Wednesday, February 08, 2017

Photo Véronique Baudoux, Remise Venise 

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« The world is not divided between East and West. You are American, I am Iranian, we don’t know each other, but we talk and we understand each other perfectly. The difference between you and your government is much bigger than the difference between you and me. And the difference between me and my government is much bigger than the difference between me and you.
And our governments are very much the same. »

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« La bourgeoisie travaillant pour elle seule, exploitant pour elle seule, massacrant pour elle seule, il lui est nécessaire de faire croire qu’elle travaille, qu’elle exploite, qu’elle massacre pour le bien final de l’humanité. Elle doit faire croire qu’elle est juste. Et elle-même doit le croire. »

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« Nous sommes à nous deux la première nuée
Dans l’étendue absurde du bonheur cruel
Nous sommes la fraîcheur future
La première nuit de repos
Qui s’ouvrira sur un visage et sur des yeux nouveaux et purs
Nul ne pourra les ignorer »

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Q uatrième


Mes enfants, mes amis, je vous remercie pour ces belles journées instinctives — en fait, quelques heures seulement, mais elles semblent gravées.
Philippe a créé un dispositif de perception, un diaphragme, pour voir quelque chose de vous que vous — par votre don, votre grâce, votre abnégation, votre courage, votre sérénité — bref, votre confiance — permettez de garder vivant. C’est comme un laboratoire (un laboratoire ambulant, une capsule spatiale) et vous en êtes à la fois les expérimentateurs et, à vous-mêmes, les expérimentés, les héros perdus (mais délicieusement perdus, il le faut, dans les ruelles invraisemblables) et les génies qui guident — en secret — comme dans ces contes des Milles et une nuits auxquels Proust fait allusion.
Nous ne savons pas ce que nous faisons, mais nous distinguons le vivant du mort… Nous jouerons à le distinguer bientôt avec la foule des spectateurs.
Nous pensons, Philippe et moi, qu’il faudra doubler (au moins) notre groupe et développer ces scènes de la mousse (ou du nuage ou de la neige ou des plumes d’oreiller…) Peut-être aussi, si nous y arrivons, une première scène de groupe dans la première partie. Je ne pense pas qu’il faille rajouter des solos ou des duos dans cette première partie d’une heure. C’est sa faiblesse, à la fois, mais aussi sa force, cette suite, comme elle est née, de solos et de duos (et d’un seul trio actuellement). J’aime beaucoup. J’aime beaucoup ce que font Aidan et Zacharia, vraiment beaucoup, j’aime beaucoup ce que fait — si on arrive à stabiliser sa matière volatile — Guy avec la boxe, j’aime beaucoup beaucoup Amanda et Simon, puis le trio de Samantha avec Hugo et Arthur, j'aime beaucoup, et j’aime beaucoup Nine, cosmique, et le dédoublement de Simon (je peux aider encore sur cette scène, peut-être plus difficile, il n’y a pas de problème). Ce qu’on a fait paraît peu, mais c’est réel. Il y a quelque chose de sincère. 
Bien entendu, les gens que nous allons encore rencontrer devront se placer à ce niveau que vous avez dessiné, sinon ça n'aurait pas de sens, et qui est, après tout, celui de la Callas (« Savez-vous pourquoi les gens m’aiment ? Parce que, moi, je ne triche jamais. »)
Sacré boulot ! comme dit David Foster Wallace (ou Peter Handke, d'ailleurs). Je n’aurai pas le temps de m’en occuper avant le 26 février… Je vais essayer au contraire de tricher un max avec Proust aux Bouffes du Nord !...
Je crois, Iannis, que tu n’as pas reçu mes précédents e-mails (ce qui n’est pas si grave) ; je me suis trompé de Iannis, j’essaye avec cette autre adresse en espérant que ce soit la bonne),
YN

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L a belle image


La ville d’Hiroshima a envoyé des roses (roses) à l’enterrement d’Emmanuelle Riva (qui a eu lieu rue de Charonne)

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« Too much is not enough »

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Stéphanie Lupo
Merci pour l’invitation spontanée samedi, l’installation mousse — blanche — lave de quelque chose. 
Deux phrases me sont venues au sujet de ton travail après le passage samedi soir : le «  son du silence » et « écouter la présence », une émotion et aussi une sensation d’espace (aussi crucial que l’eau et l’air) qui est laissé et ouvre à chacun le chemin de son propre rêve. Le miracle a été pour moi quand la porte s’est ouverte inopinément sur la rue, soudain c’était un tableau de Magritte qui rencontrait le couloir de neige fondue dans Stalker de Tarkovski. Quelque chose du sacré à l’est, la neige dans la rue, dans la nuit, et la beauté des visages (j’ai pensé à mes séjours et amours en Pologne).
Je viendrai le 20, avec joie. Je suppose qu’il faudra arriver en avance, 
à bientôt, bonne chance :-)

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« R emise Venise écorche les rêves »


Salut Gérard ! 
Merci pour ta critique (que je n’avais pas vue, j’étais occupé à la Ménagerie). Je suis d’accord avec toi (on en avait déjà parlé) sur le très beau travail de Lazare Huet, en grande forme. Simon Espalieu, je le vois comme une projection du « narrateur », ce personnage des personnages qu’il observe, dans la Recherche. Ne sois pas malheureux de « démanteler » une phrase proustienne, la Recherche est un livre complètement morcelé : « L’univers proustien est un univers en morceaux, dont les lambeaux contiennent d’autres univers, eux aussi, à leur tour, en morceaux… » (Georges Poulet, L’Espace proustien). On ne massacre jamais la Recherche, même en en prenant une bribe, c’est comme une Bible dont le moindre fragment contient certes tout, fleuve et source — et donc d'autres fragments —, mais sans unité autre que d'être un ensemble de fragments reliés presque par rien, par transversalité.
T’embrasse, 
Yvno
C’est vrai que je manque de danseurs ou de circassiens (à la Ménagerie…) Si tu en connais : il faut qu’ils aient autour de vingt ans (dix-sept-vingt-trois), qu’ils soient d’apparence belle et heureuse, qu’ils n’aient pas peur d’être regardé (cette peur, j’y suis confronté bien sûr avec les non interprètes), qu’ils en aient même du plaisir (que ça augmente leur beauté) et, précision, ce n’est pas du tout à poil, cette fois-ci (c’est déjà bien assez difficile à trouver — et puis, il faut varier…) 

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Pierre Courcelle
Ta mise en voix était à la fois dense et légère !

Lucien Fradin
Bonjour Yvno,
Encore toutes mes félicitations pour samedi soir, je suis toujours impressionné par cette façon de mettre les corps et les beautés en scène ; ça ressemble à quelque chose qui se crée sous nos yeux à chaque fois. On m'a toujours reproché de voir les « coutures » dans mon travail et justement, chez toi, le fil semble ne pas pas exister et pourtant ça tient et ça touche, alors ça fait naître en moi une envie, et par conséquent une demande : serais tu d'accord pour qu'à l'occasion je puisse suivre une création, en observateur, assistant, ou même faiseur de thé ou de café ?
Ça me touche aussi, ce que tu me dis ! Je pense que c'est parce que je ne cherche pas à coudre le spectacle, justement, que je le laisse dans l’« état de la création », (l’« état de l’apparition » disait Duras), c'est-à-dire comme une robe sculptée sur les interprètes, certes le tissu tient avec des épingles, mais pas cousue, pas finie (conseil à un jeune romancier de Michel Houellebecq : « Ne jamais oublier que le lecteur fait 50% du travail »). Il y a quelqu'un (Olivier Normand) qui a écrit une chose très juste sur cette manière, il disait, je crois, que c'était comme des pierres non serties qu'on avait dans la paume, qui n'étaient pas ordonnées sur un collier ou sur une rivière. Pour l'assistanat, appelle-moi (06 84 60 94 58), ce serait un peu fastidieux d'en parler avec les doigts...
(Puis plus tard au tél : « On ne voit pas ta main (alors qu’on la ressent toujours). »)

Camille Gérenton
Merci beaucoup pour hier soir
Ça vous a plu ? You're welcome...
Oui beaucoup. Il y'a eu beaucoup de grâce et de sensualité sur scène et ces textes de Proust qui sont magnifiques. Mais ce qui m'a semblé très juste dans votre approche c'est la révélation charnelle de son écriture, de sa pensée organique, qui dérive et se reprend pendant de longs souffles, à l'image de ces trois sublimes danseurs sur scène. C'était très émouvant de les entendre respirer sur scène. Et vous ? Êtes vous content ? Je pense sur Proust à jean François chevrier qui a écrit sur l'œuvre de Proust un essai sur son rapport à la photographie. Peut être cela pourra-t-il vous intéresser. Je suis rentrée sur Bruxellles avec le directeur du Kunst festival des arts. Je lui ai parlé chaleureusement de votre travail.
Oui, je suis très content, mais surtout de ce que vous me dites ! On fait (surtout moi) les choses non finies de manière qu'elles puissent être complétées par le spectateur... Le directeur du Kunst me snobe (il ne veut jamais rien voir), vous avez très bien fait de lui parler de moi, parfois, on ne sait jamais, des décennies plus tard, ça finit par porter ses fruits... Bien à vous

Véronique Baudoux
Voilà 3 photos du spectacle… sublime spectacle ! Merci, les autres photos suivront dans quelque temps…
Au plaisir !
Véronique

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