Saturday, February 17, 2018

V otre corps et l’eau ne font qu’un


« Le terme « ukiyo » (le monde flottant), vient de la tradition bouddhique qui enseigne que les plaisirs terrestres sont fugitifs : tout est évanescent, changeant, éphémère, bref flottant. Cette incertitude fondamentale conduit au flottement qui accompagne le Tao : le Tao enseigne la relativité de toute chose. La perception asiatique du monde est tout en gammes de gris ; rien n’est blanc ou noir ; rien n’est fondamental. Cette perception est le reflet d’un monde toujours changeant, en perpétuelle évolution : comment formaliser un monde flottant par des certitudes ? Ce flottement explique la conviction asiatique que le monde échappe largement aux tentatives de captures ; en particulier il résiste à l’analyse rationnelle qui souhaiterait le modéliser. Il n’existe pas de filet intellectuel qui pourrait retenir la réalité. Le monde est fluide, il passe à travers les mailles les plus fines.
[…] Alan Watts, grand vulgarisateur du Zen en occident, utilise avec beaucoup de pertinence l’analogie suivante : vivre dans un monde flottant s’apparente à apprendre à nager : « si vous essayez de marcher sur l’eau, vous essayez de la saisir, et vous vous noyez. […] Pour nager, vous devez vous relaxer, offrir votre corps à l’élément liquide. Si vous vous laisser aller, vous constater que l’eau vous maintient ; en fait d’une certaine façon votre corps et l’eau ne font qu’un ». »

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