Tuesday, March 20, 2018


Merci infiniment, Jean-Pierre, pour votre papier que je n’avais pas vu passer. Rien à dire, écriture sublime as usual qui semble produire le spectacle. C’est un spectacle que je relis à travers votre papier et que j’aimerais voir. Je me souviens qu’il y avait Michel Cournot, dans mon enfance — vous étiez là aussi —, et que ses papiers à lui ne me permettaient pas du tout, moi, de savoir si j'allais aller voir le spectacle dont il était question, si ce spectacle pouvait m’intéresser, mais, en soi, comme rêverie, c’était chaque fois extraordinaire et c’était déjà entièrement une représentation nocturne. [...] un projet, ce serait aussi la place à la littérature. Mais tout ceci est très compliqué car, si on en fait, du théâtre, c’est aussi qu’on sent qu’il y a une poésie irréductible liée au fait même de la représentation — et c’est Peter Brook qui, en ce moment, le montre (et en parle) le mieux. 
Quand je n’ai pas de travail, ce qui m’arrive très souvent, au bout d’un moment, toutes les nuits, je me mets à faire des rêves de spectacles, des rêves de mises en scène (je suis toujours spectateur de mes mises en scène) et je me réveille le matin souvent très heureux, très content de moi (de la représentation). Ça aussi, c’est de la littérature.
A un moment, au cours d’une des avant-premières ou de l’unique représentation, Aidan a parlé de la pudeur qui devenait rouge, je ne sais plus comment Shakespeare et son traducteur disent cela, mais j’ai vu la couleur rouge envahir le plateau pendant une mili-seconde et ça m’a presque fait venir les larmes (c'est que, si c’est si bien, c’est que l’acteur ne peut pas être conscient de ce qu’il fait). 

Je vous sert la main avec admiration, Jean-Pierre,
c’est très beau d’avoir repéré que tous mes spectacles avaient en exergue ce que dit sa mère à Hamlet, défais-toi de cette couleur nocturne…
etc.

Yves-Noël

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