Tuesday, July 26, 2016

E n six points


  1. Le plus beau spectacle d’Avignon, je l’ai trouvé cette année en Ardèche, à la caverne du Pont  d’Arc, c’est une réplique superbe — sublimissime — de la grotte dite aussi Chauvet
  2. L’homo sapiens, qui a remplacé l’homme de Néandertal sur nos terres, dit aussi l’homme moderne (nous sommes toujours les mêmes, même cerveau, etc.) est apparu en « France », en Ardèche par exemple, il y a 40 000, 50 000 ans, il vient d’Afrique tropicale, il a la peau noire, il a le corps musclé et allongé, un peu peut-être comme les Massaï, dit la guide : on a retrouvé des squelettes d’1m90. C’est un chasseur-cueilleur, c'est un migrant, il est passé par l’Est, exactement comme le font les migrants actuels, c’est lui, notre ancêtre direct et il est noir ! (on n'est blanc et ratatiné que depuis dix mille ans, en fait). C’est lui qui, il y a trente-six mille ans a produit le chef d’œuvre entre tous, le plus beau spectacle, les peintures pharamineuses, le calme et la féerie
  3. Inimaginable d’en parler ici (il faudrait un livre et même vous n’en auriez pas l’expérience) : croyez-moi sur parole, allez-y. J’ai vu ce spectacle deux fois et sans doute j’irai le revoir toute ma vie. (La place est bien moins chère qu’à Avignon, d'ailleurs : 13 €)
  4. Il y a un scandale. Alors que les jeunes filles qui guident dans la grotte reconstituée expliquent donc — révélation — que l’homme moderne — nous — venons d’Afrique, à la galerie muséographique qui jouxte la réplique, on nous montre une sorte de musée Grévin de l’homme de l’époque (qui vivait peut-être sous des tipis ou des yourtes, des choses comme ça), le représentant avec sa famille et ses amis comme des santons de Provence vaguement hippies, habillés de peaux de bêtes, l’air sulpicien et donc… blanc ! Blanc de froid, même, parce que c'est période glaciaire : 15° en été, -30 en hiver, glagla. (Aussi dans un film très affreux joué par des intermittents...) 
  5. La guide reconnaît la contradiction. Elle me dit : « Oui, ça, c’est le « politiquement correct » et, quand je dis que l’homo sapiens vient d'Afrique, je vois se déformer des visages » 
  6. Et on s’étonne que la France soit d’extrême droite ! Dites-leur la vérité, Olivier Py ! au lieu de les bercer d’illusions : nos grand-parents sont africains, on n’en parle plus, c’est comme ça. Et donc on ne fait pas de mal aux migrants en bas de chez moi, Nanou, tu m’entends ? c’est mal, ce que tu leur fais, really bad, bad-bad-bad (sans vouloir trop te faire la morale)

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V élivole, qui va, vole avec sa voile


« Cynthie, ta voix s’affaiblit : il expire sur tes lèvres le refrain que t’apprit le pêcheur napolitain dans sa barque vélivole ou le rameur vénitien dans sa gondole légère »

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L a Tragédie et la danse de la vie


Voyage :
D’abord Avignon, puis Aix, nuit blanche, dormi sur une aire d’autoroute, le matin. Puis j'ai passé quelques jours au château, l’un des plus beaux châteaux du monde, plein de mémoires disparues, non encore exprimées, ensevelies, des grands couloirs d’oubli et de lumière claire, la pierre, la pierre du Sud, « Dans cette aile du château, ont séjourné saint Louis et saint François d’Assise », le roi lors de son départ en croisade, l’autre pour son voyage au Maroc, mais les histoires sont innombrables, Jean-René en a un peu raconté, d’enfance et d’adolescence, le jardinier qui lui faisait planter des sardines, qui fleurissait tous les jours le centre de table de la salle à manger, qui, un jour qu’il n’avait pas d’idée, avait coupé à la hache deux ceps de vigne pour les placer entiers avec les grappes mûres au centre du service, lors de la venue d’un ambassadeur, les légumes toute l’année en masse… Arles, Avignon… Ensuite, le Lubéron, l’auberge des Seguins sur la commune de Buoux, au bout du bout de la vallée, sous la falaise sublime, quelques jours aussi comme chaque année : endroit idéal pour lire (Borges, Forster Wallace). Ensuite, les gorges de l’Ardèche et la grotte dupliquée de Vallon-Pont-d’Arc, sublime, vue deux fois. Passer deux journées aussi (en visiteur) au merveilleux camping naturiste Plage des Templiers, en dormant dans la voiture parmi les songes et les sangliers. Au retour vers Bourg, arrêt au Palais Idéal du facteur Cheval, à Hauterive, dans la Drôme. Trop court, les merveilles semblaient s’ouvrir à l’infini. Plusieurs fois, je me suis dis (je me suis bercé de le répéter) : Je suis heureux. Le monde va terriblement mal, va s’effondrer, mais on peut encore en profiter. Et, peut-être, « enchanter le récit du désenchantement du monde ». Mais être dehors ou à l’étude ? Dehors ! L’étude est un pensum. Oui, je voudrais repartir.

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Jeanne-Valérie Held
Juste vous dire qu'on ne se connait pas encore, mais :
Je lis vos posts et chaque fois ils atteignent l'endroit en moi qui fait tilt-résonance…
Ce que vous faites.
Comment vous le faites. 
Et la façon dont vous le dites.
Et puis aussi, je l'admets, 
Votre par-être qui est vous.
Le comment plus que le quoi. 
Enfin autant. 
Car la fin ne justifie rien. Encore moins les moyens. Il y a juste pourquoi. Et pour qui. 
Je suis en écriture du projet prochain de ce lieu magique qu'est la maison du comédien Maria Casarès. Je rends mon projet dimanche soir. J'ai vu votre nom sur le programme 2015. 
Et j'aimerais bien vous en parler un peu. 
Connaitre votre impression sur ce lieu… vos envies si…
Sans obligation, 
Je vous laisse mon numéro :
Jeanne... 
06...

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L ’Ete


« ¿Quién, al andar por el crepúsculo o al trazar una fecha de su pasado, no sintió alguna vez que se había perdido una cosa infinita? »

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A une terrasse de café (Remoulins), ne pas entendre : « Je me suis fait sucer toute la soirée » au lieu de : « Je me suis fait du souci toute la soirée » ( en effet, c'est une fille qui parle)

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L e Travail fou


Avec Jocelyn, on a l’idée d’éditer le blog — et donc de le fermer avant la fermeture définitive de toute l’humanité (programmée incessamment sous peu). Travail titanesque. Qui nous aidera ? Il faut tout placer dans une mise en page très belle que Jocelyn a trouvée. Je ne crois pas qu’il faille réécrire. Mais il faut corriger l’orthographe et la ponctuation quand même. Laisser tout dans l’état. « L’état de l’apparition ». Il y a certaines années, certains moments où j’en étais proche. En tout cas, il y avait une tentative. L’impudeur était nécessaire. Maintenant, le blog avance de manière effrayée, très contrainte. C’est pour ça qu’il faut  en finir : on ne laisse pas écrire ce qu’on veut sur un blog. Tout le monde espionne tout le monde et pèse sur l’invention. Même mon père, s’il me vient à l’esprit au moment où j’écris, me pèse : je n’écris pas pour mon père, quand même ! Pourquoi pas, aussi, mais en secret. Il n’y a plus de correspondance. On a pensé, à un certain moment, que les blogs pouvaient être des jardins secrets. Une correspondance d'âme à âme. En fait, ça ne marche pas. J’ai essayé, à des moments, de perdre mon public en publiant des articles que j’imaginais choquants pour une catégorie de mes lecteurs qui me pesaient, qui m’emmerdaient même parfois : j’y suis un peu arrivé, il n’y a plus de « commentaires » depuis plusieurs années (si rarement pertinents). J’ai dressé mes lecteurs. Mais cette tentative a sa limite : je me suis desséché avec eux, je me suis, moi aussi, « éloigné ». Je me suis enfermé dans la tour d’ivoire. Qui peut-être « vibre », peut-être, comme dit Peter Handke (tout vibre, de toute façon).  Mais il y a d’autres manières d’écrire que la sienne propre, à laquelle on est fastidieusement attaché. Celle de Casey que je viens de transcrire m’a mis des phrases dans la tête. Je regarde le pdf que m’envoie Jocelyn avec les essais de mise en page (période Pierre et Hélèna) et j’en trouve des aussi belles que chez Rimbaud ou que chez Casey, c’est-à-dire des phrases que je ne sais pas qu’elles sont de moi. Par exemple : « Les idées restent en prison quand on s’approche de la mort par la grande porte. » Oui, il y a des phrases magnifiques dans le fleuve charrié de boue, si belles que je ne les imagine pas de moi — moi ? il faudrait se recomposer — comme : « L’arrestation de quel coupable, s’ils sont jumeaux ? » (2 janvier 2008.)

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Les Relations des êtres humains — et les mouches dans la maison ouverte, la maison est un petit tombeau, on meurt dans la vie et on vit dans la mort. A travers cette vie-mort, il y a les reflets, les passages, les ombres… Il y a un reflet très profond qui montre le jardin au cœur très profond de la maison, au cœur très lointain, très éloigné. Il y a aussi des images, des tableaux et des souris qui essayent de grappiller, la nuit, l’absence, ce qu’elles peuvent (sans souci du qu’en-dira-t-on)


« La surprise, c’est l’élément essentiel de la littérature. Mais la surprise qui coupe le cœur, qui entre dans le cœur : Ah, c’est ça, c’était ça, ça va être ça. Je suis pas du tout un idéologue, mais je pars du rêve, je pars de l’imagination ; l’imagination, c’est quelque chose qui est très, très rare, c’est comme de la grâce. Sans imagination, il n’y a pas de roman. Mais aujourd’hui, il y a l’imagination qui est complètement truquée presque partout. Mais c’est la grâce qui fait raconter, c’est la grâce qui fait ouvrir la bouche intérieure pour avoir l’écriture. — Elle ne vous abandonne jamais, l’imagination ? — Oh, c’est très rare, l’imagination. Et, là, on se sent à sa place. Moi, je me sens à ma place quand je vois les relations des êtres humains. Mais comme dans un éclair, mais c’est rare. Mais ça justifie mon existence, l’imagination. »

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L es Mots en f


Voici le texte qu’il n’était pas anodin d’entendre — en tout cas, pour moi — à Avignon. Il est de Casey, a capella, sa manière compte énormément aussi, bien sûr : elle fait tout un. Elle croit à ce qu’elle dit. Elle est comme Rimbaud (Une saison en enfer), comme l’Homme Moderne. Elle pourrait dire Une saison en enfer, s’il le fallait, dans la cour d’Honneur. C’est Marie Payen qui me l’a enregistré, gratitude. Il y a trois mots en f (« foulée », « figues », « foule ») dont je ne suis pas sûr du tout.

« [Je suis un volcan ?]. Les sentiments sont des sédiments. Tu te sers des traumas sinon t’es un estomac sale et incontinent. On me dit : Oublie, laisse tomber, profite du coucher de soleil, de la première [foulée ?], mais l’ulcère est trop profond pour être sondé. J’ai l’échec et des siècles d’enfer déchu à prêcher. Mais faut être silencieux ou naître aussi blanc qu’eux pour être apprécié. Ce que je tais, je le garde, résultat la plaie est plus grosse que l’écharde et elle finit par me hanter. J’ai du fiel ampoulé dans ma trachée. Un magma d’hémorragie et un milliard de mollards à cracher. J’ai fait le compte précis de mes contractions : il est égal à leur mépris, manque de compassion et leurs bâtards de chiens lâchés. Je viens faire pleurer l’acier. Libérer ce sang rassis, froissé dans mes veines pleines et encrassées. Je veux dissoudre le béton, les [figues ?], faire fondre les barreaux. Réduire vos pulsations au chiffre zéro avec le poing serré. J’ai des envies de tueur en série. Le franc-parler de ceux qu’on a traités comme des fruits pourris. Moi, ici, je suis la périphérie. Je suis la [foule ?]. Je suis l’hystérie, je suis la peur. Je suis la frayeur. Je voudrais juste un peu de calme profond et de féerie. »

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L a Complexité comme unité


« Nous avons déconstruit l’être humain, Il faut à présent déconstruire la déconstruction et retrouver l’être humain dans sa complexité. »

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