de théâtre, il y a des gens qui vont au théâtre pour la première fois et des gens qui vont au théâtre pour la dernière fois. » 
Nous tâcherons de nous en souvenir quand nous fatiguerons, d’accord ?
Je vous aime et vous embrasse. 
Vincent 

Cher Vincent,
(j’espère que c’est pas trop familier, mais Cher Monsieur Dedienne, ça me semblait bizarre)
Je ne sais pas vraiment comment commencer, quoi dire.
Nous étions venus vous voir à Saint-Genis-Pouilly, au théâtre du Bordeaux. Vous ne vous souvenez peut-être pas, mais ma sœur, mon compagnon et moi vous avions demandé une dédicace pour mon meilleur ami, Greg, qui n’avait pas pu venir. 
Et ma mère nous avait rejoint. Elle avait trouvé votre spectacle très mélancolique et vous lui aviez pris les mains en lui disant que c’était parce que c’était une maman.
Elle est malheureusement décédée ce week-end.
Vous ne pouvez pas savoir comme vous lui aviez fait plaisir. Elle ne vous connaissait pas avant le spectacle et vous a adoré. Quand elle est rentrée du spectacle, elle a regardé toutes vos vidéos. Elle a parlé de vous et de votre spectacle à toutes ses amies. Vous lui avez procuré beaucoup de rire et de joie, et je vous en remercie au-delà des mots.
J’ai aucune idée de pourquoi je vous écris ça. Sûrement pour avoir l’impression de faire quelque chose dans ces moments absurdes. Et je suis désolée de vous laisser ça comme ça, sur les bras. Mais je suis sûre que ça lui aurait fait plaisir de savoir que je vous l’avais dit.
Je vous remercie du fond du cœur.
Anaïs

Ah, oui ! c’est touchant ! C’est touchant, le cœur…
Bises. (Tu me manques à la télé, mais je comprends que c’est pour la bonne cause…)
Yvno

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