Sunday, July 10, 2016

T u viens quand tu veux



Labels:

E n exergue (peut-être) du recueil de poèmes


« Les pages qui vont suivre constituent un roman ; j’entends, une succession d’anecdotes dont je suis le héros » (Michel Houellebecq)
« Mieux valent les leurres de la subjectivité que les impostures de l'objectivité. » 

Labels:

Bonjour Irène Omélianenko,  [même envoi à Blandine Masson ainsi qu'à Alexandre Plank] 
Aurélie Charon me donne votre contact. J’avais envie de vous envoyer le lien des enregistrements utilisés pour le spectacle dans le noir total (sans sorties de secours, etc.) que j’ai proposé sur Les Fleurs du mal (et que j’ai intitulé : Rester vivant). Il y a eu trois versions. Une jouée en direct (non enregistrée) au théâtre de la Condition des soies, à Avignon, il y a deux ans, une, l’année passée, au théâtre du Rond-Point, à Paris, celle-ci presque entièrement enregistrée et la plus longue (2h30) et une à Lyon pour finir l’année 2015 (au théâtre du Point du jour). C’est toujours moi qui parle dans les enregistrements (sauf la chanson de Jeanne Balibar), mais souvent dans un état malade, ce qui m’aide à produire ces voix d’outre-tombe. Si vous écoutez, vous verrez que c’est aussi une sorte d’hommage à la radio, à ces voix anciennes que j’ai dû entendre quand j’étais gosse et qui, en tout cas, me ravissent toujours, toutes les voix, mais particulièrement, les voix disparues, évidemment. Je me demandais donc si on ne pouvait pas poursuivre ce travail scénique à la radio, boucler la boucle… Je voulais votre avis. Il y a assez de matière déjà enregistrée pour une émission, mais peut-être faudrait-il développer. Ou adjoindre, comme c’était la première idée, des poèmes de Michel Houellebecq (idée dont il ne reste, dans cette version, que le titre et une courte citation). Ce serait magnifique, un jour. Ah, encore une chose, juste une image : à Lyon (dans la troisième version, donc), la salle est grande, plongée dans le noir. A la fin de la traversée, après 1h40, le plein feu revient et éclaire au milieu de la scène un couple qui semble avoir toujours été là et qui s’aime à même le plancher. J’aimais beaucoup cette image unique. Au théâtre du Rond-Point où le public avait été limité à cinquante personnes et placé sur deux rangs dos à dos au centre de la pièce, nous faisions passer tout autour des présences simplement habillés d’une pincée de pigment phosphorescent, des fantômes, c’était très beau aussi. Ce que vous écouterez grâce à ce lien n’est pas la version scénique qui est, bien sûr, elle, spacialisée par Benoît Pelé : le son, venant de multiples sources, entoure les spectateurs, mais une transcription en ligne des enregistrements utilisés. 
Bien à vous, 
Yves-Noël Genod

Labels:

V ersailles



Labels:

E dmonde




Labels:


Labels:



Labels:

D élicatesse profonde


« de part la rudesse des gens, c'est-à-dire ils sont tels qu’ils sont… »

« …que dans mes silences, il lisait ce que je pensais… »

Labels:

Bonjour Daniel Ridge, 
Nous nous sommes croisés sur toit-terrasse du Point éphémère, lors du one woman show de Lætitia Dosch. Vous vous occupez de Baudelaire. Moi aussi. J’avais promis de vous envoyer le lien des enregistrements utilisés pour le spectacle dans le noir total (sans sorties de secours, etc.) que j’ai proposé sur Les Fleurs du mal. Ce spectacle s'appelle Rester vivant. Il y a eu trois versions. Une en direct (non enregistrée) au théâtre de la Condition des soies, à Avignon, il y a deux ans, une, l’année passée, au théâtre du Rond-Point, à Paris, celle-ci presque entièrement enregistrée et la plus longue (2h30) et une à Lyon pour finir l’année 2015 au théâtre du Point du jour. C’est toujours moi qui parle dans les enregistrements (sauf la chanson de Jeanne Balibar), mais souvent dans un état malade, ce qui m’aide à produire ces voix d’outre-tombe. Je croyais, d’ailleurs, vous avoir déjà envoyé ce lien, mais je ne retrouve pas trace de cet envoi. Pardon s’il y a redite. Ce serait magnifique, un jour, de débarquer chez vous (même si j’imagine sans doute assez mal votre centre mondial sur Baudelaire). Ah, encore une chose, juste une image : à Lyon (dans la troisième version), la salle, très grande, était donc plongée dans le noir. A la fin de la traversée, après 1h40, le plein feu revenait et éclairait au milieu de la scène un couple qui semblait avoir été là pendant toute la représentation et qui s’aimait à même le plancher. J’aimais beaucoup cette image unique. Au théâtre du Rond-Point où le public avait été limité à cinquante personnes et placé sur deux rangs dos à dos au centre de la pièce, nous faisions passer de manière circulaire des présences simplement habillés d’une pincée de pigment phosphorescent, des fantômes, quoi, c’était très beau aussi. Ce que vous écouterez grâce à ce lien n’est pas la version scénique qui est, bien sûr, spacialisée : le son, venant de multiples sources, entoure les spectateurs, mais une transcription en ligne des enregistrements utilisés. 
Bien à vous, 
Yves-Noël Genod

Labels:

E spaces perdus


Bonjour Patrice Martinet, 
Juste vous faire un signe — Benjamin Lazar m’a donné votre contact —, vous dire que j’aimerais beaucoup un jour faire quelque chose dans votre beau théâtre. Un théâtre, à mon sens, pour être beau, doit être hanté. Il n’y en a pas tant à Paris (il y a bien quelques théâtres abandonnés, mais que la sécurité nous interdit d’utiliser). Les Bouffes, l’Opéra, l’Odéon, l’Athénée… Marie Collin comprend ma rêverie poétique. Pourquoi ne pas inventer quelque chose à l’automne 2017 ? Ou plus tard si le temps est déjà compté. Vous trouverez ci-dessous quelques extraits du genre d’images que je fabrique. Du « théâtre chorégraphié », dit-on, qui tient de l’apparition, mais aussi avec des chanteurs (j’aimerais de plus en plus), des rêves d’opéra.
Bien à vous, 
Yves-Noël Genod

Labels:

R ouge



Labels:

U ne nouvelle délicatesse


Bonjour Marie-thérèse, 
Comme vous avez été gentille de m’appeler pour prendre de mes nouvelles, je vous propose quelque chose. Au moins pour l’idée d’aller de l’avant !
Je viens de donner une performance à l’école des Beaux-arts (dans le cadre d’un festival organisé par deux étudiants) et cette expérience m’a beaucoup plu, la performance en elle-même, mais aussi cet endroit et les gens que j’y ai rencontrés : la nouvelle génération. Des jeunes gens, ça m’intéresse de comprendre comment ils comprennent le monde (c’est invraisemblable, je trouve, comment ils voient le monde différemment — et, en beaucoup de sens, réjouissant). Je vous propose, à la Ménagerie, un spectacle qui s’appelle : 
La Beauté contemporaine
et qui montre — presque apparemment sans mise en scène (il faudrait trouver une astuce) — beaucoup, beaucoup, beaucoup de ces jeunes gens très beaux, disponibles (comme j’ai senti qu’ils l’étaient). Il y avait une fête après et j’ai parlé avec Jany Lauga (directrice de programmation), de ma sensation qu’elle a confirmée : « Oui, ils sont adorables… mise à part, toujours, cinq emmerdeurs, tous les autres sont adorables… »
Voilà ce que je voudrais faire : faire miroiter cette sensation que je viens d’avoir, très forte et joyeuse : du nouveau ! une nouvelle délicatesse de la beauté et de la jeunesse…
Ça peut vous intéresser, non ? 
Qu’est-ce que vous en pensez ?
Ça pourrait faire quelque chose. Je le sens bien.
Bien à vous, 
Yves-Noël

Labels:

E t chaque lieu a ses lumières


« Je m'enfoncerai dans la brume, comme un homme étranger à tout, îlot humain détaché du rêve de la mer, navire doté de trop d’être, à fleur d'eau de tout. »

Labels:

Y ves-Noël Genod prépare son one man show (rerun)



Labels:

Bonjour Daniel, 
En général, quand un ami accède à un poste de direction (c’est une habitude, j’en ai maintenant beaucoup, d’amis, qui y sont parvenus), je suis sûr de ne jamais être programmé. Un phénomène qui doit être naturel. « Je connais la vie, j’ai l’habitude », dit Michel Houellebecq. Mais, je ne sais pas pourquoi, c’est une intuition, j’ai l’impression qu’il pourrait en aller différemment entre nous. Alors, je voulais te dire — redire, je crois — le rêve que j’ai : celui de, grâce à toi, travailler enfin dans une scénographie (moi, qui aime tant l’architecture). Soit une scénographie (évidemment de toi) qui aurait servi et que tu me prêterais, soit une nouvelle que tu concevrais spécialement. Voilà, c’est tout simple, j’aimerais beaucoup travailler dans la sensualité d’un de tes espaces. Il me semble que je ne ferais pas de théâtre dedans, que je le laisserais flotter comme souvent, en spectateur, je laisse flotter dans mon esprit une scénographie, des lumières ou des costumes en en ôtant les acteurs (ou la pièce) que je ne supporte pas, et, comme je n’en ai pas les moyens (parce que je suis un flemmard de la demande), tu pourrais peut-être, à Gennevilliers, dans cette grande salle que j’aime beaucoup (à l’acoustique parfaite), dans laquelle j’ai donné deux de mes spectacles les plus beaux (à l’invitation de Laurent Goumarre), Oh, pas d’femme, pas d’cri et, plus tard, Vénus & Adonis — m’aider à réaliser ce rêve.
Bien à toi, 
Yvno

Labels:

Lca Position de faiblesse


« Et Asimov ajoute : « J’ai laissé les autres débattre un moment en remâchant ma rancœur puis, incapable de me contenir plus longtemps, je suis intervenu : “Monsieur Wiesel, vous faites erreur ; ce n’est pas parce qu’un groupe humain a subi d’atroces persécutions qu’il est par essence bon et innocent. Tout ce que montrent les persécutions, c’est que ce groupe était en position de faiblesse. Si les Juifs avaient été en position de force, qui sait s’ils n’auraient pas pris la place des persécuteurs ?” » »

Labels:

C'est un beau titre, pour un spectacle : J'ai un creux, me dit D. en mangeant sa glace au chocolat... 

Labels:

« les livres, écrits ou manqués »

Labels:

« Réfléchissez-y : vous n’avez jamais vécu une expérience dont vous n’étiez pas le centre parfait. »

Labels:

Titre : Planètes et Plantes

Labels:

(R erun)


Denise Luccioni 
Au Rond-Point de Paris il y a jusqu'à la nuit de la St Jean quelque chose à voir, entendre, deviner, projeter, savourer, associer, rêver, patienter, respirer... Ça s'appelle Je m'occupe de vous personnellement. D'Yves-Noël Genod, oui, il y a quelque chose. Ça changerait chaque soir. De titre, d'exergue, d'invité ? Mais la grâce ?
Ma trame hier : des noms de plantes tranquillement énumérés et le fagot du bûcher, d'autres images aiguës, la densité du tissage sonore — clichés compris — et la lumière du jour, les fenêtres sur les Champs. Du vivant, une jubilation des bribes... La curiosité d'y retourner, mais je ne pourrai pas, alors j'envoie des sbires pour qu'ils me racontent.

Labels:

C hristina di Belgiojoso


« Elle était belle, si la Nuit
Qui dort dans la sombre chapelle
Où Michel-Ange a fait son lit,
Immobile peut être belle.

Elle était bonne, s’il suffit
Qu’en passant la main s’ouvre et donne,
Sans que Dieu n’ait rien vu, rien dit,
Si l’or sans pitié fait l’aumône.

Elle pensait, si le vain bruit
D’une voix douce et cadencée,
Comme le ruisseau qui gémit
Peut faire croire à la pensée.

Elle priait, si deux beaux yeux,
Tantôt s’attachant à la terre,
Tantôt se levant vers les cieux,
Peuvent s’appeler la Prière.

Elle aurait souri, si la fleur
Qui ne s’est point épanouie
Pouvait s’ouvrir à la fraîcheur
Du vent qui passe et qui l’oublie.

Elle aurait pleuré si sa main,
Sur son coeur froidement posée,
Eût jamais, dans l’argile humain,
Senti la céleste rosée.

Elle aurait aimé, si l’orgueil
Pareil à la lampe inutile
Qu’on allume près d’un cercueil,
N’eût veillé sur son coeur stérile.

Elle est morte, et n’a point vécu.
Elle faisait semblant de vivre.
De ses mains est tombé le livre
Dans lequel elle n’a rien lu. »

Labels:

« Roberto Bolaño dit que la littérature est un combat de samouraï contre la violence du monde inexplicable. »

Labels: