Sunday, August 21, 2016

B analité


Masse d’informations en tout sens, propagande/dénonciation et multiples voiles, la langue française, sèche, qui perd le temps (puisqu’on la comprend) — et puis, dans ce fouillis sinistre, cancérigène, de fin du monde, quelques journalistes (j’en connais peu) qui sont des écrivains. Etre un écrivain, ce n’est pas une question de talent (ou bien le talent, comme disait Barbara…), c’est la question de dire la vérité. Très, très peu de journalistes, à mes yeux en tout cas, disent la vérité. Beaucoup informent, mêlent le mensonge et les vérités, manigancent le monde manigancé, mais certains disent la vérité. Florence Aubenas a fait paraître une série de six épisodes dans « Le Monde » de cet été, je ne les ai pas tous eus entre les mains, mais c’est une des choses les plus fortes que j’ai lue. Au fond, la vérité, vous la savez, elle est rabâchée, alors, la dire, c’est pour ça que c’est difficile : parce qu’au fond, vous la savez. (Sur Facebook, on fait souvent comme si les autres et soi-même, on ne savait pas : on tombe des nues.)
Voilà ce que dit, à la fin d’un article, Florence Aubenas (ce n’est pas elle qui parle) : « Au fond, ce n’est pas la banalité du mal qui est intéressante. C’est la banalité du bien ». (Une criminelle dit ça.)
« Ils utilisent le théâtre pour leur vision intellectuelle. »

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L e Secret corse


Photos Stéphane Wargnier

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L e Livre de référence qui n’a jamais existé


Oh, c’est beau !
Je suis rentré, mais avec l’envie de repartir, bord de mer, montagne, îles, Méditerranée, Atlantique ou même la Côte pacifique (où il y a toi, mais aussi une fille que j’ai rencontrée en Corse qui habite Portland — d’ailleurs, elle me dit que, dans sa maison, avec ses enfants et son mari, ils écoutent Leonard Cohen tous les dimanches matins : rituel), envie de vivre riche dans la nature 
pas trop envie de travailler 
ou alors travailler riche (eh, eh...)
c’est-à-dire comme en rêve (tu ne peux pas savoir le nombre de mises en scène magnifiques que je fais en rêve quand je ne travaille pas — je ne sais pas si, toi, tu fais des photos)
En Corse, j’ai rerencontré Nathalie — que j’adore —, tu sais, l’amie de Stéphane qui était au Zimmer après Pina Bausch... Elle est chez Gallimard et son cahier des charges, elle m’a dit, c’est de faire des livres exceptionnels (par exemple, ils réimpriment un livre qui avait été offert à Louis XIV à je ne sais plus quelle occasion, quasi unique, etc.) On a reparlé de toi. Elle me dit que Gallimard ne fait pas trop de photos (mais ils ont quand même fait Doisneau…), je lui ai dit que, justement, toi, ce ne serait pas un livre de photos, mais — probablement —, justement, un livre « exceptionnel », un objet que tu inventerais… A la fin, elle a même dit : « Ou alors il faudrait que ce soit un livre définitif, une somme totale, de tout, etc. » (il faudrait que je retrouve mes notes, mais c’est le sens *). Lance-toi dans un gros boulot : un livre de tout !
T’embrasse, 

Yvno

* « le livre de référence qui n’a jamais existé » 
(Je lui ai dit que tu étais difficile, mais, ça, elle s’en fiche.)

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L a Proie et l'ombre


« Chacun se trompe ici-bas. 
On voit courir après l'ombre 
Tant de fous, qu'on n'en sait pas 
La plupart du temps le nombre. 
Au Chien dont parle Esope il faut les renvoyer. 
Ce Chien, voyant sa proie en l'eau représentée, 
La quitta pour l'image, et pensa se noyer ; 
La rivière devint tout d'un coup agitée. 
A toute peine il regagna les bords, 
Et n'eut ni l'ombre ni le corps. » 

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L a pleine santé


« Heureux celui qui parvient à comprendre la vie sans avoir l'âme en deuil. »

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E n parler


A propos d'un champagne : Pleurs de femme enterrée vive, très-frais, terrestre, le goût du caillou et du Temps, envolée lyrique gratuite et éparpillée 

A propos d'un rosé (par exemple) : Transparence marine, chaud-et-froid musclé, une touche de détresse dans un océan de soleil

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P our le rencontrer



« Hôte, Pénis dans le bain, Ecume, Fleur, Drogues, Castration, Avoine »

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S oirée chez les Krantz


On a parlé des étoiles, pourquoi la lune se couche tôt quand elle n'est pas pleine (maintenant, je le sais), de l'univers en expansion, on ne le sait que depuis les années cinquante, avant on croyait que c'était immuable, bonheur d'être dans la génération qui sait, beauté de cette villa, les arbres, les palmiers qui ont bien poussé, les trois cyprès dans la cour, « comme dans les villas italiennes (dit Natacha), toujours trois cyprès », comme je suis sourd, je n'entends rien, le télescope se dérègle vite, la lune bouge vite, réglé sur la lune, c'est la terre qui tourne aussi, toutes les cinq minutes, étoiles filantes, pas fait de vœux (autre que : « amour »), tout le monde en voit (ceux, du moins, dans la conversation, tournés vers le ciel), trop d'éclairage, quand on part c'est plus beau,  nuit noire et l'éclairage des étoiles, phares des voitures malheureusement, Stéphane recule dans un laurier, j'ai dormi (et donc arrêté de boire) un bon moment sur un transat et donc je suis assez frais, pas envie de me coucher, la nuit si belle, plus d'électricité, c'est si beau, mais pas resté quand Jessica m'a demandé : « Do you stay or do you leave ? — No ». Pour m'expliquer ma conduite, ce matin, je me dis : pas assez confiance en moi, si une femme me veut, il faut vraiment qu'elle me veuille (pas d'autre solution). J'écris avec les petits mots...

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Gabriel, sept ans, à Sylvie : « Je t’aime, je t’aime : amène-moi dans un lit… »

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L a Spirale de l'énergie universelle



« ni la intención ni la conciencia de mentir »

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C ommentaire sous une vidéo de Charlie Chaplin


J'aime les animaux dans leur relation aux hommes, cirques, zoos, fermes, corridas (je n'ai jamais vu, mais j'aime à travers Picasso et Hemingway), travaux de toutes sortes, tout ce qui noue des relations, même la chasse avec les chiens... tout ce qui noue des relations particulières, y compris la souffrance, tout sauf les camps d'exterminations industriels qui émaillent les campagnes — comment pouvons-nous, ça, le supporter ? c'est l'équivalent des camps d'extermination nazis, les abattoirs industriels (mais qu'un paysan tue ses bêtes me touche...)

The Circus
« Je suis incapable de dire quoi que ce soit sur Dieu, ni qu’il existe ni qu’il n’existe pas : j’en sais trop peu. »

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Merci de votre amitié à l’école des Beaux-arts. J’ai adoré y surgir quelques heures, sentir cette « beauté contemporaine », comme je l’appelle, cette jeunesse dans cet état de disponibilité (le festival d’Elsa et Gabriel et la fête après). Juste vous redire que si vous aviez l’idée (et la possibilité) que j’y revienne — pour un workshop, par exemple, puisque nous avons déjà fait la conférence et la performance —, évidemment je m’y précipiterais — mais vous le savez. 
Bien à vous, 
Yves-Noël

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6 9


« J’erre au milieu d’un petit carnaval de rue vers Les Halles… en t’aimant. J’ai l’air d’une vraie bohémienne : écharpes, rubans dans les cheveux — seule. J’aimerais que tu sois là avec ta chemise ouverte jusqu’à la taille… suintant le sexe comme les prostituées… Il y a des stock-cars ici.. De petites voitures à gaz sur une immense piste en bois. Je suis montée dans une qui était d’un jaune vif… Tout le monde était surpris parce que les filles ne les essayent jamais, les gens n’arrêtaient pas de m’acheter des tickets ($1.00 le ticket). Je devenais folle. C’était beau. J’allais tellement vite. Le vent de Paris derrière moi percutait tout le monde. Puis je suis repartie toute seule… Un vieil homme au stand de tirs m’a donné ça et m’a fait un baise-main… J’ai dessiné une grosse étoile sur le côté d’un mur de briques rouges… J’ai dansé dans la rue… seule. »

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« comme si ne rien était de l’été » 

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« Ceux qui veulent comprendre au théâtre sont ceux qui ne comprennent pas le théâtre. » 

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Deux phrases sur l'hermétisme



« Le monde de la nuit ne peut être représenté dans le langage du jour. »


« Ne nous reprochez pas le manque de clarté, car nous en faisons profession ! »



Allez, pour le plaisir un peu snob, pour une fois, je lâche mes sources : la première, c'est Joyce, la seconde, Pascal

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D oublon


Bonjour Jean Pierre, 
J’espère que tu vas bien, je voulais te raconter qu’une amie a demandé à ses amis (dont je suis) de lui envoyer pour son anniversaire chacun son livre préféré et que je n’ai pu, toujours, que lui envoyer Rauque la ville et ce qui est drôle, c’est que Stéphane (je ne sais pas si tu vois qui, on était tous les deux au café à Lyon après ta projection de Fréquence perdue et c’est d’ailleurs là qu’on s’est rencontré) lui a aussi envoyé Rauque la ville… Ce livre doux a la vie dure… (et nous aussi…)
T’embrasse, 
Yvno

Bonjour Yves-Noël, 
Ça va bien, et toi aussi je crois comprendre. Oui c'est drôle en effet, d'autant qu'à moi il ne doit m'en rester qu'un, caché quelque part pour qu'il ne disparaisse pas.
Bien sûr que je me souviens de Stéphane même si son nom m'échappe à l'instant. 
Je ne crois pas re-connaitre votre amie sur cette photo qui est chouette. Je devrais l'envoyer chez Minuit !
Merci, cette histoire me fait plaisir, tout comme ça me fait plaisir d'avoir de vos nouvelles.
Je t'embrasse,
jpc



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N ote sur la musique


« La musique est bonne pour le mélancolique, mauvaise pour qui éprouve de la peine, mais pour le sourd elle n’est ni bonne ni mauvaise. »

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Merci à vous deux —
Ce fut très agréable.
Laurent 

Pour moi aussi : très heureux de cette rencontre d’été ! Et excité maintenant tout à fait par cette promesse de travail… Bien sûr, la peur reviendra. Mais l’été sert à ça : dézinguer la peur, 
YN

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L a Peur reviendra



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O xymore


« Dans la mythologie grecque, les corbeaux étaient tout blancs, majestueux, sages, ils livraient les nouvelles. Mais ils ont contrarié Apollon qui les a teints en noir. »

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B ienvenue dans mes confidences


« C’est un livre qui défie le lecteur ou qui lui fait de l’œil, selon. Eat me, comme chez Alice. Mange-moi, et tu te transformeras. Bienvenu dans mon labyrinthe, bienvenue dans mes coïncidences, à mes carrefours tu te trouveras en bonne compagnie, à mes ronds-points tu tourneras en bourrique. »

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D ieu en personne


« Vous n’êtes pas croyant, n’est-ce pas ? demanda Haines. Je veux dire : croyant au sens étroit du mot. La création ex nihilo et les miracles et un Dieu en personne.

— Le mot n’a qu’un seul sens, il me semble, dit Stephen. » 

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« et que ne durent que les moments doux »

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L e Cheval



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P osse existere potentia est


Une phrase sur un marque-page : « Quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui meurt. » C'était vrai, je le ressentais très fort, concernant mes grands-parents. Ils parlaient breton, ils avaient connu ce qu'on pouvait appeler la Bretagne et je voulais enregistrer ma grand-mère (qui, parlant beaucoup moins que mon grand-père, semblaient garder ses secrets). Maintenant mes parents ont quatre-vingts ans, mais la phrase ne me parait plus juste. La destruction  a été si massive, si tonitruante, si évidente en trente ans : ça avait commencé avant, quand j'étais jeune, on avait l'impression que la destruction était en marche, qu'on y était en plein dedans, mais, maintenant, on est comme de l'autre côté, aftermath, il n'y a plus rien, plus rien du tout, plus rien qui peut brûler. J'ai dit aux enfants tout à l'heure à table : « On n'est pas très fier du monde qu'on vous laisse. Il va vous falloir beaucoup de chance, d'intelligence et sans doute de courage... » Mais je me suis demandé ensuite s'il n'y avait pas moyen de ne pas transmettre cette culpabilité que je ressens, oui, particulièrement quand je suis avec des enfants : pas fier et triste ; ça ne va pas, il y aurait sûrement une autre manière de penser : une joie de vivre... Oui, bien entendu, c'est ça qu'il faut transmettre : pas l'impuissance, mais la joie de vivre... La puissance de Spinoza ? 

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