Sunday, February 26, 2017

A dieu

«  Homère est nouveau ce matin, et rien n’est plus vieux que le journal d’aujourd’hui  »

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Chaos doucement sur toute la durée (titre)

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Dessin François Olislaeger

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J o


Photo Martin Quenehen

Cher Yveno 

Il y a toujours une appréhension un peu lâche à répéter une situation qui a été magnifique
Dans différents registres d'ailleurs
C'était sublime ce soir
Comme à chaque fois
Sans d'ailleurs qu'il n'y ait de comparaison possible
Je pleure rarement 
Ou alors pour des histoires d'amour
Mais souvent à tes paysages
Je tembrasse
A bientôt 

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Cher Yvno
Je ne vais pas te mentir : ce qui compte, c'est la splendeur (!). Et ce fut la Splendeur l'autre soir aux Bouffes du Nord. 
C'était magnifique et j'étais — une fois encore — bouleversé par ton Art.
(Marie Plantin a si bien trouvé les mots pour traduire l'émotion ressentie…)
J'ai adoré... la bande-son évoquant les fêtes, les oiseaux, le clocher, l'intro de Lily Passion (?), Mahler, puis, ton apparition, dans ton habit de lumière rouge flamboyant (comme prenant en charge les ors et les fastes de ce que fut ce théâtre (générique de ce que furent tous les autres théâtres à l'époque de la Recherche)) pour deux heures de voyage dans le Temps.. en confidence... et toi, dans une mise à nu de ce que tu es, et fus, adolescent for ever, découvrant Proust. Ta manière de nous le donner à entendre, de te déplacer, de glisser d'un passage à un autre (avec le Grand Art des éclairages subtils), tes apartés (Duras, Baudelaire, Depardieu) ... plusieurs jours après, je suis encore imprégné de ce spectacle. Merci de toi.
Je t'embrasse 
Alain

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Guillaume Allardi 
Je crois que personne encore n'avait lu Proust comme ça... Virtuosité que de savoir suspendre, presque éternellement on dirait, la digression infinie qui restitue la permanence merveilleuse de l'impression du monde dans l'âme, et dont on se rend compte, au moment où tombe le point final que l'on n'attendait plus, qu'elle aura été toute la matière de l'œuvre, comme les détails enfouis, loin des grandes lignes de nos destins, auront été aussi la matière même de notre vie, ironiquement mais sublimement rendues dans la distance du souvenir. Un exercice d'équilibriste réussi, en tous cas, entre Claude Régy et Fabrice Lucchini. Merci mon ami. Buvons un verre cependant que nous sommes encore voisins... 

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C œur


Je flotte encore à travers ce spectacle éclair (comme la vie), à mélanger l’écriture de Proust à nos vies actuelles. Magie du théâtre, du théâtre en lui-même — et de ce théâtre des Bouffes du Nord — parce que, franchement, qui l’aurait cru que ce théâtre réussirait comme ça à aimanter une partie de Paris ? Nous avons été aidé par l’apparition filmée de Marcel himself, évidemment. Soudain l’actualité. Et puis je rentre en scène et les spectateurs sont avec et, mot après mot, ils restent avec. Ils rêvent, ils pensent, ils respirent, ils vivent. Ils se prêtent au jeu. Moi aussi, je me prête au jeu. Je fais ce que je peux pour essayer de me prêter au jeu. C’est ça, le jeu : tenter le jeu. C’est cela, sans doute, ce qu’on appelle « ne pas tricher », laisser le jeu se faire, ne pas refuser tous ces temps, toutes ces pensées ensemble, « chacun se sent le centre du théâtre ». Je garde la lampe chez moi maintenant et le canapé est chez Marc, mon voisin. Les chaussures de sport sont pour un ami de Marc… Le spectacle s’envole comme les étincelles d’un feu…

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L e Peintre


Cher Yves-Noël

je suis rentré dans la nuit, sur la longue route, seul
presque seul
en compagnie du spectre vivant, rouge  et vison
l'écho de ta voix m'a tenu éveillé
c'était une splendeur
je voudrais revenir et à nouveau me baigner dans cette mer
je rêve pour toi d'une Cour d'Honneur, l'été
toi et Proust confondus
sais-tu, à quel point tu lui ressembles, à ton entrée sur scène

Bruno

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Olivier Steiner
« Voilà, c'est fini. Proust c'est fini, plus d'écran de fumée devant le réel, plus de vague souriante, plus de sfumato vénitien pour faire les contours plus doux et plus précis, fini les Bouffes du Nord la belle bouche sur ce visage de Paris la nuit, éteinte la belle lumière de Philippe Gladieux, étouffés les sons discordants et biscornus de Benoît Pelé, fini comme Capri, le croissant de la Verdurin, et Yves-Noël Genod a rangé son costume de crépon rouge damassé. Je ne parle que d'esthétique, comme s'il n'y avait que ça ! ce que m'a apporté ce spectacle en termes de valeurs morales et éthiques, si je trouve les mots pour le dire avec légèreté, justesse, je le ferai un jour. Aujourd'hui dimanche je referme mon clavier de 26 notes, la dernière vague vient de s'écraser sur le rivage noir, après celle-ci il y en aura une autre, et une autre encore, tout aussi neuves et inversées, innombrables et singulières, les vagues. »

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« certains instants aussi précieux qu’une feuille à un arbre »

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