Monday, March 27, 2017

C 'est ça


« Le problème est de ne pas avoir peur d’être une minorité. À cette époque, j’avais des amis qui étaient arrêtés, qui étaient torturés, le pays souffrait, j’étais bien dans ma peau. J’étais heureux, dans un pays malheureux. Pourquoi ? Parce que je faisais quelque chose qui me semblait juste et bien. Résister, c’est ça. »

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« Au milieu des décombres 
Et des mégots sans nombre
Je contemple mon âge 
Et je tourne une page »

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L 'Invention de Dieu


A défaut de pouvoir vivre le monde, le monde de ses belles journées, j’écris des poèmes. Mais des poèmes, pourquoi en écrire ? J’écris contre la vitre le monde m’émerveille.
Aujourd’hui cette journée si belle, je suis allé, pour mon amie Valérie Osouf, doubler la voix d’un grand cinéaste russe, Marlen Khoutsiev, qui aura une rétrospective en mai à la cinémathèque. C’était juste quelques lignes. Ce vieil homme parlait de son professeur de cinéma qui ne choisissait pas ses élèves selon leur érudition ou parce qu’ils parlaient bien, mais selon leur regard. « Quand il voyait un regard vivant, un œil qui voit, qui ressent, ce sont ceux-là qu’il distinguait. » Et ce lui-même vieux professeur disait : « Tak y ya » : « Et moi : pareil ». 
Ensuite il faisait si beau que je n’ai pas voulu quitter la plus belle rue de Paris, le Faubourg Saint-Denis, derrière la porte, je me suis installé en terrasse et j’ai lu « Libé », très bel article (entre autres) de Philippe Lançon sur Valentin de Boulogne, un héritier de Caravage. Il y a une rétrospective au Louvre. J’ai déjeuné. Je suis resté encore et je suis allé en Vélib' jusqu’à Saint-Denis, par le canal. J’ai visité la basilique. J’ai été émerveillé par la puissance de l’architecture à créer, à faire la place, à forcer un espace d’intériorité dans l’espace réel. Je me suis dit que c’est aussi ce que j’essayais de faire, à mon échelle — ou ce qu’a réussi à faire Peter Brook aux Bouffes du Nord. A Saint-Denis, par ce temps sublime, c’était très clair : l’espace d’intériorité est très clairement dans l’espace réel repoussé par l’architecture sublime (l’espace d’intériorité est très puissant). Puis j’ai rejoint, à l'université Paris VIII, Volmir Cordeiro qui présentait dans un hall de passage, au milieu des escalators, son excellente pièce intitulée justement Rue. Encore une pièce sur la violence, me suis-je dit (comme celle de Lorenzo de Angelis et celle d’Ana Pi) ; il y en aura évidemment de plus en plus. C’était délicieux. J’étais avec Fab Deparis, mon escort voulait faire des études. Nous sommes restés avec des amies à lui sur la pelouse et je suis rentré par le même chemin, le canal vivant, si vivant au soleil avec tous les animaux même absents, les animaux et les plantes qui fêtent le soleil comme des folles, comme des fous, tout le monde était dehors, mais il y avait de l’air. Toute la journée je m’étais dit que, oui, il fallait que je le reconnaisse, j’étais heureux. Mon père allait mourir, Marine Le Pen allait arriver au pouvoir (je le pressentais), je n’étais plus si jeune, ma santé était chancelante, j’étais sans compagne ni compagnon, mais j’étais heureux néanmoins, j’étais heureux pas tellement pour moi ou je ne sais qui, si j’y réfléchissais, mais pour le réel : les choses étaient ce qu’elles étaient, mais les choses pouvaient se retourner aussi bien, elles faisaient ce qu’elles voulaient, les choses, c'était le réel.

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« Je ne connais pas la réponse et j’aime bien les terrains glissants. »

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Dieu sait que je ne kiffe pas Mélenchon (tête de con), mais je ne comprends pas pourquoi Hamon (tête de con) ne retire pas sa candidature à son profit. A partir du moment où la moitié du PS se rallie à Macron (tête de con) sans être sanctionnée. Ce serait quand même plus clair : pas de candidature officielle du PS et donc la moitié chez Macron et la moitié chez Mélenchon. Ça ne permettrait sans doute pas de gagner, mais, enfin…

H ijikata dans l'élévateur


Photos de Patrick Laffont

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