Tuesday, July 18, 2017

L apin

L es Comédiens ambulants


Il y a une chose étonnante. Cette année, je n’ai vu qu’un spectacle au festival — je devais y jouer et je suis assez amer d’avoir été viré par Anthea Sogno de la Condition des soies (les gens de pouvoir font ce qui leur passe par la tête et c’est en général des conneries) — je n’ai vu qu’un spectacle et ça a été celui de Frank Castorf sur Molière : en français, La Cabale des dévots, d’après Mikhaïl Boulgakov. Ça a été inouï, d’une richesse invraisemblable, multiplicité de sens tressés pourtant comme en liberté, espace dilaté d’une beauté inoubliable, « de rêve », un voyage en profondeur, en largeur, de partout — et chaque phrase prononcée l’est pour la dernière fois, les comédiens le savent, je le sais, le théâtre est à son comble : tout — la beauté — pour la dernière fois — et puis la mort, Frank Castorf a lui aussi été viré de la Volksbühne mythique de Berlin-Est pour politiquement y mettre des bêtises, toute proportion gardée : comme moi. On peut le dire, il y a des gens, très nombreux, qui prennent la place des autres, qui prennent la place d’artistes pour faire tout autre chose que de l’art. C’est comme ça, ça a toujours été. Chaque époque est encombrée par tout un tas de mondains et de rois de l’entregent, tout le monde sait qu’au fond ils ne font rien, mais tout le monde aime l’illusion et… ils font illusion. Donc voilà : un seul spectacle inimaginable et comprenant tout le théâtre. Je suis logé à Montfrin, au château (j’y avais joué Les Confessions d’un enfant du siècle, une année) et, voilà, il y a un livre (de Micheline Mougneau), Montfrin, une histoire du lieu et qu’est-ce qu’on y découvre ? que ce château (l’un des plus beaux du monde) si chargé de fantômes (depuis saint Louis et saint François d’Assise) a aussi logé Molière quand il s’appelait encore Jean-Baptiste Poquelin (le vin des côteaux de Molières est un vin de la région qu’il aurait aimé à l’auberge de Montfrin). Jean-Baptiste, vingt ans, remplaçait son père malade qui était valet de chambre-tapissier du roi, c’est-à-dire qu'il suivait le roi Louis XIII dans ses déplacements et qu’il arrangeait les tentures dans les salles des châteaux que le roi et la cour occupaient. Et, à Montfrin, Jean-Baptiste rencontre Madeleine Béjart, vingt-deux ans, qui joue une pièce sur la place du Nord. Elle est une comédienne d’une troupe itinérante du coin (son protecteur est le marquis d’Aramon ou le comte de Modène). Comme le roi reste un moment à Montfrin (il prend les eaux), Jean-Baptiste a le temps de développer une histoire avec Madeleine, il la voit, elle vient jouer au château, ils couchent probablement ensemble au château et dans les foins, à l’auberge, et Madeleine neuf mois après (n’est-ce pas ?) accouche d’une fille dont on ne sait pas trop qui est le père (le marquis, le comte, Jean-Baptiste ou un autre) d'autant plus que c’est la mère de Madeleine qui déclare l’enfant comme venant d’elle (d’une grossesse tardive), ce qui fait que la fille de Madeleine Béjart est aussi considérée comme sa sœur (toutes choses déployées dans le spectacle de Frank Castorf où Jeanne Balibar joue Madeleine Béjart). L’enfant est élevée à part (chez une dame de Nîmes) pendant quatorze ans jusqu’à ce que Molière la fasse rejoindre la troupe qu’il a formée avec Madeleine. Plus tard, Molière se mariera religieusement à Saint-Germain-l’Auxerrois (en face du Louvre) avec cette fille, Armande Béjart, qui était probablement la sienne et dont, en tout cas, il a suivi l'épanouissement. C’est un peu l’histoire qui est arrivée à Woody Allen. Voilà cette chose étonnante que je voulais vous raconter et aussi à, toi, Jeanne : Jean-René, cet ami merveilleux, me dit de te dire de passer... Et si nous faisions ensemble quelque chose sur Molière, ici, l’an prochain ? Mais, ce spectacle, tu l’as fait ! Mais il reste partout dans le corps et tu ne le feras plus...

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« Le sable pénètre partout : dans les lits, dans les assiettes, entre les pages, entre les cils »


Œuvre de Serena Carone

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Amour, on s’est  trop peu vu pour que je t’aime. Je suis seul dans mon grand lit, mais heureux que tu n’y sois pas. La vie m’ennuie. Je ne veux pas autre chose que ce silence du château dans la nuit, cette nuit où même la chouette ne hulule pas, où je n’ai pas vu la lune. Je pense à toi éternellement. Je me suis branlé — comment faire autrement ? — sur trois images de YouPorn sur mon téléphone portable, j’étais content pour ce couple dans lequel je t’imaginais et je me suis branlé

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« Ainsi la lumière qui me permet de voir la page que j'écris est la mer dans laquelle je me baigne. »

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C ette ritournelle



C herchez l'enfant



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« Et ce que nous appelons respiration n'est que l'agriculture de l'atmosphère. »

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L e Paysage quand il vient



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P romiscuité désirée


Mon cœur, tu as fini tes r-v, tu es dispo ? (Sinon je rentre) (pleurer), Yves-Noël

Je suis malheureusement en d'autres mains, sauvage 

Oh, putain ! j'te mettrais bien 1 ou 2 cartouches, perdreau de l'année !

Vu comme je te vois venir de loin, je me demande lequel de nous deux est le plus inexpérimenté (je n'ose dire innocent) dans les bosquets qui m'abritent

Je remarque que nous n'avons pas qu'un point commun (les tétons), mais aussi la poésie, domaine certainement (comme l'autre) où tu me dépasses (en cochonnerie). Et c'est parce que je pressens ce dépassement (en tout : l'idéal) que je suis fatalement, définitivement, mortellement attiré par toi. Tout ordre me sera jouissance (y compris de ne pas). Je suis une flaque de ta pisse à tes pieds

Je suis passé plusieurs fois aux Carmes et je ne t'ai pas croisé...

Un mot de toi et j'aurais rappliqué. Resté terré dans mon château (cri d'une chouette) et maintenant il est trop tard, le châtelain, en allant se coucher, il y a maintenant 2h, m'a demandé si je sortais, j'ai dit non, il a fermé la grille. Et pourtant, même au couvent, mon amour est intact, tu le sens ?

Demain prenons un verre

Oh, merde... Oui !

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F estival d'Avignon



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« écarter du même geste l’espoir et le désespoir »

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C herchez le chat



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D u château


Bonjour Laure, 
Dites, s’il vous plaît, à Alain que je trouve son livre Papiers peints absolument magnifique (y compris le texte), très touchant ; je l’ai trouvé à Montfrin, chez Jean-René et je le regarde tous les jours car, moi aussi, j’aime beaucoup la peinture...
Au plaisir, 
Yves-Noël

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