Wednesday, June 29, 2016

« V ous pouvez décider ce que vous vénérez… »


Quand on vient des plages venteuses, ensoleillées et poussiéreuses de Vendée, Paris ressemble à un parc d’attractions, un peu un Las Vegas, tout y est fait pour l’entertainment, c’est  incroyable, le nombre de gens qui s’agglomèrent là pour avoir une vie cool, dans l’air pollué. Alors, hier, c’est Philippe Katerine qui m’invite sur une péniche près du pont Alexandre III, la Seine rutile, rougeoie comme un lion, je suis « avec la personne de ton choix » : Manuel Vallade. Après, on retrouve Nicolas Maury pour une longue promenade « le long de la Seine », comme l’avait chanté Philippe. Je n’avais jamais vu de concert de Philippe Katerine, figurez-vous, j’avais vu le spectacle avec Mathilde Monnier et puis, aussi, à l’anniversaire des « Inrocks », au Châtelet, j’étais bourré (open bar vodka), on avait essayé de monter sur scène avec François Olislaeger, on s’était fait jeter par les videurs (tout ça filmé et publié sur les réseaux, ah ! la belle performance), mais, disons, pas de vrai truc tout de lui. Vous voulez mon avis ? C’est vraiment génial ! Vrai, je ne m’étais pas rendu compte que Philippe était plus qu’un mec hyper sympa fan de mes spectacles (mais qu'il est un génie). Je suis très prétentieux, alors, ça me paraissait normal que Philippe Katerine m’adore et, même, place mon nom dans une chanson sur les gens qu’il aime entre Tarantino et Agnès Varda, mais, maintenant que je n’ai plus de travail, je mets de l’eau dans mon vin, je suis moins prétentieux, ça me fait du bien, et alors je rentre de Vendée pour ne pas louper une fois de plus Philippe Katerine et ça vaut vraiment quand même vraiment le coup ! L’entertainment parisien s’éteint et je suis miraculeusement dans une grotte avec un ami-amant intelligent. C’est très, très beau et très gentil. Une espèce de poème mallarméen (des Vers de circonstance). Il chante la grâce. Très dada. Archi-régressif, mais étincelant de précision. Nicolas Maury disait : « C’est d’une évidence crasse » et : « Il est au-delà d’au-delà d’au-delà du genre » et encore : « Il est tellement pas square, il me rend guedin, ce mec ». Manuel Vallade, garçon plus sobre, ne disait rien (mais il adorait), ce qui me permettait de faire croire à Héléna Klotz que nous étions ensemble, ça l’excitait, et aussi à Philippe (qui, lui, s’en foutait).

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P arisiens, têtes de chien, Parigots, têtes de veau !


Donc je cherche toujours un ensemble de garçons, de gentils garçons à la beauté délirante et écrasée, l’idéal serait cette photo de mon ami Rémy Artige — évidemment ce genre d’idées, dans la mode, ils ont le cynisme et l’argent de la réalisation. Samedi, on me demande, c’est très gentil, une performance. C’est une manifestation qui s’appelle Ouverture de saison, c’est sur trois jours, c’est aux Beaux-arts de Paris (renseignez-vous). Comme c’est dans une boîte transparente reliée sonorement au public par des casques, j’ai proposé une lecture d’un poème ou deux (Peut-être Le Bateau ivre, de Rimbaud, Le Voyage, de Baudelaire) que je ferai affalé sur un tas de jeunes gens exsangues comme dans Le Radeau de la Méduse, de Géricault, par exemple, ou bien heureux, au contraire, comme une meute de chiens. C’est évidemment ce genre de lévriers clonés et décolorés de la photo qu’on suppose dans l’idée de cette performance. On ne les aura pas. On aura à la place des petits Parigots sympas. Ni beaux, ni laids, des petites gueules. De la chair à pâté dans l'air pollué. Je n’ai jamais aimé (pour moi-même) la réalisation des idées. J’ai eu des idées que je n’ai jamais réalisées et j’ai réalisé ce dont je n’avais pas l'idée. On fera sans doute autre chose. Vaudrait mieux. Répétition samedi matin, performance samedi fin d’après-midi, début de soirée. Inscription en MP ou à ledispariteur@gmail.com

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Photo Rémy Artige (pour « Libération »)

L a Loire, ce matin



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« Nous ne vivrons pas d'utopie collective, nous arrivons trop tard, le grand marché est déjà là. 
Nous devons élaborer une stratégie de survie et de contamination, par la prolifération d'utopies privées, cryptées, qui se substitueront à l'ancien ordre social. 
Tout ce que je sais, c'est que nous vivons dans un monde dont on ne s'évade pas. »

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Titre d’un recueil de poèmes : En silence voulu

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P re-existing forms


« We fill pre-existing forms and when we fill them we change them and are changed »

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