Tuesday, January 12, 2016

« Nos tristes gouverneurs », disait Marguerite Duras

U ne carte de vœux qui me touche

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V arlope, burin, esprit chasseur


« L’homme ne progresse que tant qu’il s’oriente vers l’impossible. » Je lis — je ne lis pas, je rêve que je lis — le gros livre prêté par Gwenaël, Tu dois changer ta vie (c’est le titre) et je suis au Radeau, à la Fonderie pour être précis, dans ces chambres où j’ai tant de souvenirs… Rien n’a changé ici, pas plus que ne change un monastère ; c’était l’esprit, ça l’est toujours. François progresse d’autoportrait de Rembrandt en autoportrait de Rembrandt et Laurence se ride, mais c’est très beau, dans un monde où la ride est supprimée, elle se laisse flétrir à l'ancienne, comme une pomme. 
Je suis ici pour enregistrer des poèmes avec Sylvain Creuzevault qui prépare un travail sur Walter Benjamin auquel il voulait rattacher Charles Baudelaire auquel Benjamin s’est beaucoup intéressé. Pierre-Yves Macé enregistre. Il me touche, Pierre-Yves, délicatesse, précision, humilité. Il compose. Tout l’heure après la répétition il s’est mis au piano pour se détendre (après avoir tendu la perche tout l’après-midi) et il a joué qqch de très beau, d’inconnu. Il ma dit plus tard que c’était improvisé. Mais il m’a dit aussi que, quand il composait, il se mettait au piano ; il pouvait avoir l’idée d’une structure dans sa tête, mais il avait besoin d’avoir les notes pour composer. 
C’est très beau, Baudelaire. Je le savais, mais je regrette de n’avoir eu personne pour me diriger dans mon projet à moi : c’est quand même plus facile quand quelqu’un te corrige sur la prononciation !
Pour Baudelaire, c’est quand même intéressant, la précision, Baudelaire a tellement pensé les choses que, plus on est précis, plus c’est facile, les contraintes libèrent le sens contenu dans le rail. Ça m’a beaucoup plu, de travailler comme ça, avec Laurence. Je regrette le travail, je regrette le Radeau. Ici, au Radeau, on s’occupe de choses importantes et donc on prend le temps de s’en occuper. Comme ces choses sont importantes, on peut les retrouver du jour au lendemain, y passer des mois, des années. Pour Sylvain Creuzevault, ça a l’air de fonctionner ainsi. Ce n’est pas du tout ce que je fais : moi, hélas, mes spectacles reposent sur des sacrifices : je fais mes spectacles en un jour. Mais j’aimerais tellement retrouver ce luxe du monastère, parler de choses importantes et alors ça prend du temps, toute la vie aussi bien et vieillir comme une pomme ou un autoportrait de Rembrandt.

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N ouveau savoir


« Je sais aujourd’hui que le langage ment. »

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« Il faudrait écrire pour un journal comme on marche dans la rue. On marche, on écrit, on traverse la ville, elle est  traversée, elle cesse, la marche continue, de même on traverse le temps, une dates, une journée et puis elle est traversée, cesse. »

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