Thursday, January 18, 2018

W ishes


Mon cher Martin, mon cher frère, 
Je m’aperçois que je n’ai pas répondu à vos vœux que Monica m’a si gentiment envoyés — et, tu vois, ma paresse continue puisque j'y réponds maintenant en français. Je viens pourtant de passer quinze jours à Londres où je me suis laissé aller à flotter avec la langue anglaise que j’adore.
Ici, ma vie — que dire ? Hier, j’ai dit à une amie que je me sentais comme un débutant en ce moment, de nouveau comme naïf, comme avant un départ… Je ne sais pas si c’est vrai ou si c’est seulement une vue de l’esprit — une ruse de mon esprit — pour ne pas bouger, justement. Mais, réellement, je crois, je désire du nouveau. Il y a quelque chose d’étouffant ici (en France ou bien dans ma vie) dont je me suis senti libéré un moment par le luxe de ne rien faire à Londres… Londres, quelle ville étrange ! Plus « gothique » que New York encore, je trouve. Ils construisent beaucoup, beaucoup, pas du tout comme à Paris qui ne bouge pas. Les constructions s’empilent sur les anciennes apparemment sans aucune règle et, finalement, c’est assez enthousiasmant, cette anarchie ! En tout cas, tant qu’elle est en chantier. Après, sans doute, ça se fige…
Hier, c’est-à-dire le même soir, une femme m’a abordé pour me demander de me prendre en photo, j’ai accepté, on se voit samedi. Dans son mail, elle me dit qu’elle fait « un travail fictif sur l’Amérique » et qu’elle trouve que je fais « un excellent sujet américain » ! Très étrange. If only...
Mon livre préféré cet automne : d’Emanuele Coccia, La Vie des plantes. Je ne crois pas qu’il soit traduit en anglais. Les plantes qui fournissent l’oxygène qui rend possible la vie animale sur terre. C’est un livre de philosophie qui m’a émerveillé. J’en ai lu d’autres sur les plantes, en particulier le best-seller allemand, Das geheime Leben der Bäume.
Mon père disparu, ma mère vient de passer presque trois semaines à l’hôpital pour des examens neurologiques, mais elle vient de regagner sa maison, ça a l’air d’aller…
Je voudrais passer plus de temps avec vous, vraiment je le voudrais. Je suis si content que tu aies réussi à faire grandir tes enfants, maintenant presque adultes, n’est-ce pas ? Tu as toujours toute mon admiration, mon fr, 
embrasse tout le monde et souhaite-leur la bonne année de ma part, s’il te plaît,
à toi aussi, tous mes vœux de bonheur et de force,
Yves-Noël 

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« Tout ce qui existe dans l'univers est le fruit du hasard et de la nécessité »

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Titre de spectacle : Triomphe

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« A love story between two young male farm workers »

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D e quoi d'ailleurs la morale n'est-elle pas l'ennemie ?


« Je n'ai l'impression d'exister que si je dis le contraire des autres », affirmait-il. Dire le contraire des autres aujourd'hui revient souvent à s'exposer à la vindicte des réseaux sociaux ou à la comparution devant un tribunal, un vrai. Qu'est-ce qui a donc changé ?
Les temps ont changé ! Le rire est devenu plus consensuel. Si l'on observe les humoristes d'aujourd'hui, on se rend compte que, dans leur grande majorité, ils s'efforcent de mettre le public dans leur poche. Concrètement, ils font le même humour que le public. Ce que n'a jamais fait Desproges, tout au contraire. Au lieu de caresser dans le sens du poil, il jetait du poil à gratter. À son époque, les spectateurs adoraient être bousculés ; aujourd'hui, ils préfèrent être cajolés. Autre temps, autres mœurs, comme dirait le proverbe latin mal traduit pas un unijambiste serbo-croate.
[…]
De quoi d'ailleurs la morale n'est-elle pas l'ennemie ?
L'humour est-il, selon vous, victime de la morale ?

Il est surtout victime de l'étroitesse d'esprit. La première chose qu'apprend un véritable comique est de se moquer de lui-même. Les spectateurs et les observateurs devraient apprendre à faire de même. La morale est l'ennemie absolue de l'humour. Alors que l'humour se contrefiche de la morale. »

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« La communication, c’est la transmission et la propagation d’une information. Or, une information, c’est quoi ? Ce n’est pas très compliqué, tout le monde le sait : une information, c’est un ensemble de mots d’ordre. Quand on vous informe, on vous dit ce que vous êtes censés devoir croire. En d’autres termes : informer c’est faire circuler un mot d’ordre. Les déclarations de police sont dites, à juste titre, des communiqués ; on nous communique de l’information, c’est-à-dire, on nous dit ce que nous sommes censés être en état ou devoir croire, ce que nous sommes tenus de croire. Ou même pas de croire, mais de faire comme si l’on croyait, on ne nous demande pas de croire, on nous demande de nous comporter comme si nous le croyions. [] Ce qui revient à dire : que l’information, c’est exactement le système du contrôle. »

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« c’est dans une trame universelle que nos individualités sont taillées »

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« Le sexe est une scène de théâtre sur laquelle se joue la répétition d'une autre pièce de théâtre écrite par un autre auteur, a l’infini… » 

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U ne phase de vide


Oui, c'est très bien. Cool que ce soit encore dans les temps. Je ne t'ai pas répondu sur les 100 pages, ça aussi, c'est très bien. Très beau. Si tu veux, on s'appelle. Je ne sais pas quoi faire pour les corrections... Je reviens de Londres où je n'ai rien foutu pendant quinze jours (mais où j'ai été heureux), une sorte d'apprentissage raisonné de la paresse — raisonné, même systématique —, les heures qui viennent montreront si la honte reprend son terrain... Je suis joignable jusqu'à 16h30 et même plus ou moins après (je participe à une soirée humanitaire, mais je ne sais pas à quelle heure je passe...) T’embrasse, Yvno

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C’est de l’eau, pour moi, le studio de danse
« ce que je vous dis là est un appauvrissement de ce que je fais »

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Titre : Oublier bizarre


Très conseillé, au Centre Culturel Suisse, le spectacle de Julia Perazzini Holes & Hills, encore ce soir et demain, 20h, places pas chères, c’est une espèce de marabout-boutdeficelle endormi, une folie féminine sans bord, à un moment on entend passer cette expression : « une crise de lenteur » et aussi : « c’est comme si j’avais écrit ça en dormant » et plus étrange encore : « oublier bizarre ». C’est virtuose, très David Lynch, et, à partir du moment où je suis entré dans ce Silencio, j’aurais voulu rester toute la nuit avec cette fille sublime et délicate qui « savait tout » et qui pouvait me dire « tout », tout ce qu’il me manquait, tout ce que l’actualité (que je n’aime pas) ne me disait pas. La scène suisse est la meilleure du moment, prouvé !

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