Friday, September 30, 2016

Tu viens avec moi samedi soir ? à la fondation Vuitton, dans les bois, écouter la belle Leslie Winer faire son show, avec une surprise après...
Je rentre à Paris demain soir...


Oh, c’est vrai ! Tu m’as manqué… Et je ne serai pas là… Oui, samedi, c’est la Nuit Blanche… J’ai accepté une « cousinade ». C’est des dizaines de gens que je ne connais pas, mes cousins du côté de mon père, qui se réunissent dans mon village natal, dans le Bugey. Ça n’a lieu qu’une fois par siècle, alors j’ai accepté… Mais, bien sûr, je loupe le meilleur. Toi ! 

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Tu viens avec moi samedi soir ? à la fondation Vuitton, dans les bois, écouter la belle Leslie Winer faire son show, avec une surprise après...
Je rentre à Paris demain soir...


Oh, c’est vrai ! Tu m’as manqué… Et je ne serai pas là… Oui, samedi, c’est la Nuit Blanche… J’ai accepté une « cousinade ». C’est des dizaines de gens que je ne connais pas, mes cousins du côté de mon père, qui se réunissent dans mon village natal, dans le Bugey. Ça n’a lieu qu’une fois par siècle, alors j’ai accepté… Mais, bien sûr, je loupe le meilleur. Toi ! 

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Notre cours régulier d'interprétation, vous savez, JOUER COMME GERARD (ou comme Judith, etc.), aura lieu lundi 3 et mardi 4 prochain, de 17h à 20h. (L’horaire évolue avec la lumière...) 

Pour mémoire :
Je ne vais pas vous mentir, ce qui compte, c’est la splendeur. C’est la beauté des vêtements, c’est votre disponibilité à la splendeur, la manière dont votre peau se baigne dans la lumière, comme la lumière se baigne dans votre visage, votre corps entier, plus beau le corps entier, plus beau que le visage seul, c’est votre disponibilité au monde, à la vie, à celui qui vous regarde, votre confiance, votre capacité à calmer votre peur, à calmer la peur de celui qui vous regarde, à calmer la peur de tous ceux qui vous regardent, c’est jouer, c’est le talent, « Qu’est-ce que c’est que le talent, disait Barbara, c’est peut-être seulement de savoir sourire, d’entrer en scène et de sourire », ou peut-être de ne jamais tricher, comme assurait qu’elle faisait la Callas — ou Rudolf Noureev, qu'est-ce qu'il disait ? « Je me sentais léger et je plaçais mon corps à l'endroit de la légèreté » —, c’est l’amour, terrible jeu, parce qu’on y arrive aussi en trichant, croit-on, on y arrive avec une voix fausse, à la tromperie, mais aussi avec une voix juste, mais aussi avec ses défauts, on y arrive avec la folie, avec des murs, avec des griffes, avec l’excès, on y arrive toujours parce que ça ne s’apprend pas, se baigner, se baigner dans le fleuve où l’on ne se baigne pas deux fois, « Je dis souvent : On ne se baigne jamais deux fois dans la même personne », dit le chercheur en neurobiologie Alain Prochiantz ; d’où l’intérêt d’un cours, un temps pour ne rien comprendre, pour ne rien faire, oui, c’est ça : un temps pour ne rien faire, on peut y arriver en en faisant beaucoup, et laisser faire l’accumulation des temps, des processus, on peut y parvenir en parcourant Shakespeare ou Tchekhov ou Dante, de préférence dans les langues originelles, ou en chantant Carmen ou en dansant Giselle : ce sera, toujours, toujours, toujours, moi, je vous le dis, ce sera toujours ne rien faire. C’est ce que je vous dis, moi. Le monde a tellement besoin d’interprètes pour ne rien faire. Laisser parler le monde, oui, il a besoin de se connaître. Dans mes spectacles, je n’ai jamais fait travailler personne, jamais, c’est impossible. J’ai mis en scène ce mystère : des hommes, des femmes s’oublient, se donnent, ne savent pas comment ils font, jouent car ça leur est naturel, pour qu'on les aime, ou pour aimer, jouent leur beauté, leur secret, l’inconnu secret dont ils ne partagent que le talent, le sourire.

Puis, évidemment, c’est dans un café, alors ça en passe forcément par la parole, emplissez-vous de tout ce que vous pouvez aimer comme littérature. La littérature, c’est la conversation, c’est le badinage, emplissez-vous comme si vous pouviez parler, bavarder, badiner, oui, même les choses les plus difficiles, n’ayez pas peur des choses les plus difficiles, en fait, elles aident — et la vie est courte, vous savez, croyez mon expérience de vieil enfant sage (qui depuis la semaine dernière aime Arthur Rimbaud) : la vie est merveilleusement courte, c’est toujours le dernier jour, c’est toujours le premier jour, c’est encore la liberté, notre liberté, le présent.

Cours jusqu'en décembre (masterclass), les lundi et mardi, de 17h à 20h, l’horaire évoluant au fil de la saison de manière à toujours jouer en lumière déclinante — au café associatif Pas si loin situé près du périphérique (porte de la Villette) au 1, rue Berthier, à Pantin. Prix : 5 € plus l'adhésion à l'association, 5 € (à l'année). C'est sans inscription préalable, on vient quand on veut et peut, à la carte.

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(R erun)



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Cher Yves-Noël Genod, 
il parait que vous ne parlez que de l'amour et de la vie dans vos spectacles. 
En ce moment, je me rends compte que je ne me baigne que dans le même fleuve. Je comprends bien pourquoi je le fais, mais je n'arrive pas à prendre la serviette pour sortir de ce fleuve. Si vous pouviez m'aider à ne rien comprendre, ce serait drôlement sympathique de votre part. Si vous pouviez me parler de la splendeur, de l'amour, de la vie, des gens, ça m'aiderait bien aussi. 
J'ai fait l'école du TNB. J'en suis sortie, il y a à peine un an. 
La toute première fois que j'ai entendu parler de vous c'était sur LOVE, spectacle sur lequel on avait travaillé avec Loïc Touzé quand j'étais à l'école. Loïc nous avait raconté qu'il avait fallu repeindre la salle Parigot après votre passage. Je trouvais ça plutôt luxueux pour le coup. J'imaginais  un homme qui sautait dans tous les sens pour écrire des mots d'amour sur le mur. Enfin je crois que c'est ça qu'il avait dit. Mais peut-être me suis-je imaginée un mythe ? 
Pourquoi des mots d’amour ? Parce que ça s'appelle LOVE.
J'ai fait de la danse pendant de longues années, mais je m'ennuyais tout le temps. Je ne comprenais pas à quoi il fallait penser quand on dansait. Depuis quelques temps j'y reprends du plaisir comme un truc essentiel qu'on oublie pas. 
Voilà, c'est ça, c'est l'essence même du désir que je cherche. 
Je suis sûre que c'est lumineux, splendide, éclairant quand on le trouve. 
Comme vous citez bien des choses, moi aussi je cite Rilke.
« Et nous sommes comme des fruits. Nous pendons haut à des branches étrangement tortueuses et nous endurons bien des vents. Ce qui est à nous, c'est notre maturité, notre douceur et notre beauté. Mais la force pour ça coule dans un seul tronc depuis une racine qui s'est propagée jusqu'à couvrir des mondes en nous tous. »
Bien. 
Maintenant vous me direz. 
J'aimerais participer à ce stage luxueux, de rien, de luxe, de sourire. 
Mais vous me direz. 
Bien à vous, 
Leslie Bernard

Ah ben, ce serait super ! J’adore votre lettre. Je ne savais pas pour la salle Parigot, on écrivait à la craie… mais j’adore les légendes ! Oui, faut qu’on voit un peu sur quoi on pourrait travailler. Si vous avez des idées, vous me dites… En cinq jours on peut faire un spectacle…
YN

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